Grand-Est : Les agriculteurs bio attendent toujours des aides de l'Etat datant de 2023
Les agriculteurs bio sont en colère. Ils dénoncent une gestion désastreuse des aides bio. Les exploitants engagés se sentent les oubliés de la politique et des dernières annonces du gouvernement.
Son N°1 - Les agriculteurs bio attendent toujours des aides de l'Etat datant de 2023
Jérémy Ditner – président de Bio en Grand-Est
1) Vous dénoncez des aides qui mettent du temps à arriver : de quelles aides on parle ?
On parle des aides de la PAC 2023, des dossiers que les agriculteurs ont finalisé en mai 2023. Aujourd’hui, des dossiers, qui, pour certains, ne sont toujours pas instruits, donc pas payés par l’Etat, ce sont des aides européennes et des aides à la conversion agriculture biologique, pour les agriculteurs qui voudraient s’y convertir et des aides au maintien à l’agriculture biologique que la Région avait mis exceptionnellement en place l’année dernière. Mais ces aides sont bloquées par des logiciels qui n’ont pas été mis en place en temps et en heure pour instruire les dossiers.
2) Et ces aides représentent une importante somme d’argent pour les agriculteurs ?
Cela dépend des fermes, elles sont plafonnées, pour certains collègues ça représente jusqu’à 30 000€ sur une année.
3) Aujourd’hui est-ce que le problème ne vient pas du fait que les agriculteurs ne peuvent pas vivre sans aide ?
Aujourd’hui, il y a des aides de la politique agricole commune qui permet aussi d’avoir des prix d’alimentations stables et une partie des aides de la PAC. Il y a deux piliers, le deuxième pilier est pour les aides à l’agroécologie, les aides à l’agriculture biologique, et ce sont ces aides-là qui ne sont pas payées.
4) Aujourd’hui, c’est quoi la situation des agriculteurs bio dans le Grand Est ?
Pour les chiffres de 2023, il y a une perte de la surface bio car les agriculteurs qui ont rejoint l’agriculture biologique en 2023 ont des plus petites surfaces que ceux qui ont quitté l’agriculture bio en 2023 parce que les filières le plus impactées par la crise sont les filières longues, en grande culture, en élevage et ce sont les typologies de ferme qui ont la plus grande surface exploitable.
5) L’Assemblée a adopté le projet de loi d'orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture. De manière générale est-ce que les agriculteurs bio s’y retrouvent ?
Il y a des petites avancées sur le sujet, mais globalement ça reste quelque chose d’assez mou face aux enjeux de transition qui sont essentiels. Il y a les enjeux de transition environnementaux, mais il y a aussi la problématique du renouvellement de la population. La loi est balayée par les actualités politiques actuelles.