Les pharmacies en rupture de vaccins contre la grippe
Un mois après le début de la campagne de vaccination contre la grippe, il semble bien difficile de se faire vacciner en Moselle-Est. Selon l’union syndicale des pharmaciens d’officine, 7 pharmacies sur 10 sont en rupture. Dans notre secteur, on pourrait bien être au-dessus de ce chiffre puisque, toutes les pharmacies que nous avons contactées, nous ont confirmé être en rupture de stock.
Une ruée vers le vaccin
A Kerbach, le pharmacien Renaud Janus avait commandé 300 vaccins environ pour l’ouverture de la vaccination le 13 octobre, il ne s’attendait pas à être si rapidement en rupture de stock.
Son N°1 - Les pharmacies en rupture de vaccins contre la grippe
Il y a vraiment eu une ruée sur les vaccins au moment de l’ouverture de la vaccination. En trois jours on a écoulé notre stock de 1 mois et demi, 2 mois habituellement.
A la pharmacie Saint-Denis à Sarreguemines c’est le même constat, le pharmacien adjoint Thierry Muller n’a jamais connu un tel engouement. Ses 500 doses de vaccin sont parties en une journée.
Son N°2 - Les pharmacies en rupture de vaccins contre la grippe
On avait une deuxième livraison de 700 vaccins qui ont été tout de suite préemptés donc on a fait des réservations jusqu’à concurrence de notre stock futur mais là on a dépassé notre stock.
Des commandes passées depuis plusieurs mois
Mais pourquoi, alors que le pays traverse une crise sanitaire et que le gouvernement a incité les gens à se faire vacciner, les pharmacies n’ont-elles pas anticipé ? Tout simplement car les commandes se font très longtemps à l’avance comme nous le rappelle Thierry Muller.
Son N°3 - Les pharmacies en rupture de vaccins contre la grippe
Tous les ans, on prévoit les stocks de vaccins antigrippes au mois de janvier, de manière que les laboratoires puissent s’organiser pour fabriquer les vaccins puisqu’il y a au moins 6 mois pour fabriquer des vaccins. Tous les ans on fait des commandes à peu près similaires, puisque la clientle évolue peu, et en général tous les ans on en jette à la fin de la campagne.
Chaque année, les personnes de plus de 65 ans ou de moins de 65 avec des pathologies qui les classe dans la catégorie des personnes à risque reçoivent un bon de la sécurité sociale les encourageant à aller se faire vacciner. C’est du côté de ces patients là, que les choses ont changé remarque Micheline Guldner pharmacien à la pharmacie Jeanne d’Arc de Stiring Wendel.
Son N°4 - Les pharmacies en rupture de vaccins contre la grippe
Tout le monde a peur. Je sens une grande inquiétude et les médias ont favorisé cet état d’esprit. Avant personne n’avait peur de la grippe et maintenant on se rend compte que chacun trouve qu’il a une pathologie et un facteur de risque pire que le voisin et donc même les gens qui étaient réfractaires au vaccin sont devenus accros maintenant.
Les pharmaciens obligés de sélectionner
Face à la demande, les pharmaciens n’ont pas d’autres choix que de privilégier certains patients comme nous l’explique le pharmacien de Kerbach, Renaud Janus.
Son N°5 - Les pharmacies en rupture de vaccins contre la grippe
On a dû refuser beaucoup de personnes. Déjà toutes les personnes qui n’avaient pas de bon de la sécu, on a dû refuser aussi des gens qui avaient une prescription du médecin. Malheureusmeent on n’a pas pu leur donner de vaccin à ces personnes là parce qu’on voulait prioriser particulièrement ces personnes à risque qui ont des bons de la sécu.
A Stiring-Wendel c’est pareil, les clients en priorité et par la suite, selon le stock restant, la pharmacienne avisera.
Son N°6 - Les pharmacies en rupture de vaccins contre la grippe
On essaiera de donner vraiment aux gens que nous on estimera vraiment nécessiteux. Les cancéreux en premier et puis les gens qui sont malades des bronches puisqu’on sait que la grippe ça passe essentiellement par le système pulmonaire. Mais il ne nous en restera vraiment pas beaucoup.
Les pharmaciens sont maintenant dans l’attente, deux millions de doses devraient être débloqués prochainement par l’Etat et arriver dans les pharmacies avant la fin de l’année. En attendant les pharmaciens font des listes d’attente des persones qui souhaitent se faire vacciner. En France, on estime que la grippe tue entre 10 000 et 15 000 personnes chaque année.