[VIDEO] Aéroport de Sarrebruck : un lit d'arrêt d'urgence en construction
Les travaux battent leur plein à l’aéroport de Sarrebruck. Un système EMAS, autrement dit un lit d’arrêt d’urgence, est en train d’être construit en bout de piste.
Le reportage de Julie Chaput.
Son N°1 - [VIDEO] Aéroport de Sarrebruck : un lit d'arrêt d'urgence en construction
Une sécurité supplémentaire
C'est la fin de matinée, on est au beau milieu de la piste d’avion. Pas un avion à l’horizon, mais des ouvriers et des engins de chantiers. L’aéroport installe son lit d’arrêt d’urgence EMAS. Un système qui permet de maîtriser l’avion en cas de sortie de piste. C’est l’aéroport qui a pris la décision. Mais le directeur de l'aéroport, Thomas Schuck, tient à préciser qu'avant cela, l'établissement était déjà homologué sans restriction pour tous les vols. "Nous avons seulement décidé d’aller encore plus loin en matière de sécurité et de mettre l’aéroport en conformité avec d’éventuelles normes futures parce que nous ne savons pas comment la législation va évoluer au cours des 20 prochaines années et que nous avons préféré anticiper et parer à toute éventualité". Un projet financé à 75% par le Land de Sarre et 25% par l'aéroport.
Sauver des vies
Le système EMAS est conçu avec une technique bien particulière, mise en place par les sociétés Runway Safe et Kibag, pour éviter la destruction de l’avion. "Le dispositif est conçu pour un arrêt progressif par étapes. Il y a d’abord une sorte de seuil d’entrée pour la pénétration du train avant de l’appareil et après, l’arrêt se déroule de façon progressive. Mais la mousse de verre est tellement peu dense qu’elle s’effrite au contact des pneus de l’avion et entre en mouvement, ce qui permet l’absorption de l’énergie cinétique et la décélération de l’avion", explique Niklas Siversjö, le responsable vente et développement de chez Runway Safe.
Thomas Schuck, le directeur de l’aéroport rajoute que le but du lit d’arrêt d’urgence est double : faire en sorte que l’avion sorte indemne, mais aussi et surtout sauver des vies : "dans le cas extrême, ces passagers seraient heureux de s’en sortir sans une égratignure et tout ce qu’ils ressentiraient, serait quelque chose de l’ordre d’un freinage puissant. Le dispositif en lui-même est pensé pour offrir une sécurité complémentaire aux passagers, mais aussi pour éviter la destruction de l’avion".
Presque aussi grand que l'EMAS de Tokyo
Des spécialistes venus des quatre coins de la planète étaient présents lors de cette visite de chantier. Il y avait par exemple une délégation de l’aéroport de Tokyo-Haneda où un lit d’arrêt d’urgence est aussi en train d’être aménager. "L’EMAS est vraiment un formidable complément pour avoir une meilleure sécurité en cas de dépassement de piste. Dans l’absolu, on peut aussi rallonger les pistes, mais sur certains aéroports, ce n’est pas possible et dans ces cas-là, l’EMAS est une bonne solution", se réjouit un des responsables japonais.
A l'aéroport de Tokoyo, le lit d'arrêt d'urgence EMAS a une surface un peu plus grande "parce que notre panel d’avion en exploitation est différent de celui de Sarrebruck. Mais le principe reste le même : même théorie, même conception", explique-t-il.
Leur système EMAS mesure 90 mètres sur 60, contre environ 85 sur 45 à Sarrebruck. Un lit d’arrêt pas beaucoup plus grand donc, alors que l’aéroport internationale de Tokyo est quand même le 4ème plus grand aéroport du monde en termes de passagers.