Sarralbe : un vaste trafic de parfums contrefaits a été démantelé
Un point presse a été organisé ce jeudi 02 juin à la brigade de gendarmerie de Sarralbe. Entre avril 2021 et mars 2022, une enquête d'ampleur a été menée pour des produits de contrefaçon vendus sur Internet.
18 000 parfums saisis
L'affaire a démarré par un simple clic sur le réseau social Facebook. Le Chef Rémi Wolff de la brigade de Sarralbe était en patrouille numérique lorsqu'il est tombé sur un post douteux.
Son N°1 - Sarralbe : un vaste trafic de parfums contrefaits a été démantelé
Tout part de Facebook avec des ventes de parfums, parfums de 33ml, qui sont des parfums contrefaits. De fil en aiguille, on est remonté à un réseau dans tout le Grand-Est.
D'une personne habitante le secteur de Sarralbe, les forces de l'ordre ont pu remonter jusqu'à 6 autres personnes impliquées dans ce vaste trafic. Des produits provenant de Pologne étaient ainsi préparés à la vente dans la région avant d'être vendus en direct ou par Colissimo.
Sur ses 1 an d'enquête, c'est 18 000 flacons saisis, 24 000 étiquettes de parfums, 18 000 bouchons, un peu plus de 3000 euros en numéraire, 7 personnes placées en garde à vue, et en réalité un réseau de contrefaçon démantelé sur tout le Grand-Est.
8000 euros en cryptomonnaie ont été également saisis. Les suspects étaient bien organisés pour piéger leurs clients avec des parfums dits "de grande marque". Pourtant, plusieurs signes démontraient l'arnaque comme les prix défiant toute concurrence.
C'était bien organisé, ils s'étaient adaptés en fait au marché. De ce que l'on peut voir sur Internet actuellement, il y a beaucoup de demandes pour ce genre de flacons, beaucoup de demandes pour ce genre de produits. Les gens se laissent avoir et pensent acheter de la vraie marque, mais en fait c'est de la contrefaçon. Tout ce qui est en 33ml, de grande marque française, est forcément considéré comme de la contrefaçon.
Concernant la marchandise saisie, elle est équivalente en numéraire à 180 000 euros. Mais le préjudice estimé pour les marques s'établit à environ 700 000 euros. Toute la marchandise récupérée lors des perquisitions va être détruite, la composition des parfums n'étant pas connue et pouvant être novice pour la peau.
Une affaire jugée en septembre
7 personnes devront comparaître devant les juges du tribunal correctionnel de Sarreguemines le 16 septembre prochain. Le substitut du Procureur, Valérie Kondratuk, nous en dit plus sur le profil des suspects.
Il s'agit essentiellement de personnes ayant un profil tout à fait banal. Il y avait 2 mères de famille parmi les 7 personnes, les compagnons, des gens qui retiraient leurs ressources essentiellement de ce trafic en fait. L'un d'eux était bénéficiaire du RSA alors qu'il a estimé percevoir des revenus à hauteur de 6000 euros par mois pendant plus de 2 ans.
Les différents protagonistes dans cette affaire risquent de lourdes peines à en croire le substitut du Procureur.
La peine principale est de l'ordre de 3 ans d'emprisonnement plus des amendes qui viendront se rajouter à la peine qui sera prononcée puisque les différentes sociétés de luxe vont se constituer partie civile. Ensuite, l'administration des douanes pourra également chiffrer son préjudice puisque nous avons une infraction douanière sera retenue avec des produits venant essentiellement de Pologne. L'URSSAF et l'administration fiscale pourront également chiffrer un préjudice et redresser les personnes au titre des revenus qui n'ont pas été déclarés.
Les gendarmes invitent tout à chacun de vérifier leurs parfums. Si c'est un parfum de luxe de 33ml, c'est une contrefaçon. Il faut tout simplement le jeter à la poubelle.