La Région Grand-Est investit dans les routes pour une meilleure gestion
À partir du 1er janvier 2025, la Région Grand-Est va obtenir la gestion de 500km de routes. Pourquoi ? Quelles conséquences pour les usagers ? On en parlait ce matin dans le Grand Réveil avec notre invité.
Son N°1 - La Région Grand-Est investit dans les routes pour une meilleure gestion
Thibaud Philipps - Vice-Président à la Région Grand-Est en charge des transports et mobilités durables
La Région Grand-Est va obtenir au 1er janvier 2025 la gestion deux portions d’autoroutes et deux routes nationales en Moselle. Lesquelles et pourquoi ?
Les routes concernées sont l’A31, la RN4 et bien évidemment toutes les ramifications comme l’A30, l’A33, la RN44. L’idée qu’on avait c’est de prendre en gestion 2 axes qui étaient très structurants pour la région parce que ce sont des axes qui méritent un certain nombre de mises à niveau qui n’ont jamais été faites depuis toutes ces années et donc on s’est dit qu’en prenant la gestion on pouvait prouver que la Région pouvait mieux faire que ce qui était fait jusqu’à présent.
Prendre en charge ces tronçons va permettre des rénovations, des transformations, des chantiers d’ampleur ?
L’idée c’est déjà de remettre complètement à neuf ces infrastructures parce que souvent on a des problèmes par rapport à la couche de roulement, la signalisation qui est très ancienne, les aires de service qui ne sont pas au niveau des aires de service qu’on peut trouver sur des autoroutes concédées. Donc l’idée, c’est déjà de remettre à niveau et ensuite de faire des chantiers pour mettre à niveau aussi les infrastructures par rapport, des fois, aux capacités et je pense notamment à l’A31 où il faut faire des travaux pour agrandir la route.
Ça va rajouter une charge financière à la Région, le budget peut suivre ?
Dès qu’on est parti sur cette expérimentation, on a demandé à l’État la possibilité de mettre en place une éco-contribution qui va permettre de lever un financement supplémentaire sur les poids-lourds pour pouvoir réinjecter cet argent sur les routes. On estime qu’avec cette éco-contribution on pourrait faire 1 milliards d’euros de travaux d’ici 2035.
Les poids lourds qui prendront cette route seront donc taxés ?
Il s’agit d’une éco-contribution comme il existe de l’autre côté de la frontière, par exemple au Luxembourg ou en Allemagne, c’est-à-dire que ce sont les poids-lourds qui payent une participation quand ils passent sur cet axe-là et donc ça fait une recette qui permettra de pouvoir mettre en œuvre ces travaux et notamment par exemple la mise en 2 fois 3 voies entre Metz et Nancy ou la possibilité de faire rouler des cars express sur les bandes d’arrêt d’urgence qu’on pourrait refaire sur l’A31 vers le Luxembourg.
C’est une expérimentation, est-ce qu’ensuite ça doit s’étendre à d’autres routes ?
On est dans une expérimentation qui ira du 1er janvier 2025 au 30 décembre 2029 et donc, à l’issue de l’expérimentation, on fera le bilan avec l’État pour voir si définitivement la Région prend la propriété de ces routes et continue à les gérer. En parallèle, l’éco-contribution pourrait voir le jour à partir du 1er janvier 2027.
Pour les usagers de la route, est-ce que ça va changer quelque chose ?
Non pas du tout. L’idée c’est de garder des routes gratuites et de ne faire contribuer que les camions qui peuvent passer sur ces axes-là et d’ailleurs sur ces axes on est entre 60% et 90% de transit international de poids lourds donc en fait l’idée c’est de faire reposer la charge plutôt sur ces véhicules-là pour que les véhicules particuliers puissent bénéficier d’infrastructures remises à niveau mais sur des axes gratuits.