Moselle : Les affaires de stupéfiants et les violences intrafamiliales ont explosé en zone gendarmerie en 2022


par Cédric Kempf
vendredi 17 février 2023 à 05:06

Les affaires de stupéfiants et les violences intrafamiliales ont explosé en zone gendarmerie en 2022

33 000. C'est le nombre d'interventions des gendarmes en Moselle l’année dernière. C'est 2000 sorties en moins par rapport à 2021. Si cette donnée est rassurante, ce n’est pas le cas dans deux domaines : les stupéfiants et les violences intrafamiliales. Dans cette dernière catégorie, les violences conjugales sont surreprésentées. On fait le point avec le Général Eric Matyn, commandant du groupement de gendarmerie de la Moselle.

Les violences intrafamiliales 

La crise sanitaire a exacerbé les cas de violence lors des confinements et des restrictions que l'on a connues en 2020 et 2021. Les interventions ont été plus nombreuses à cette période au sein des foyers. Même si le nombre d'interventions total est en légère baisse, les violences intrafamiliales se multiplient.

Son N°1 - Les affaires de stupéfiants et les violences intrafamiliales ont explosé en zone gendarmerie en 2022

La ruralité et la périurbanité, dirais-je, ne sont pas du tout épargnées. J'ai, à peu près, 1400 à 1500 violences intrafamiliales qui se commettent, qui génèrent, à peu près, 800 gardes à vue. 40% de l'intégralité des gardes à vue que la gendarmerie prend, sont issues de faits liés aux violences intrafamiliales.

Les violences conjugales sont surreprésentées dans les violences intrafamiliales. Heureusement, aucun féminicide n'a été relevé en 2022 en zone gendarmerie contre 4 en 2021. Le Général Eric Matyn souligne que dans 2 affaires, des voisins ont permis de sauver la vie à des victimes de violences intrafamiliales. Les gendarmes, eux, sont mieux armés aujourd'hui pour traiter ce type d'affaires.

Son N°2 - Les affaires de stupéfiants et les violences intrafamiliales ont explosé en zone gendarmerie en 2022

On essaye de gérer plus en profondeur, avec de la formation, de l'écoute, pour que nos gendarmes reçoivent au mieux les victimes. Derrière, il y a un véritable suivi individualisé, un traitement diligent qui soit extrêmement rapide, les gardes à vue sont immédiates, les présentations devant l'autorité judiciaire sont consécutives à la garde à vue. On ne prend pas de délai pour cela, et je pense que cela commence à porter, un petit peu, ces effets.

Les jeunes couples sont plus touchés par ces violences, et plusieurs facteurs peuvent expliquer ces agissements, à commencer par les stupéfiants qui sont un autre fléau pour la gendarmerie.

Les stupéfiants 

Le trafic de stupéfiants et son économie parallèle ont été perturbés pendant la crise sanitaire. Avec un retour à la normale en 2022, les dealers ont relancé leur activité illégale. Durant leurs interventions, les gendarmes ont saisi des quantités importantes de stupéfiants en 2022 : 57 kilos de cocaïne contre 5 en 2021, de même pour la résine de cannabis avec 323 kilos contre 65 ou encore l'herbe avec 255 kilos contre 35 l'année précédente.

Son N°3 - Les affaires de stupéfiants et les violences intrafamiliales ont explosé en zone gendarmerie en 2022

Nous avons donc une augmentation très marquée du démantèlement des trafics de stupéfiants. J'ai une soixantaine de trafics de stupéfiants qui ont été démantelés, c'est un chiffre assez haut. Le trafic est très présent en Moselle, du fait de son positionnement, de son volume aussi de la population, c'est donc un véritable sujet. Les saisies, elles, ont été exponentielles en cette année 2022.

L'année 2022 a été aussi marquée par de nombreux règlements de compte sur la voie publique, souvent à l'aide d'armes à feu. 2 personnes ont été tuées et plusieurs personnes ont été blessées. Les gendarmes ont également dû s'adapter à une nouvelle méthode de vente : la livraison à domicile. Néanmoins, 90% des affaires ont été élucidées en 2022. 

Des renforts à venir

200 nouvelles brigades de gendarmerie en zone rurale ont été annoncées par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, afin de rapprocher les forces de l'ordre de la population. En Moselle, 93% du territoire est couvert par les gendarmes, soit 600 000 Mosellans. 40% du temps, les gendarmes sont sur le terrain pour dissuader et agir en cas de problème. 3 nouvelles brigades pourraient renforcer notre territoire.

Son N°4 - Les affaires de stupéfiants et les violences intrafamiliales ont explosé en zone gendarmerie en 2022

Trois brigades vont être proposées au ministre, dans le cadre de ce projet. J'ai bon espoir qu'elles soient toutes validées. Il s'agit essentiellement de brigades dites mobiles, c'est-à-dire, avec des vocations de thématique. Il y en a une qui s'occupera plus particulièrement, par exemple, de l'intervention et tout ce qui est lié à la voie publique, qui est difficile sur le Sillon Mosellan. Il y aura une autre, à connotation un peu plus environnementale et affluence saisonnière, dans le coin des étangs du côté de Dieuze. Et puis, une autre, pour remplir un espace qu'on a laissé un peu libre et par lequel on s'est aperçu qu'il y avait des flux délinquants assez fréquents.

3 brigades qui représenteraient 18 effectifs en plus. Concernant la nouvelle gendarmerie à Bitche, le projet est toujours en bonne voie, même s'il prend du temps, nous promet le général Eric Matyn.

Les chiffres à retenir en 2022

- 33 000 : le nombre d'interventions au total en Moselle,

- 12 minutes et 30 secondes : le temps en moyenne pour intervenir sur une urgence, 

- 60 trafics de stupéfiants et 5 points de deals démantelés,

- 1425 conduites sous stupéfiants,

- 198 accidents de la route, 31 tués et 256 blessés,

- 1500 cas de violences intrafamiliales et 800 gardes à vue pour ce type de faits.


Un site fièrement propulsé par