Journée internationale des travailleurs : Marc Reisdorf, la voix inflexible de la lutte syndicale
Ce mercredi 1er mai 2024, c'est la journée internationale des travailleurs. L'an dernier, plus de 10 000 personnes ont manifesté à Metz et à Nancy contre la réforme des retraites. Cette année, les syndicats s'attendent à une participation moins élevée. À Metz, les travailleurs se rejoignent sur la place de la République. Parmi eux, Marc Reisdorf, délégué syndical central FO au groupe SOS santé. Après quarante ans dans le monde syndical, où puise-t-il sa détermination ? Nous l'avons rencontré.
Jusqu’à présent, je crois que je n’ai manqué aucun 1er mai.
Veste anthracite, lunettes ovales et cheveux blancs, Marc Reisdorf est entré dans le monde syndical il y a plus de 40 ans, par hasard :
''J’étais dans une équipe qui était des amis'', se rappelle-t-il. À cette époque, il travaille à l'hôpital Sainte-Barbe de Forbach.
Une détermination forgée dans l'adversité
Un jour lors d’une discussion, nous avons comparé nos fiches de paie. Et là, je me suis rendu compte que j’avais un indice qui ne correspondait pas à celui de mes collègues.
Face à l'indifférence de sa direction, Marc finit par s'adresser à un délégué syndical.
Qui m’a expliqué la marche à suivre pour avoir le même salaire que mes collègues. Et puis je trouvais que ça trainait un peu donc j’ai décidé de prendre les choses en main.
D’une injustice, née alors, une détermination sans faille.
Une passion pour le contact humain
À la question sur ce qui l'intéresse dans cet engagement, sa réponse est prompte :
Le contact humain, le contact humain. On ne peut pas faire du syndicalisme si on n’aime pas l’humain.
Il rend hommage aux femmes qui l'ont guidé dans son rôle de délégué syndical.
Je voudrais rendre un hommage particulier à toutes ces femmes, soignantes et aidantes, qui sont là tout le temps.
Une foi inébranlable dans la lutte syndicale
Ce qui le touche, c’est la détermination de ses camarades, dans un monde en perdition.
Mais il tient encore debout, grâce aux hommes mais surtout aux femmes, qui sont encore là et honnêtement chapeau à elles.
Malgré la dégradation des lois du code du travail au fil des années, Marc refuse d'abandonner.
C’est un monde en perdition. Beaucoup tiennent à bout de bras ce système, on essaye de le faire vivre, de le faire avancer.
''J'y crois encore''
Ma plus grande victoire est d’être là où je suis aujourd’hui et d’y croire encore, je suis encore là je crois encore à ce que je fais. J’ai autour de moi des gens qui continuent à m’accompagner, qui sont bien plus jeunes que moi, qui y croient, parce qu’on a essayé de leur insuffler la flamme.
Une bataille est perdue lorsqu’elle n’est pas menée.
Comme Marc, des milliers de Français descendent dans les rues pour la journée internationale des travailleurs, animés par leur foi en un avenir meilleur.