Sarreguemines : A bout, les agriculteurs tirent la sonnette d'alarme et réclament des aides de l'Etat
Les Jeunes Agriculteurs de Moselle et la FDSEA se sont mobilisés hier, devant la sous-préfecture de Sarreguemines. 30 tracteurs ont bloqué les rues du centre-ville avant de déverser du fumier devant les portes de la sous-préfète. Le but de l’opération coup de poing : réclamer des aides sur les calamités agricoles pour l’ensemble de la Moselle, suite à la période de sécheresse de l’été 2022.
Son N°1 - A bout, les agriculteurs tirent la sonnette d'alarme et réclament des aides de l'Etat
Une cinquantaine d’agriculteurs en provenance du Pays de Bitche et du secteur de Puttelange-aux-Lacs, sont venus manifester leur mécontentement ce jeudi. En cause : seulement un tiers du département est concerné par les aides sur les calamités agricoles. C’est trop peu selon Marc Bono, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs de Moselle.
Aujourd’hui, je pense que tout le monde est au courant que toute la Moselle a été en détresse vis-à-vis de la sécheresse donc on ne comprend pas ce zonage. On ne pourra même pas l’expliquer à nos adhérents que le voisin pourra toucher des calamités et pas lui, sous prétexte qu’un satellite aurait vu une photo plus verte d’un côté que de l’autre. L’élevage a beaucoup souffert, sur une exploitation aujourd’hui de 60 UGB, donc unité gros bovin, on estime les pertes à 100 000 euros.
Les zones agricoles de Sarrebourg ne sont par exemple, pas dans le zonage.
La commission départementale d’expertise nous avait dit qu’on serait autour des 48% (ndlr : d’indemnisation). Et ce n’est pas de notre faute, ce n’est pas parce qu’on a mal travaillé ou qu’on a fait les mauvais choix, c’est simplement à cause du climat. Nous on travaille avec la météo et on ne peut pas faire autrement.
Même constat pour Fabrice Couturier, président de la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FDSEA) de la Moselle.
Ce qui est nouveau c’est que les gens ont acheté du fourrage mais ils ont commencé aussi à décapitaliser, et ça on ne le voyait pas avant. Là cette année, les gens ont commencé à vendre des bêtes. Donc c’est quand même assez inquiétant.
C’est en effet chez les éleveurs, en particulier bovin, que la situation est la plus alarmante, comme nous le confie cette agricultrice.
Suite à la sécheresse, les bêtes n’avaient pas assez à manger, il fallait donc taper dans les stocks d’hiver. Donc maintenant on a un manque pour les prochains jours.
Les deux syndicats représentent près de 1500 agriculteurs mosellans. Une délégation a été reçu par la sous-préfète hier en début d’après-midi. Les agriculteurs attendent maintenant les conclusions de la commission du CNGRA, le comité national de gestion des risques en agriculture, à la mi-février. Des actions similaires ont eu lieu à Forbach et Sarrebourg