Après 15 jours de mobilisation, les salariés de Biogroup attendent toujours des réponses
Depuis le 13 mai, les laboratoires Biogroup Lorraine sont en grève. Les techniciens de laboratoire protestent contre leurs conditions de travail et leurs rémunérations. Aujourd’hui, les salariés ont repris le travail mais le combat continue. Les négociations qui devaient avoir lieu hier ont été annulées. On en parlait avec notre invitée dans le Grand Réveil.
Son N°1 - Après 15 jours de mobilisation, les salariés de Biogroup attendent toujours des réponses
Valentine Costa, déléguée syndicale FO chez Biogroup Lorraine
Tout d’abord, expliquez-nous ce qui a déclenché la grève au tout début ?
C’est un ras-le-bol collectif de tous les salariés. Il faut savoir qu’on n’a pas eu d’augmentation collective depuis 5 ans, qu’on a perdu notre 13ème mois lorsqu’on a été racheté par Biogroup. Tous les salariés ont subi l’inflation, un moment pour se faire entendre il n’y a plus d’autres solutions que de faire grève.
Concrètement, quelles sont vos revendications ?
On leur demande une augmentation de 7% pour tous les salariés et on demande la remise en place d’un 13ème mois qui a été dénoncé il y a 5 ans lors du rachat par Biogroup. On demande également l’amélioration des conditions de travail sur des secteurs qui sont en tension. Plus d’effectif, plus de considération pour le personnel. Il y a un turn-over qui est, sur certains secteurs, incroyable. Tout ça, ça coûte de l’énergie à tout le monde et de l’argent à la société.
Vous n’avez pas pu vous faire entendre lors des négociations annulées qui auraient dû avoir lieu hier, comment réagissent les salariés face à cette situation ?
C’est la deuxième fois que la direction annule une réunion des négociations. Notre mouvement a commencé le 13 mai, il y a donc 15 jours, donc les salariés sont en colère, ils gardent leur détermination et les organisations syndicales c’est la même chose. On est tous déterminés et unis.
80 % de grévistes, une telle mobilisation c’est historique ?
Dans notre profession c’est quelque chose qui n’est jamais arrivé et dans notre société c’est la première fois. Les trois premiers jours il y a eu 80% de gréviste, le 4ème jour 60%, après on a arrêté le mouvement pour « avoir du calme » comme la direction nous le demandait. On a repris la semaine suivante, c’est-à-dire la semaine dernière, mercredi et jeudi, avec moins de grévistes mais une action qui a tout de même été vue puisqu’une bonne partie des laboratoires était fermée. A côté de ça, la direction refuse de négocier dans un climat de tension, elle ne veut pas négocier avec des grévistes.
Vous semblez être dans une impasse. Quelles sont les prochaines étapes ?
On garde notre motivation. On a demandé à la direction de nous recevoir rapidement et on attend une réponse. Tout le monde est retourné au travail. On avait donné un préavis de grève illimité donc là c’est uniquement une suspension. En concertation avec les salariés, les organisations syndicales, on se mettra d’accord pour la suite à donner.
Une cagnotte a été ouverte afin de soutenir les grévistes.