Grand-Est : SPA : +10% d'adoptions en 2022
La SPA a publié son bilan de l’année 2022. Dans le Grand-Est, 3 773 animaux ont été pris en charge l’année dernière par les 6 refuges de la région et 3 648 animaux ont été adoptés.
Son N°1 - SPA : +10% d'adoptions en 2022
Karine Dragula - Responsable Régionale Est de la SPA
Est-ce que pour vous c'est un bilan satisfaisant ?
Satisfaisant, je ne sais pas si c’est le mot. Quand on voit autant de prises en charge et d’abondons, on ne peut pas s’en satisfaire. Pour autant, où nous sommes très satisfaits, c’est qu’il y a eu énormément d’adoptions cette année. D’un point de vue national, on était plutôt à 2,6% par rapport à l’année dernière sur la région Grand Est. Je remercie, vraiment, tous les habitants de la région Grand Est, puisqu’on est à plus de 10% d’adoption cette année.
Pendant le Covid et en particulier le confinement, beaucoup de foyers ont pris des animaux. Les associations craignaient par la suite un grand nombre d’abandons, est-ce le cas ?
Oui, ça a été le cas, post-covid et particulièrement avant les vacances. Actuellement, cela se calme. Pour autant, je ne vous cache pas que ce que nous craignons maintenant, c’est plutôt l’inflation. La capacité des personnes à pouvoir subvenir aux besoins des animaux. Les croquettes augmentent, les frais vétérinaires augmentent. Donc, une fois le covid passé, c’est plutôt l’inflation qui est en train de nous inquiéter.
Ce sont des choses sur lesquelles vous sensibilisez lorsque les gens viennent adopter j’imagine ?
On prône l’adoption responsable. Elle consiste en une adoption qui répond aux besoins de l’animal, mais également aux besoins de la famille. Répondre à ses besoins vitaux, et correspondre aux activités de la famille, c’est très important.
L’abandon des NAC, nouveaux animaux de compagnie, est de plus en plus important, +34% depuis 2019 au niveau national, comment l’expliquez-vous ?
Un petit peu de la même manière que ce dont nous venons de parler. Beaucoup de personnes ont pris, pendant le Covid, des animaux de compagnie. Particulièrement des lapins, des rats, des furets et des hamsters. Ce sont des animaux qui sont généralement pris par plusieurs, et si on ne les fait pas stériliser, ils font énormément de petits. Les personnes sont vite débordées par rapport à ça. Donc c’est une des raisons majeures de l’abandon des NAC.
Vous êtes victimes des effets de mode notamment chez certaines races de chiens, quelles sont les races qu’on retrouve beaucoup dans les refuges du Grand-Est ?
Tout à fait, vous avez l’effet de mode qu’il y a eu autour des Staff, des Malinois, et des Bergers de manière générale. Ce sont des races qui nécessitent beaucoup d’éducation et beaucoup de dépenses physiques. On en retrouve beaucoup dans nos refuges, puisque les personnes n’ont pas pu se faire aider pour éduquer leurs animaux, ou soit n’ont pas le temps pour répondre à leur besoin physique.
Des chiens plus difficiles à replacer ?
Ce sont des chiens qui sont un petit peu plus difficile, qui nécessitent souvent de la part de nos équipes professionnelles, du temps de rééducation et d’accompagnement pour que ces animaux soient, soit en confiance vis-à-vis de l’humain, soit vis-à-vis des enfants. À chaque animal, on ne pourra pas proposer la même famille, sur ces animaux qui nécessitent beaucoup de dépense. On parle de 2 à 3 heures de soties par jour.
La SPA intervient également de plus en plus suite à des signalements de maltraitance. Il y en a eu 23 800 au niveau national en 2022. Qu’est-ce qui explique cette situation ? Est-ce que dans notre région vous avez réalisé en 2022 des sauvetages marquants ?
La SPA s’est dotée, au travers de son site internet, d’une plateforme de sensibilisation, et surtout de signalement. C’est-à-dire, que des personnes comme vous et moi, qui sont confrontées à une maltraitance dans leur voisinage, ou ailleurs, peuvent directement le signaler sur le site internet. Et derrière, nous avons développé, tout ce qui est autour du suivi, et des délégués enquêteurs autour de la maltraitance, qui représentent environ 140 délégués enquêteurs aujourd’hui dans le Grand Est. Pour rappel, ces délégués enquêteurs sont bénévoles. Évidemment, étant dotés de ces outils, on peut mieux répondre, et être au plus proche de la protection animale. Pour répondre à votre question sur les sauvetages marquant, oui, j’en ai un en tête. Dans une ville de Moselle, une dame a été débordée par ses chats. Il faut avoir en tête qu’un couple de chats, non stérilisé, peut faire jusqu’à 20 000 descendants. Vous pouvez imaginer que cette dame, qui au départ avait 2 chats, nous a appelés en étant vraiment débordée. On a dû récupérer plus de 30 chats pour l’aider.