Fabien Di Filippo, député de Sarrebourg, contre le projet de loi du pass vaccinal
L'actualité politique est dense. Les députés vont finir leur mandat d'ici quelques mois. L'occasion de faire le point sur les dossiers du moment.
Son N°1 - Fabien Di Filippo, député de Sarrebourg, contre le projet de loi du pass vaccinal
Fabien Di Filippo - député Les Républicains de la circonscription de Sarrebourg
Vous avez évoqué sur vos réseaux sociaux des incohérences dans les nouvelles annonces de Jean Castex le 27 décembre dernier. Pour notre territoire lesquelles sont incompatibles avec la Moselle-Est/Sud ?
Comme à chaque fois qu'une vague arrive, nous assistons aux mêmes réactions avec un temps de retard et des mesures qui laissent nos concitoyens perplexes. Je pense notamment au fait de devoir être assis pour consommer dans les bistrots, comme, si c'est voté à l'assemblée, le pass vaccinal imposé à notre jeunesse. Nous savons très bien les dommages que cela va causer, le fait de priver nos enfants d'activités sportives et culturelles, alors que dans les statistiques, les formes graves sont extrêmement rares dans ces tranches d'âge. Le but aujourd'hui, je le dis au gouvernement, ce n'est pas d'avoir l'impression de lutte contre une vague sur laquelle ils ont déjà un temps de retard, c'est bien de privilégier l'efficacité. Aujourd'hui, quelle est la plus-value de ce pass vaccinal dont nous allons débattre, par rapport au pass sanitaire existant dont nous avons déjà constaté une certaine efficacité ? Il y a tellement de travail à faire sur nos centres de vaccination, sur les hôpitaux, sur les gestes barrières, sur un certain nombre de choses comme l'aération des lieux recevant du public. Je crois que ça commence vraiment à fatiguer les gens, à les user et à les rendre très très nerveux.
Vous voterez donc contre le pass vaccinal pour tout le monde ou simplement pour la jeunesse ?
Je suis opposé à ce texte dans son ensemble, car bien sûr dedans il y a le pass vaccinal pour la jeunesse, on ne peut pas le dissocier du reste, il y a le contrôle d'identité de nos citoyens les uns envers les autres, alors que même les policiers n'ont pas eu le droit de procéder à cela, il y a également les incohérences que nous avons soulevées précédemment. Tout ça ne nous emmène pas dans une gestion à long terme de l'épidémie, et c'est ce que je réclame depuis deux maintenant avec les Républicains. On ne peut pas signer à ce stade maintenant, un nouveau chèque en blanc au gouvernement. Quand nous voyons progressivement l'efficacité dans la lutte contre le virus ne pas s'améliorer et de l'autre côté notre état de droit être de plus en plus malmené.
Il y a beaucoup de critiques sur les meetings qui sont maintenus alors que la culture est en quelque sorte sacrifiée. Chez Les Républicains qu’est-ce qu’on a décidé ?
En ce qui me concerne, et ce qui concerne la candidate des Républicains, nous n'avons jamais organisé de réunion sans contrôle du pass sanitaire, car nous avons conscience des risques pour les militants et citoyens quand nous organisons de grands rassemblements. En décembre, il devait y avoir un grand meeting suite au congrès à Paris, cela a été déplacé pour ne pas faire courir de risque aux gens avant les fêtes. Nous nous sommes toujours montrés très responsables, je comprends qu'aujourd'hui les gens aient l'impression d'un deux poids deux mesures. On ne peut pas mettre la campagne électorale sous cloche car il y a beaucoup d'idées à développer. Chez les Républicains, nous appliquerons les mêmes règles que le gouvernement voudra imposer aux citoyens que cela soit dans les enceintes sportives ou pour des événements culturels. A minima, quand nous imposons cela à nos concitoyens, il faut être exemplaire.
Pour 2022, quelles sont vos priorités, à l’approche de la fin de votre mandat ?
Tout cela va aller très vite, car pour des raisons électorales, la session parlementaire est levée à la fin février. En ce qui me concerne je suis encore fortement engagé en tant que rapporteur principal avec Stéphane Travert, l'ancien ministre de l'Agriculture, à propos des coopératives agricoles et du modèle agricole. Je vais énormément travailler sur cette question-là car le travail doit être rendu avant la fin du mandat, et les agriculteurs ont plus que besoin d'être défendus je pense.
En quelques mots, quels sont vos mots pour nos auditeurs et vos habitants de votre territoire en cette nouvelle année ?
C'est difficile actuellement de se montrer dans un optimisme, mais malgré toutes les difficultés sanitaires que nous avons pu avoir, j'ai vu beaucoup de projets se réaliser, notre territoire a reçu la reconnaissance en matière de diversité par l'Unesco, je vois des entreprises qui recrutent à tour de bras et je crois que sur notre territoire du sud et de l'est mosellan, il y a beaucoup de belles choses à faire. Je souhaite pour cette année 2022 à chacune et à chacun de s'épanouir avec sa famille et de pouvoir concrétiser les projets qui lui tienne à coeur, je crois que cela sera déjà beaucoup.