Réforme des retraites : ''La page n'est pas tournée'' pour Matthieu Risse, syndicaliste FO
Ce mardi marque la 14ème journée de lutte contre la réforme des retraites.
Son N°1 - Réforme des retraites : ''La page n'est pas tournée'' pour Matthieu Risse, syndicaliste FO
Matthieu Risse – Secrétaire général de l’union locale FO de Sarreguemines
Qu’est-ce qui est prévu aujourd’hui en Moselle ? Y aura-t-il des mouvements en Moselle-Est ? Des bus sont-ils mis en place pour se rendre à la mobilisation de Metz ?
Aujourd'hui, en Moselle, on a une manifestation à Metz, à 14h, départ place de la gare, à l'appel de l'intersyndicale. Rien de prévu sur la Moselle-Est aujourd'hui, on a déjà fait pas mal de choses. Néanmoins, on a des bus au départ de Sarreguemines, Forbach, et Saint-Avold.
Après plusieurs mois de combat, la loi est aujourd’hui passée. Est-ce que dans le secteur de Sarreguemines les syndicats souhaitent continuer le combat ?
Effectivement, elle est passée, mais avec un passage en force du gouvernement. On a eu de nombreuses journées de grève et de manifestation, on continue de refuser la réforme sur le contenu, et tout particulièrement sur le recul de l'âge de départ à la retraite. Également, sur la façon dont elle a été imposée avec le 49.3. La dernière provocation du gouvernement, c'est la publication des deux premiers décrets d'application de la réforme des retraites, donc oui, on va continuer à se mobiliser, évidemment. On verra encore sous quelle forme.
La semaine dernière, vous avez encore rencontré le député de Sarreguemines au sujet de la réforme des retraites. Vous pensez qu’il y a encore une chance pour que la réforme ne soit pas appliquée ?
Pour l'instant, elle doit être appliquée au 1er septembre. Le gouvernement utilise tous les moyens pour empêcher le débat et le vote sur les 64 ans, ça montre leur fébrilité. La commission des affaires sociales a fait supprimer l'article 1 de la proposition de loi qui a été déposé par le groupe Liot, qui devait être voté et débattu après-demain. C'est l'article qui visait à abroger le report à 64 ans. L'intersyndicale avait effectivement rencontré M. Seitlinger il y a une dizaine de jours, et lui nous avait dit qu'il voterait la proposition de loi si elle arrivait au vote, alors qu'il n'avait pas voté la motion de censure. Je rappelle que la motion de censure avait été rejetée à deux voix près. Si d'autres le suivent, le report à 64 ans est abrogé. Après, le vrai problème, c'est : est-ce que l'on va arriver au vote ? On espère encore une fois des rebondissements, et qu'on arrête de piétiner la démocratie.
Il reste encore du monde en Moselle-Est qui est mobilisé ? Vous ne craignez pas que le mouvement s’essouffle ?
On continue de se mobiliser, parce que l'on considère que la page n'est pas tournée. Alors évidemment, la mobilisation est plus compliquée pour des raisons financières et le problème de pouvoir d'achat. Même si on n'a pas gagné pour le moment, on est loin d'avoir perdu. Je répète, les 64 ans, c'est que le résultat d'un passage en force, avec une opposition à la réforme qui est très large, particulièrement chez les travailleurs et les syndicats. Ce que l'on a fait, on ne l'a pas fait pour rien, et dans tous les cas, ça va être un point d'appui pour l'avenir.
Comment vous sentez-vous après tellement de rassemblements ?
Il y a deux choses : on commence à être épuisé en tant que syndicaliste, à force d'organiser des mobilisations, ça prend beaucoup d'énergie... Mais on est surtout en colère, et la colère ça ne peut que nous motiver à poursuivre, parce que c'est insupportable ce qui se passe en ce moment dans notre pays. Ça ne peut plus continuer comme ça, donc fatigué et mobilisé plus qu'avant sans doute.