Harcèlement, sport, manque de profs… les priorités du rectorat en cette rentrée


par Camille Bazin
mardi 5 septembre 2023 à 12:41

Harcèlement, sport, manque de profs… les priorités du rectorat en cette rentrée

Ce lundi 4 septembre c’était la rentrée des classes et aujourd’hui encore de nombreux élèves ont leur premier jour de cours. Un moment important pour les enfants et les professeurs. Le point sur les priorités de cette rentrée avec le recteur de l'académie. 

Son N°1 - Harcèlement, sport, manque de profs… les priorités du rectorat en cette rentrée

Richard Laganier – Recteur de l’académie Nancy-Metz

Est-ce que tout était réuni pour que la rentrée se passe dans de bonne condition hier matin et ce matin en Lorraine ?

Les retours que j’ai sont extrêmement positifs. La rentrée est particulièrement sereine au sein de l’académie et nous avons le plaisir d’accueillir plus de 382 000 collégiens, écoliers, lycéens dans le public et le privé au sein de l’académie. C’est une rentrée qui se passe bien. Une baisse démographique qui est caractéristique de toute la région Grand-Est mais qui permet aussi une amélioration des taux d’encadrement donc des conditions de travail pour les élèves et pour les professeurs qui sont forcément meilleurs et puis une revalorisation salariale également pour tous nos personnels et nos professeurs, c’est un signal extrêmement positif pour cette rentrée puisqu’ils vont toucher en fin de mois de septembre entre 125 et 250€ net par mois donc plein de signaux extrêmement positifs pour notre rentrée scolaire.

L’année dernière, la rentrée avait été marquée par un manque de professeurs. Comment est la situation aujourd’hui ? Tous les élèves auront-ils un prof dans chaque matière ?

C’est vraiment le défi que s’est lancé le ministère autour de ce sujet-là et nous avons beaucoup anticipé le travail de recrutement, beaucoup accompagné un certain nombre d’étudiants ou de contractuels pour pouvoir passer des concours. Aujourd’hui la situation est très satisfaisante, il manque néanmoins quelques professeurs d’allemand. C’est un sujet sur lequel nous sommes en mobilisation total, de manière à pouvoir répondre effectivement à un objectif de pouvoir faire en sorte que tous les professeurs soient au rendez-vous dans le cadre de cette rentrée et je sais qu’ici ou là il y a encore quelques difficultés sur les professeurs d’allemand.

La semaine dernière, le ministre de l’Education nationale a fait plusieurs annonces. Notamment la mise en place d’évaluations en CM1 et 4ème ou encore le décalage des épreuves du BAC. Comment ça va être mis en place dans l’académie ? Vous y travaillez ?

C’est déjà prêt. Le passage des évaluations c’est quelque chose qui est déjà bien en place dans notre système éducatif. Les nouveautés, que ce soit en CM1, en 4ème, elles vont se décliner de façon opérationnelle comme on le fait pour les autres évaluations nationales. La grande nouveauté, qui était très attendue au sein de notre communauté éducative, c’était le décalage des épreuves du baccalauréat qui se passaient l’an dernier en mars  qui se passeront désormais au mois de juin mais l’esprit global de la réforme du bac est toujours là avec une part conséquente du contrôle continu dans le cadre de l’obtention du baccalauréat et puis les spécialités bien évidemment qui laisse le choix aux élèves et donc ça fait partie des éléments structurants du nouveau bac et c’est important.

L’année scolaire 2023/2024 sera celle de la lutte contre le harcèlement scolaire. Une thématique particulièrement importante dans l’académie avec le décès du jeune Lucas dans les Vosges au début de l’année. Qu’est-ce qui va être fait dans les établissements ? C’est une priorité de l’académie ?

L’enjeu, c’est d’aller encore plus loin, c’est une véritable bataille nationale. La question du harcèlement c’est une question récurrente dans le système éducatif et donc il faut pouvoir mieux s’organiser, mieux prévenir, former également un certain nombre de référents au sein des établissements. C’est l’enjeu du déploiement, à 100% du programme pHARe, qui a pour ambition de travailler à la fois sur le plan préventif, mais également avoir les bons protocoles pour pouvoir prendre les situations en main lorsque situation problématique il y a. Nous l’avions développé dans le premier degré, dans le collège, désormais l’ensemble des lycées seront également mobilisés ça fait partie des nouveautés mais encore une fois, c’est un sujet qui suppose aussi la mobilisation des jeunes en tant qu’ambassadeur « Non au harcèlement » parce qu’ils sont à-même de détecter je pense en particulier au cyberharcèlement mais également des situations de harcèlement au sein même ou aux abords des établissements. Ils sont à même de détecter des situations problématiques et d’en porter connaissance auprès des adultes dont la mission sera ensuite de les traiter. La grande nouveauté pour le premier degré concernant le harcèlement c’est que désormais nous avons l’outillage réglementaire qui va nous permettre d’éloigner les élèves harceleurs des écoles où il y a effectivement des faits de harcèlement constatés et d’engager une démarche disciplinaire ce qui n’était pas possible jusqu’à présent dans le premier degré.

Concernant le port de l’uniforme, est-ce que dans l’académie des établissements seraient susceptibles de devenir écoles test ?

A l’heure où on parle, pour l’instant je n’ai pas du tout connaissance de collectivités qui souhaiteraient expérimenter. Si c’est le cas, nous expérimenterons et nous ferons un retour d’expérience sur le sujet.

Quelles sont les autres priorités de l’académie pour cette rentrée 2023 ?

Parmi les nouveautés très importantes de cette rentrée je pense à tout ce qui touche au sport, santé, bien-être. Et puis, tout ce qui peut être proposé également dans le cadre d’une année aux couleurs et aux saveurs de l’olympisme et du paralympisme et ça va se clôturer par les Jeux à partir de l’été prochain. Nous allons faire vivre de façon extrêmement dynamique le sport dans le premier degré à travers le déploiement systématique des 30 minutes d’activité physique au quotidien, à travers le déploiement également dans un certain nombre de collèges de 2h supplémentaires de sport dans le cadre du périscolaire. C’est un enjeu important pour la santé mentale de nos élèves, pour le bien-être de nos élèves. On sait bien que si on est bien dans son corps, on apprend plus facilement à l’école et ça c’est un beau défi que nous avons collectivement à relever.  


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