Rassemblement Vie et Lumière à Grostenquin : se sentant trahis par l'Etat, les élus envisagent des actions
Une quarantaine d’élus de l’agglomération de Saint-Avold se sont réunis hier soir suite à l’annonce de l’organisation du rassemblement Vie et Lumière à Grostenquin. D’ici un mois, plus de 30 000 personnes issues de la communauté des gens du voyage se rendront sur l’ancienne base aérienne de Grostenquin pour ce rassemblement évangélique. Pourtant, après les précédentes éditions de 2006, 2015 et 2017, le Premier ministre Edouard Philippe avait assuré que ça n’arriverait plus. Les élus du territoire, réunis à Vahl-Ebersing hier soir se sentent trahis.
Son N°1 - Rassemblement Vie et Lumière à Grostenquin : se sentant trahis par l'Etat, les élus envisagent des actions
Je sais pas quoi faire aujourd'hui, quand on n'a plus de parole en face, on n'a plus rien, on n'a pas de respect des engagements. Que faire aujourd'hui ? Que faire ? - Patrick Seichepine, maire de Grostenquin
Que faire pour empêcher la tenue de ce rassemblement ? C’est pour répondre à cette question qu’une quarantaine d’élus du territoire se sont réunis ce jeudi soir.
Il faut occuper le terrain ! On a tous des blocs de béton, du fumier, on a plein de choses qu'on peut mettre dessus ! - René Steiner, maire de Saint-Avold
Faire une manifestation devant la préfecture, ça servira à rien, au contraire c'est du temps perdu - Jean-luc Klein, maire de Suisse
Il y en a marre d'aller à Paris, c'est toujours nous qui devons aller à Paris, non ! C'est Paris qui doit venir nous voir ! - Romuald Yahiaoui, maire de Hellimer
Salvatore Coscarella, président de la communauté d’agglomération, va écrire à la Première ministre, au Président et au ministre de l’Intérieur en espérant être reçu à Paris. Il a également pris un arrêté interdisant le stationnement de résidences mobiles en dehors des aires d’accueil.
J'ose imaginer que les juges nous donneront raison mais après je dis toujours c'est 50/50
Ecœuré par le fait que l’Etat ne tienne pas son engagement, Jean-luc Klein, maire du village de Suisse, envisage une réponse catégorique.
Moi je ne peux plus travailler en tant que maire avec des positions comme celle de l'Etat, je ne peux plus avoir confiance et à ce moment-là je ne peux plus travailler de manière sereine. Et donc, j'envisage de démissionner carrément de mon poste, avec les conseillers municipaux.
Si l’idée d’une démission collective n’a pas séduit l’assemblée, les autres propositions n’ont pas non plus fait l’unanimité. Salvatore Coscarella.
Là je suis un peu démuni, vous avez bien vu, certains veulent des actions un peu musclées, moi je suis plutôt pour des actions pacifistes. Il n'y aura pas d'action musclée, ça je m'y refuse en tout cas. Moi je veux faire entendre raison à l'Etat. Ils ont signé, en son temps un document et je demande juste une chose c'est qu'il soit respecté.
Pour beaucoup, et notamment pour les maires de Bistroff et Grostenquin, le traumatisme des éditions précédentes est encore présent. Voir arriver 30 000 personnes au niveau de ces petites communes serait beaucoup trop difficile à gérer. D’après les élus, le rassemblement avait été marqué par des tonnes de déjections humaines dans la nature, des problèmes de circulation, des plaintes pour vol ou encore des conséquences sur l’environnement alors qu’il s’agit d’un site Natura 2000. Le maire de Grostenquin, lui, avoue même être inquiet pour la sécurité de sa famille.
Les élus ont d'ores et déjà reçu le soutien de la sénatrice Catherine Belrhiti, présente ce jeudi soir et du président du conseil départemental Patrick Weiten.