Petite-Rosselle : le pont de Rosselmont fait le plein de couleurs
Toute la journée de samedi, une quinzaine de graffeurs sont venus décorer le nouveau pont de Rosselmont. Un thème imposé : la jungle. La bombe à la main, chaque graffeur a apposé son style sur une parcelle définie des murs du pont.
Son N°1 - Petite-Rosselle : le pont de Rosselmont fait le plein de couleurs
Ça sentait bon la peinture sous le pont de Rosselmont à Petite-Roselle ce samedi. Des dizaines d’artistes graffeurs sont venus d’un peu partout de France et d’Allemagne pour donner de la couleur au nouveau pont. Tout est parti d’une idée de Christian Koenig, 1er adjoint au maire de Petite Roselle, en charge de l’urbanisme, de l’aménagement et des travaux. Il avait suivi la rénovation du pont de Rosselmont et trouvait qu’il était dommage de ne pas utiliser cette surface vierge. C’est en collaboration avec l’Association d’Action Sociale du Bassin Houiller (ASBH), et notamment avec Carlo D’Angelo et Jérémy Solö, que le projet de Street Jungle est né. Un thème est imposé aux graffeurs : la jungle. L’un des organisateurs, Carlo D’Angelo, nous en dit plus.
Comme on est dans un passage comme ça, qui est emprunté tous les jours par pleins de riverains, au milieu de la verdure, ils voulaient un truc qui s’inscrivent un peu dans ce cadre-là. On a réussi quand même à entrer dans un espèce de code couleur pour pouvoir être dans cet esprit un peu « jungle » que la municipalité de Petite Roselle voulait.
Les graffeurs viennent d'un peu partout en France mais surtout du Grand-Est. Il y a aussi deux Allemands parmi eux. Carlo D'Angelo donne quelques noms.
Il y en a un, il a été recruté il y a deux jours, en remplacement de quelqu’un qui, malheureusement, n’a pas pu venir pour raison professionnel. Donc, c’est Poums, il vient de Mulhouse. On a Tenace, qui vient de Saint-Avold, on a Da Art qui vient de Hombourg-Haut. On a Mage et un autre gars dont j’ai oublié le blaze excusez-moi, qui viennent de Trèves en Allemagne. On a un parisien qui est là, ona des gens de Bar-le-Duc et de Nancy.
15 bombes sont distribuées aux graffeurs qui peuvent amener les leurs pour ajouter leur marque. Ce thème de jungle a toute de suite inspiré Da Art. Il s’est mis à imaginer un gorille avec une casquette et un papillon à côté. Ce graffeur vient de Hombourg-Haut et quand on lui a proposé ce projet, il a tout de suite accepté.
C’est déjà rencontrer d’autres graffeurs, c’est pas tous les jours qu’on rencontre d’autres graffeurs et, le partage, l’échange, d’avoir de grands spots, de promouvoir le graffiti en Moselle, c’est mon but.
Les jeunes de la chorale du quartier participent
Il y a aussi un côté pédagogique dans ce projet, avec des jeunes de la chorale du quartier. 6 des 9 jeunes de la chorale RAH, le nom de leur rue, Alexandre Hoffmann, étaient présents. Le graffeur Alfb les initie au pochoir, tout en faisant attention : les jeunes viennent deux par deux et ne restent pas trop longtemps, à cause des émanations fortes de peintures.
J’essaye à chaque fois de leur faire les contours et eux, ils remplissent. Après, je leur montre comment on fait un dégradé et comment on rajoute du pochoir quoi, parce que, le pochoir, c’est le plus simple, le plus propre. Le résultat, il est mieux quoi.
C’était la première fois que Jenny, 17 ans, touchait une bombe de peinture, et elle a adoré.
De devoir faire le remplissage, enfin les contours, c’était un peu compliqué, mais sinon, le reste, ça va.
Chaque graffeur allait à son rythme et, au fur et à mesure de la journée, les deux murs se sont remplis de toutes les couleurs et d’univers différents, à découvrir au plus vite ! Vous pouvez voir ce que ça donne ici, ou vous rendre directement sur place, c'est encore mieux !
Le conseil d'Alfab pour les graffeurs et graffeuses qui débutent : persévérer !
Alfab fait du street art depuis des années, alors s'il n'a qu'un conseil à donner aux débutants et débutantes, c'est de travailler et de ne pas laisser tomber !
C’est de travailler, de continuer, de travailler, à chaque fois de recommencer la même chose pour bien faire. Moi, c’est ce que je fais, je fais un lettrage et je le recommence 10 fois. Comme ça, au bout d’un moment, je connais le tracé et tout. C’est le travail qui paye en tout. Après, il y a des choses qui sont innées, on naît avec, mais après, on est tous capables de tout.