Sarreguemines : Détresse, souffrance, burn-out… Les soignants de l'hôpital Robert Pax appellent à l'aide
A bout de souffle encore une fois, les soignants de l’hôpital Robert Pax à Sarreguemines se mobilisent pour crier leur colère. Ils pensaient que la pandémie de Covid allait changer leur situation, au contraire. Leur quotidien s’est empiré allant jusqu’à des vagues d’arrêts maladie. À l’initiative du syndicat FO, ils se sont rassemblés dans le hall de l’hôpital.
Son N°1 - Détresse, souffrance, burn-out… Les soignants de l'hôpital Robert Pax appellent à l'aide
En 2018, ils étaient au même endroit pour défendre des suppressions d’emploi et l’offre de soins. 5 ans plus tard, Monique François, déléguée fédérale FO Santé Lorraine, doit reprendre la parole.
Cette banderole, elle date de 2018. On pensait, à cette époque, avoir atteint le fond. Aujourd'hui, c'est bien pire.
Le premier service à avoir craqué, ce sont les urgences. Baptiste, infirmier, était là pour témoigner.
Là, où le service des urgences a dit stop, c'est que l'on ne pouvait plus se regarder en face, on ne pouvait plus travailler dans ces conditions. Les gens, sur les brancards, pendant des heures et des heures. Quand on montait dans les services, on voyait les collègues en pleurs, quand on descendait, c'était nos collègues qui avaient les larmes aux yeux, parce que, la petite dame dans le couloir, elle avait dû se faire dessus, parce que personne ne pouvait aller la voir.
Une situation intenable qui se ressent de plus en plus en chirurgie à l’image de Sandrine, aide-soignante.
Quand ça sonne dans une chambre, et qu'au bout de 15 minutes, personne n'a répondu, ce n'est pas parce que l'on ne veut pas, ce n'est pas parce que l'on est au café, c'est parce que l'on n'a pas le choix, et aujourd'hui, le choix, j'espère que l'on va nous le donner. Il faut nous le donner. Il nous faut des bras.
Les tâches se multiplient, le temps est manquant... Alors que la situation devrait s’améliorer avec le temps, il s’empire. C’est que constate le Dr Patsopoulos, chirurgien digestif et viscéral.
La souffrance des soignants est réelle. Il y a vraiment un burn-out total. Moi, ça fait 41 ans que je suis dans les hôpitaux, et je n'ai jamais vu une telle détresse et une telle souffrance.
Le député de Sarreguemines, Vincent Seitlinger, était présent, et compte bien faire remonter la situation de l’hôpital.
L'idée, c'est que, dans quelques jours, je puisse m'entretenir avec le ministre de la Santé, parce qu'aujourd'hui, la situation n'est plus possible. On voit bien, d'ailleurs, c'est le cas partout dans les hôpitaux de Moselle, que l'on va vers une grosse catastrophe sanitaire dans les semaines qui viennent, si rien n'est fait.
La balle est dans le camp du Ministre de la Santé afin de stopper l’hémorragie.