Épisode du lundi 2 novembre 2020 à 14:27
L'invité du Grand Réveil : Brigitte CLEMENT - Secrétaire du syndicat régional des mineurs CFDT
Certains facteurs professionnels peuvent-ils favoriser l’apparition du cancer du sein ? La CFDT Moselle a lancé une enquête action pour savoir s’il existait un lien entre le développement du cancer du sein et les conditions de travail.
Comment a été menée cette étude ?
L’enquête action a pour but de sensibiliser et de mobiliser les femmes qui ont été exposées au travail de nuit, afin qu’elles puissent avoir une reconnaissance en maladie professionnelle de leur cancer du sein. L’enquête a été lancée lors d’Octobre rose 2018, elle s’est adressée aux femmes travaillant dans les hôpitaux de Creutzwald, Freyming-Merlebach, Charleville/Bois, Belle-Île, Sarreguemines ou encore Saint Avold. L’action a aussi été menée en 2019 dans des hôpitaux du Bas-Rhin et aussi auprès du personnel d’Air France. Ca représente pour la Moselle 682 questionnaires.
Qu’est ce qui ressort de cette étude ?
Les femmes travaillant la nuit dans les centres hospitaliers et dans l’aérien sont plus nombreuses à être atteint de cancer du sein. L’analyse du questionnaire porte sur 3 heures de travail effectuées entre minuit et 5h du matin, plus de deux nuits par semaine et pendant plus de 10 ans.
Aujourd’hui vous voulez aller plus loin en lançant un appel aux personnes qui ont répondu anonymement pour qu’elles se fassent connaitre, pourquoi ?
Pour lancer une déclaration de maladie professionnelle, les femmes concernées doivent maintenant sortir de l’anonymat, et nous les invitons à nous contacter pour compléter une fiche de risque afin d’évaluer avec elles les chances d’aboutir à une reconnaissance de leur cancer en maladie professionnelle, et en fonction, dans un second temps, de leur proposer une consultation médicale afin de finaliser le dossier.
Vous souhaitez faire reconnaitre des facteurs professionnels comme facteurs favorisant le cancer du sein. Concrètement, qu’est-ce que ça changerait si vous y arriviez ? (une meilleure prise en charge ? des primes ?)
Oui, car l’indemnisation change. Par exemple en matière de capacité temporaire, en indemnité journalière, il y a une prise en charge à 100% au lieu de 50%, en matière de capacité permanente, l’indemnisation s’effectue par une rente, en terme de protection de l’emploi aussi, et en matière de prévention surtout, les entreprises sont responsables de la santé de leur employés, elles sont tenues d’agir pour prendre des mesures nécessaires à la sécurité et à la santé de leurs travailleurs, notamment dans l’aménagement des conditions de travail.