Saint-Avold : Les salariés de Dodo débrayent pour un meilleur partage des richesses
Les salariés de la société Dodo sont en grève depuis une semaine. Ce vendredi marque la deuxième journée de débrayage au sein de l’entreprise. Plus d’une centaine de salariés étaient attendus pour manifester une heure pendant leur poste. L’objectif est de protester contre ce qu’ils qualifient d’injustice sociale : le non versement de la prime de participation aux bénéfices, réalisés sur l’année 2022-2023.
Son N°1 - Les salariés de Dodo débrayent pour un meilleur partage des richesses
Partage des richesses
Devant l’entreprise qui fabrique couettes, oreillers et linge de lit, 60 salariés manifestent. La société emploie environ 420 personnes à Saint-Avold et près de 70% des salariés en CDI sont en grève. La cause : une surcharge de travail non récompensée par une prime. Depuis 33 ans dans la boite, Antonino Liberto est aussi déléguée syndical à la CGT.
On a eu d’énormes commandes et on a tout fait pour que ces commandes soient honorées donc on a effectué pas mal d’heures, pas mal de samedis, jusqu’à avant Noël. Et donc vu le travail effectué et vu les chiffres, on pensait et on s’était dit qu’on aurait une participation au bénéfice à la hauteur du travail effectué. Mais on nous a annoncé il y a trois mois qu’on aurait zéro.
Cette prime oscillait les années précédentes entre 1 500 et 2 000 euros par salarié. Myriam Fischer est déléguée syndicale FO.
Même si leur bénéfice a diminué par rapport à l’année d’avant, apparemment il aurait été divisé par trois, dans ce cas ils auraient dû diviser la prime à la participation par trois. C’est pour ça qu’on n’a pas compris pourquoi on aurait zéro.
Valeur travail
Selon les syndicats, la direction justifie l’absence de prime par les coûts de fonctionnement de l’entreprise qui ont augmenté. Pascaline et Anita sont couturières biais à la production depuis plus de 30 ans.
Pascaline - Mais nous, à la maison ça a augmenté aussi !
Anita - L’électricité elle a augmenté fois deux aussi, comme pour tout le monde.
Pascaline - Ils ont augmenté la production, on nous a demandé de faire beaucoup de samedis, qu’on a fait, on a fait beaucoup d’heures, on s’attendait à avoir une bonne prime de participation et on n’a rien eu. Zéro !
Même sentiment pour Brenda, depuis 4 ans chez Dodo.
Tous les mois la production a augmenté, on n’a plus de haute ou de basse saison, la fatigue est là et on n’a pas de reconnaissance, c’est un ras-le-bol !
Chez FO, Pascal est aussi à la production. Selon lui la direction fait la sourde oreille.
La production a augmenté oui, et ce qu’on regrette c’est le partage. A un moment donné, il faut que ces gens-là, partagent un tout petit peu. Il y a une personne qui comptait vraiment sur cette prime, elle m’a même dit qu’elle avait fait un petit crédit pour pouvoir partir cette année en vacances.
Les salariés espèrent une discussion avec la direction la semaine prochaine qui mènerait à une sortie de crise.