Ouverture de nouveaux lits de réanimation :
"Je ne sais pas où on va trouver du personnel"
Face à l'annonce de l'augmentation des lits en réanimation, Monique François, déléguée syndicale FO de l'hôpital Robert Pax , dénonce en parallèle un manque de moyens.
10 000 lits supplémentaires, contre environ 7 700 actuellement. Dans son allocution présidentielle mercredi soir, Emmanuel Macron a déclaré que la capacité d'hospitalisation en réanimation serait augmentée, afin de lutter plus efficacement contre la pandémie.
Mais pour Monique François, déléguée syndicale FO de l’hôpital Robert Pax, c’est l’impasse. Une ouverture de nouveaux lits, bien qu’en apparence bénéfique, est un effort supplémentaire demandé aux personnels soignants :
Son N°1 - Ouverture de nouveaux lits de réanimation : "Je ne sais pas où on va trouver du personnel"
En terme de personnel, c’est l’hécatombe. Depuis un an, on est disponible en permanence, on renonce à des congés, on ne connaît notre plan de travail de deux jours après. C’est une situation très compliquée. On nous annonce des ouvertures de lits avec du renfort du personnel, mais je ne sais pas où il va trouver du personnel. On est confrontés justement à une fuite du personnel car l’attractivité n’est pas là.
"Il y a un an, on a dû faire un tri des patients"
Car qui dit nouveaux lits, dit charge de travail supplémentaire. Monique François ne le cache pas, beaucoup d’agents sont aujourd’hui « au bout du rouleau ». Une situation qui ne pourra donc s'améliorer sans renfort.
Face à une qualité du travail fortement dégradée depuis plus d'un an, les jeunes se détournent également de la pratique. Monique François siège dans une commission régionale pour la formation de professionnels et constate que nombreux sont ceux qui "cherchent des reconversions", démoralisés notamment par des conditions de travail qui ne sont pas réunies.
Elle évoque finalement un sujet qui a beaucoup fait réagir dernièrement : le tri des patients à l’hôpital par manque de moyens :
Son N°2 - Ouverture de nouveaux lits de réanimation : "Je ne sais pas où on va trouver du personnel"
On évoque beaucoup le tri : Il y a un an, on a déjà dû faire un tri à Sarreguemines. Ça n’a pas été dit aussi clairement mais maintenant on peut le dire. Parce qu’on n’avait pas le choix, parce qu’on n’avait pas suffisamment de moyens d’accueil et de personnel. Ça me fâche, car on ne prend pas assez en considération les conditions de travail.
Selon Monique François, l'ensemble du personnel soignant fait tous les efforts nécessaires. Et doivent faire face depuis un an, à la dure réalité du terrain :
Son N°3 - Ouverture de nouveaux lits de réanimation : "Je ne sais pas où on va trouver du personnel"
Il faut tenir dans la durée. Et de vivre, de côtoyer la mort, de côtoyer les gens malades, certes, ça fait partie de notre job. Mais on n’est pas habitués à être autant confronté à la mort.