Metz : Le Nouveau Front Populaire appelle à la mobilisation contre ''le coup de force'' d'Emmanuel Macron
Le Nouveau Front Populaire appelle à la mobilisation ce samedi 7 septembre à Metz. Une manifestation décidée au niveau national après qu’Emmanuel Macron ait refusé de nommer Lucie Castets comme Première ministre suite aux élections législatives anticipées de juillet 2024. On en parlait avec notre invité ce matin dans le Grand Réveil.
Son N°1 - Le Nouveau Front Populaire appelle à la mobilisation contre ''le coup de force'' d'Emmanuel Macron
Jacques Maréchal - Secrétaire départemental du Parti Communiste Français en Moselle.
Vous parlez d’un "coup de force" d’Emmanuel Macron, pourquoi cet appel à la mobilisation ?
Le Front Populaire est aujourd’hui le groupe le plus important à l'Assemblée nationale et la Constitution prévoit que, dans ce cadre-là, pour constituer un gouvernement et pour constituer les majorités possibles, c’est de la responsabilité d’une candidate ou d’un candidat issu de ce groupe majoritaire. En réalité, Emmanuel Macron a refusé la nomination de Lucie Castets parce que je crois que, au-delà du refus de la personne en question, monsieur Macron est accroché à sa volonté de ne pas changer de politique et de continuer la politique qui a été rejetée massivement par les Français lors des dernières élections législatives.
Emmanuel Macron aurait « peur » que la gauche arrive à fédérer ?
Mais bien sûr ! Le danger politique pour Emmanuel Macron, il est là. Il est attaché à ses principes libéraux, il ne veut pas toucher à la toute puissance des marchés financiers. Imaginez quel impact aurait, au sein de la population, si Lucie Castets avait été nommée Premier ministre pour le 1er août et si elle avait pu décider, par exemple, d’une revalorisation du SMIC à 1600€ dès le 1er septembre. Je suis persuadée que c’était d’abord une solution importante pour la majorité de la population et en même temps ça aurait redonné à voir que, enfin, on a en France, un Gouvernement, une construction politique nouvelle, le Nouveau Front Populaire, qui répond aux aspirations sociales de la population.
Les autres groupes politiques ont également exprimé leur désaccord et ne veulent pas non plus un Gouvernement dirigé par la gauche, ce n’est pas qu’Emmanuel Macron. Qu'en pensez-vous ?
Nous sommes dans un contexte qui a été provoqué suite à la dissolution. Il y a 3 blocs à l’Assemblée nationale, mais au-delà de ces 3 blocs, Lucie Castets s’était adressée à l’ensemble des députés. Les formations du NFP ont pris des contacts avec un certain nombre de députés. Je prends l’exemple de l’hôpital public. Tout le monde sait que les urgences sont particulièrement dégradées y compris cet été encore. Quel parlementaire, quel député aurait refusé de voter une loi de financement de la sécurité sociale qui prévoyait de donner enfin à notre système de santé les moyens de créer des postes, d’améliorer les conditions de travail, et de créer des conditions pour qu’enfin, on arrive à faire de cet hôpital public quelque chose qui soit digne de ce nom ?
Depuis des jours, les Français attendent l’annonce du nouveau Premier ministre, que pensez-vous de l’attitude du président qui multiplie les consultations ?
Je note qu’il discute avec énormément de gens de droite. Je pense qu’il parle beaucoup de choix. Il cherche en réalité un mouton à 5 pattes, une personnalité qui pourrait rassembler tout le monde, je crois que ce n’est pas possible. La France est en situation de grande souffrance sociale. Il y a des questions politiques importantes qui sont posées pour l’avenir de ce pays. Je pense qu’on a plutôt besoin de discuter de quelles sont les priorités autour de la réforme des retraites, de l’augmentation des salaires et des pensions, de la question industrielle pour que notre pays soit moins dépendant des pays étrangers, la question de la lutte réelle contre le réchauffement climatique. La politique ce n’est pas une question de casting, c’est une question de : comment on met en œuvre une politique pour répondre aux besoins de la population. Le Nouveau Front Populaire a constitué un projet politique, c’était le seul, ce projet politique a été présenté aux Français et il n’est pas à prendre ou à laisser mais il porte l’empreinte d’un changement de réorientation différente de la politique telle que les Français l’ont subi ces 2 ou 3 derniers quinquennats.
Vous appelez donc à la mobilisation ce samedi place de la république à Metz à 10h, quelle forme prendra cette mobilisation ?
C’est une journée nationale portée par la quasi-totalité des organisations de gauche. En Moselle, nous avons toutes les formations de gauche de la France Insoumise au Parti Socialiste en passant par Génération.s, les écologistes, le Parti Communiste, NPA… et on veut avoir un temps d’expression pour dire que nous refusons le coup de force antidémocratique de Macron. Pendant la période des élections législatives, Emmanuel Macron avait dit que même si le RN n’avait pas la majorité absolue à l’Assemblée nationale, en cas de majorité relative, il nommerait Jordan Bardella comme Premier ministre. Ce raisonnement n’est pas valable pour le NFP et la vraie question, c’est celle du changement politique, de l’alternative politique que nous incarnons dans le NFP par la candidature de Lucie Castets comme Première ministre.