''Sur les asperges blanches on a eu presque 80% de perte'' : Les asperges alsaciennes victimes du froid
Coup de froid pour les asperges et la centaine de producteurs en Alsace. Ces derniers jours, les températures négatives ont joué sur la production.
Son N°1 - ''Sur les asperges blanches on a eu presque 80% de perte'' : Les asperges alsaciennes victimes du froid
Jean-Luc Halter - responsable de l'exploitation la Ferme Halter à Wasselonne dans le Bas-Rhin
Tout d'abord, avant de rentrer dans le vif du sujet, l'activité "asperges" représente une grosse part de travail pour vous ?
Aujourd'hui en part de quantité de travail, ça représente entre 40 et 50% quand même de notre exploitation. On fait en gros 10 hectares d'asperges, de la fraise hors sol de la fraise en sol, de la rhubarbe et un peu de salade sur la saison et puis on a encore une activité laitière à côté.
Les pertes de ces derniers jours sont-elles conséquentes ? Est-ce que cela va jouer sur le reste de la saison ?
Sur les asperges, oui. On a aussi des asperges vertes, celles-ci ont été grillées à 100%. Sur les asperges blanches on a eu presque 80% de perte même sous les plastiques. On attend cette semaine un redoux pour que la plante redémarre. Parce que pour l'instant la plante s'est vraiment endormie comme si on était en hiver.
On attend les températures positives nocturnes, c'est ça qui va nous sauver. Sur le reste de la saison il n'y aura pas d'impact. On a juste gelé les asperges qui étaient sorties de 1 à 2 cm de la terre. Les asperges dans la butte pour l'instant n'ont pas gelé. On a eu cette chance là sur cette production-là. Par contre dans les fraises, c'est clair, on a eu pas mal de pertes. Même quand elles ont été couvertes.
Face au froid qui a frappé la région, comment faites-vous pour protéger ce que vous produisez ?
En asperge on travaille aujourd'hui de plus en plus avec du mini tunnel, ça veut dire qu'on a du plastique blanc et noir qui est posé sur les buttes. Et nous on est encore en train de poser du mini tunnel au-dessus de ces buttes-là. On fait une double couverture, ça nous prend énormément de temps. Financièrement ça nous pose bien sûr des soucis aussi. En fraises, toutes les fraises sont toujours couvertes chez nous avec une toile d'hivernage.
Vous proposez des asperges blanches, vertes ou épluchées... Quelles sont les raisons du succès de l'asperge d'Alsace ?
Premièrement c'est par rapport au terroir. On travaille énormément l'asperge en Alsace dans des sols argilo limoneux, ce qui fait la différence, on va dire gustativement, par rapport à certaines autres régions. Ensuite, c'est vrai que ça fait plus de 30 ans qu'on a une association qui se bat pour promouvoir l'asperge d'Alsace et qui aujourd'hui, est reconnue par rapport à ça. Et on a aussi un cahier des charges assez strict qu'on nous impose ou qu'on s'impose nous-même en tant que producteur. Pour toujours avoir une fraîcheur au niveau du client.
Elle plaît toujours autant ?
Oui, elle plaît toujours autant. On a cette chance que la région Grand Est aime nos asperges d'Alsace.