L'Alsace en dehors de la Région Grand-Est, un sujet qui fait toujours débat
L'ancien ministre Eric Woerth a remis son rapport sur la décentralisation au président de la République la semaine dernière et un point est consacré à l’Alsace. Sa position est claire, il faut maintenir la Collectivité Européenne d'Alsace dans la région Grand-Est.
Son N°1 - L'Alsace en dehors de la Région Grand-Est, un sujet qui fait toujours débat
Victor Vogt - Président de l'OLCA (l'Office pour la Langue et les Cultures d'Alsace), conseiller d'Alsace, maire de Gundershoffen
En Alsace, de nombreux élus à commencer par le président de la collectivité européenne d’Alsace, Frédéric Bierry, sont pour une Alsace institutionnelle pleine et entière. Concrètement qu’est-ce que vous demandez ? Et pourquoi ?
On demande simplement la création d’une collectivité à statut particulier qui compose les compétences de la Collectivité Européenne d’Alsace plus celles de la Région ce qui permettrait de supprimer une strate de collectivités, d’être plus fort, et ça serait un modèle qui pourrait inspirer le reste de la France. C’est aussi pour que les régions historiques et culturelles puissent s’insérer dans de tels projets ce qui pourrait être le cas pour d’autres territoire, en Lorraine, en Bourgogne, en Bretagne.
Vous avez fait partie des élus qui ont signé un appel il y a quelques années à faire une région unique à statut particulier Alsace-Moselle, pourquoi inclure la Moselle ?
Ça aurait été la réforme la plus pertinente. Une collectivité à statut particulier région + département avec l’Alsace et la Moselle. On a une histoire commune, on a des frontières communes avec plein d’autres pays européens, avec des enjeux proches. En Moselle on parle aussi le platt, on parle l’alsacien, donc il y a aussi des particularités à ce niveau-là. On a en commun le droit local. Défendre le droit local en tant qu’Alsaciens et Mosellans ça aurait été bien plus pertinent de le faire ensemble. Je ne désespère pas que ça puisse arriver un jour. Je pense qu’il faut qu’on commence par le chemin alsacien mais on essaye de maintenir ce lien malgré ce sujet qui nous peine. Je pense que dans le cœur des Mosellans, cette fusion des Régions n’a pas fait l’unanimité non plus.
Vendredi, Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d'Alsace a présenté un manifeste pour l’Alsace, vous l’avez signé ?
Oui, j’étais parmi les premiers à apposer ma signature. Le but, c’est de montrer, au-delà de la Collectivité Européenne d’Alsace, nous avons l’immense majorité des élus locaux qui sont avec nous, en plus des manifestations qu’on a organisées, des sondages qui montrent qu’il y a plus de 80% qui veulent une Région Alsace, la consultation avec 155 000 personnes qui ont participé, avec 92% qui ont répondu qu’elles voulaient une Alsace pleine et entière. C’est un appel à la démocratie. Tout ne peut pas se faire par là-haut, mais doit aussi se faire par le bas, par le citoyen. Je pense qu’au bout de 150 d’histoires tourmentées en Alsace et en Moselle, les gens doivent ouvrir les yeux et aient de la considération pour la population, vu du bas.
Ce weekend une marche était organisée au Mont Sainte-Odile. C’est quoi l’idée ? Est-ce que d’autres manifestations sont prévues ?
On a organisé cette manifestation avec une bande de copains en 3 semaines, via les réseaux sociaux. On a réuni presque 300 personnes, et c’est déjà très encourageant. On va sans doute faire d’autres actions. On est motivé, et motivé pour peser sur les débats parlementaires. On veut être la voix des citoyens.