Hambach : Aucun doute pour Roland Lescure le projet d'usine photovoltaïque verra bien le jour


par Cédric Kempf
mercredi 17 mai 2023 à 07:51

Aucun doute pour Roland Lescure le projet d'usine photovoltaïque verra bien le jour

C’est une information de haute importance qui a été annoncée lundi. Une usine de panneaux photovoltaïques va s’implanter sur l’Europôle de Hambach en 2025. 700 millions d’euros d’investissement et 1700 emplois ont été annoncés. Roland Lescure était l'invité du Grand Réveil ce matin sur Radio Mélodie.

Son N°1 - Aucun doute pour Roland Lescure le projet d'usine photovoltaïque verra bien le jour

Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie

Pouvez-vous nous parler des coulisses de cette implantation ? Un long processus on imagine et beaucoup de négociations ?

C’est une bonne surprise, c’est même une excellente surprise. Vous savez on avait eu une petite déception sur ce terrain il y a quelques mois avec l’abandon d’un projet. Et, au fond, à toute chose malheur est bon. Le fait que ce projet avait déjà été bien avancé fait que le terrain était viabilisé, que ce qu’on appelle les études faune/flore avaient été faites. Qu'évidemment, les porteurs de projets, la commune, la région, tout le monde connaissait très bien le terrain. Donc ça, c’est ce qui a séduit Holosolis, qui est l’entreprise qui va s’installer et qui va installer son usine de panneaux photovoltaïques. Moi, je les ai rencontrés lundi, j’ai rencontré leur PDG d’origine néerlandaise, mais qui parle très bien français et qui est très excité de venir s’installer à Hambach.  

Notre territoire a dû faire face à l’abandon du projet REC SOLAR. Aujourd’hui, on est sûr que ce projet verra bien le jour ?

Ah oui, je peux vous dire que Yann Jacob Boom-Wichers qui est le PDG de Holosolis que j’ai rencontré à Versailles lundi. Il est extrêmement motivé, il veut aller vite. Il entame toutes les levées de fond qui vont permettre de financer le projet, évidemment avec le soutien de l’Etat, ils sont extrêmement confiants. Il souhaite commencer la construction dès janvier 2024, donc évidemment, c’est un beau symbole de l’accélération des projets industriels, donc on est extrêmement confiant. 

Quelles vont être les prochaines étapes après cette annonce ? Les travaux vont bientôt démarrer ?

Ils souhaitent démarrer la production dès 2025, donc une construction rapide qui prendrait un an ou un an et quelques mois, de manière à ce que l’usine tourne à pleine puissance en 2027, avec vous l’avez dit 700 millions d’euros d’investissement, mais aussi et surtout évidemment 1700 emplois, de bons emplois à la clé. 

Quels sont les enjeux pour vous et votre gouvernement de cette implantation d’une usine de panneaux photovoltaïques ? 

D’abord, on est évidemment très content du choix de la région, du choix du territoire, on sait que c’est un territoire industriel qui a une très belle histoire, qui a souffert évidemment comme tous les territoires industriels depuis une vingtaine d'années. Pour vous fixer quelques chiffres, dans le Grand-Est, on avait 340 000 emplois industriels en 2008. Dix ans plus tard, on était tombé à 270 000. Alors nous, on a commencé à réindustrialiser, on est aujourd’hui à plus de 300 000. Mais, évidemment l’enjeu, c’est d'accélérer la réindustrialisation. On le fait, et ça, c’est un deuxième point très important en développant les nouvelles industries, le photovoltaïque évidemment, c’est l’industrie verte, c’est l’industrie de décarbonation. On le fait en créant de l’emploi, et en plus, on le fait en créant des nouvelles filières. Vous savez que le photovoltaïque pendant des années, on a dit, on va le subventionner, mais on va subventionner la consommation. Pour le reste, on va les faire produire ailleurs. Nous, on veut que les panneaux photovoltaïques comme les éoliennes, comme les usines à hydrogène, comme les batteries électriques pour les véhicules soient produits en France. Et ça, c’est la première installation d’envergure. On est évidemment extrêmement heureux et fiers qu’elle soit en France et qu'elle soit chez vous. 

La Moselle-Est, terre du charbon et d’industrie, se réinvente, que ce soit sur la plateforme Chemesis de Saint-Avold ou l'Europôle Hambach. La réindustrialisation est en marche en Moselle ?

Oui, elle est en marche. On espère bien qu’on va se mettre à courir. Depuis cinq, six ans, je le disais, on a stabilisé, on a même réindustrialisé un peu partout, on a créé de l’emploi. Mais là, il faut qu'on accélère. On a une opportunité historique qui est le verdissement. Évidemment, les Français et les Françaises le souhaitent. Les jeunes et les moins jeunes, les industriels le souhaitent, les porteurs de projet le souhaitent les élus nationaux, régionaux, locaux. Donc on a toutes les planètes alignées pour qu’on réindustrialise en accélérant la transition écologique. Donc, on réconcilie l’écologie et l’économie, on réconcilie la fin du mois et la fin du monde, d’une pierre deux coups. Donc, évidemment, il faut qu’on accélère et on va le faire dans votre région comme ailleurs, d’ailleurs. Mais dans votre région aussi. 

En 1997, le site de la Smart était inauguré par Helmut Kohl et Jacques Chirac. L’arrivée de cette entreprise avait fait évoluer le paysage économique de Moselle-Est. Plus de 20 ans plus tard, Smart est parti. Ineos Automotive est arrivé. Le projet Holosolis est fait pour durer ?

Bien sûr, vous savez, l’industrie, on appelle ça la création destructrice, on a des cycles. Il y a effectivement des industries d’hier qui malheureusement parfois déclinent, des industries d’aujourd’hui qu’il faut aider à se développer, mais aussi des industries de demain qui apparaissent. Et, clairement les panneaux photovoltaïques, les batteries électriques, l’hydrogène, les pompes à chaleur, tout ça, c’est l’industrie de demain. Donc, elle va se développer, ça ne durera peut-être pas deux siècles, mais j'espère bien que ça va durer quelques décennies. Et qu’ensuite d’autres industries émergeront, d’autres technologies émergeront. L'État stratège doit faire ça, il doit être capable d’identifier les acteurs qui vont être porteurs à l’avenir, de les accompagner. Puis, évidemment quand des secteurs sont en perte de vitesse, comme c’est le cas de l’automobile traditionnelle aujourd’hui. Le rôle de l'État, c’est d’accompagner les salariés pour les requalifier, pour les projeter à leur tour vers des industries de l’avenir.

On peut espérer votre présence et imaginer une inauguration en grande pompe comme en 1997 avec la venue du président ?

En tout cas, quand le PDG m’en a parlé lundi, je ne lui ai pas dit non, je dois vous dire ça comme ça. Je préfère tenir des promesses quand je les fais, mais en tout cas, j'aimerais pouvoir venir et je pense qu’on aura des occasions d’ici l’année prochaine pour pouvoir à la fois visiter le site et pourquoi pas, poser la première pierre. 


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