Réforme des retraites : le syndicat FO Moselle prêt à se mobiliser pour ''faire céder le gouvernement''
La Première ministre a dévoilé hier la réforme des retraites. Avant ça, les différents syndicats avaient été reçus par Elisabeth Borne et n’avaient pas été convaincus.
Son N°1 - Réforme des retraites : le syndicat FO Moselle prêt à se mobiliser pour ''faire céder le gouvernement''
Alexandre Tott - Secrétaire général FO Moselle
Chez FO Moselle, qu’avez-vous pensé des annonces faites hier par la Première ministre ?
Premièrement, on n’est pas surpris, on attendait, depuis plusieurs mois, cette annonce. On a la démonstration, que les réunions de concertation n’ont servi à pas-grand-chose. C’était plutôt 3 mois de tergiversation. Donc le gouvernement, monsieur Macron, Madame Borne, sont resté droits dans leurs bottes, et ont annoncé un recul de l’âge du départ à la retraite. Et une accélération de l’allongement de la durée de cotisation à 43 ans, ce qui est totalement inacceptable. C’est une réforme totalement injuste, qui est totalement inefficace. En tout état de cause, nous ne l’acceptons pas et on la combattra.
Reculer l’âge de départ à 64 ans au lieu de 65 c’est une bonne chose ?
Ils auraient pu annoncer 70 et on nous aurait dit que 65 ans, c’était mieux que rien, donc on ne peut pas réfléchir de ce point de vue-là. Je rappelle, quand même que la retraite était à 60 ans, que la durée de cotisation était de 37,5 ans, qu’on calculait, jusqu’en 1993, les pensions sur les 10 meilleures années, et pas sur les 25 meilleures années. Donc, on a eu pus de 30 ans de régression sociale, et aujourd’hui le gouvernement continue à remettre en cause le droit à la protection sociale des salariés de ce pays.
Les pensions minimales devraient augmenter pour passer à 1200€ brut, c’est suffisant ?
Ceux qui sont concernés vont penser que c’est suffisant. Je ne sais pas s’il faut le prendre de cette manière-là. Moi, je crois qu’il y a surtout une entourloupe avec cette annonce. Il faut être plus précis. Ces 1 200€, 85 % du SMIC, pour les salariés qui auront eu une carrière complète. Je tiens à préciser, par rapport à ça, que ceux qui sont déjà dans le cas d’avoir une petite pension, aujourd’hui, pour les 2/3 d’entre eux, ils n’ont pas une carrière complète. Donc ça signifie que, demain, la grande majorité, de ceux à qui on promet les 1 200€, devra attendre d’avoir une carrière complète. C’est-à-dire attendre 67 ans, pour bénéficier de cette pension minimale de 1 200€. Donc, il y a, là aussi, tromperie sur la marchandise. En tout état de cause, y compris si on promet ces 2 petits points ajoutés, les uns et autres par le gouvernement, sur ce sujet-là, nous, on considère qu’il n’y a pas de contrepartie acceptable, à la remise en cause de nos droits, au recul de l’âge du départ à la retraite et à l’allongement de la durée de cotisation.
Est-ce qu’en Moselle, on est prêt à se mobiliser contre cette réforme ? Des mobilisations auront lieu le 19 janvier comme dans le reste de la France ?
Ah oui bien sûr ! Il y aura des mobilisations. Il y a eu l’intersyndicale nationale hier, qui a rendu un communiqué, et décidé de la date du 19. Toutes les organisations syndicales de Moselle se réunissent vendredi. Il y aura d’ailleurs une conférence de presse, au club de la presse à 15h. C’est évident que nous nous engageons, avec détermination, dans le combat contre cette réforme, pour le retrait de la réforme des retraites. Le 19, on sera en grève, on sera dans la rue, et le 19 n’est qu’une étape. On considère que nos rapports de force vont se construire à partir du 19, avec la volonté de faire céder le gouvernement.
En plus de la réforme des retraites, le syndicat FO est très mobilisé dans les hôpitaux en ce moment. Une manifestation aura notamment lieu demain à Sarreguemines. Là aussi, il y a urgence à agir ?
Oui, on est dans une situation qu’on peut qualifier de chaos, à l’hôpital, en Moselle, comme sur le reste du territoire. C’est vrai que la situation des hôpitaux mosellans, que ce soit en Moselle-Est, ou dans le reste du département, est catastrophique. C’est le résultat d’une politique du gouvernement, et des gouvernements précédents, qui ont organisé la pénurie de personnel, organisé la pénurie de lits et qui conduit à l’insécurité pour les patients et pour le personnel des hôpitaux. Donc, cette situation n’est absolument pas tenable, elle n’est absolument pas supportable. C’est la raison pour laquelle Force Ouvrière, au niveau national et régional, appellent à la grève pour obtenir les moyens nécessaires, pour faire fonctionner l’hôpital dans des conditions normales. Avec des mesures d’urgence, mais aussi, avec des mesures structurelles, il faut embaucher massivement, parce que, la question, elle est là, il faut du personnel dans les hôpitaux pour pouvoir traiter les patients.