Risque industriel, traitement des eaux et trafic : les questions de la population avant la construction d'HoloSolis à Hambach
La construction de HoloSolis, la plus grande usine de fabrication de panneaux photovoltaïques d'Europe doit commencer au printemps prochain à Hambach. Avant le début des travaux, une enquête publique doit encore avoir lieu. Elle débutera le 14 octobre prochain. Ces derniers mois, il y a eu des concertations qui ont déjà amené à des modifications. Bertrand Lecacheux est le directeur des opérations HoloSolis.
Son N°1 - Risque industriel, traitement des eaux et trafic : les questions de la population avant la construction d'HoloSolis à Hambach
L’un des points d’inquiétude des habitants, c’était le risque industriel. Vous avez pu réduire l’impact en cas d’incident ?
Déjà, ce qu’il faut savoir, pour de nouveaux sites comme le nôtre, la réglementation impose que tous les risques industriels soient contenus dans les limites du site. Les risques industriels ça veut dire explosion, émission de produits toxiques, etc. Nous, pour respecter la réglementation et respecter ces engagements-là, on a travaillé à réduire au maximum le volume des produits, des gaz, des produits chimiques qu’on va stocker sur site. On a étudié les systèmes de sécurité, de détection en temps réel, etc. Notre étude de danger qui fait partie de l’étude d’impact qu’on a soumis à la réglementation montre bien qu’en cas d’incident, tous les phénomènes dangereux sont contenus sur le site, et qu’aucune habitation aux alentours n’est atteinte.
Vous allez utiliser de l’eau dans vos procédés de fabrication. De l’eau sera pompée dans la Sarre, puis rejetée dans la rivière. Vous pouvez garantir aucune pollution ?
Toutes les eaux de process, c’est-à-dire toutes les eaux qu’on va utiliser dans notre process de fabrication, à l’issue du process, seront traitées sur site. On aura une station de traitement sur le site. A l’issue de ce traitement, elles doivent respecter des limites strictes qui sont imposées à la réglementation en termes de contenu, des différents éléments chimiques qui peuvent être dans l’eau. Ça sera mesuré en permanence sur site, et après, les analyses qu’on a menées, c’est-à-dire quels sont les produits qu’on utilise pendant le process, quelles sont les filières de traitement qu’on met en œuvre dans notre station de traitement pour rendre ces eaux conformes. On respecte bien toutes les concentrations strictement imposées par la réglementation. Donc, les eaux qui sortiront seront complètement en accord avec ce qu’attend la réglementation. Mais ce qu’on a entendu pendant la concertation, c’est la préoccupation des riverains sur les volumes d’eau qu’on va prélever dans la Sarre. On a aussi travaillé dessus avec les fournisseurs d’équipements pour trouver les équipements les moins consommateurs d’eau et pour trouver des moyens de recycler à l’intérieur de l’usine une partie des eaux de nos process de façon à minimiser largement les volumes qu’on va prélever et qu’on va rejeter dans la Sarre.
Comment l’entreprise va s’intégrer dans le paysage ? Vous avez fait des efforts architecturaux et mis de la flore au cœur de votre projet ?
On avait présenté un premier projet à la fin 2023, lors de la concertation, et on a travaillé depuis sur notre conception de bâtiment pour rendre nos bâtiments plus compacts et avoir une empreinte paysagère la plus faible possible. Initialement, sur les deux parcelles, on avait un bâtiment sur chaque parcelle avec un long convoyeur entre les deux bâtiments. On a revu ça pour concentrer nos deux bâtiments sur une seule parcelle, et ne plus avoir ce convoyeur qui prenait de la place et qu’on voyait de loin. On continue à travailler sur la hauteur des bâtiments pour les rendre les moins hauts possibles, et puis, on a prévu sur le site une présence de flore importante, avec des arbres, avec des buissons, avec des prairies aux endroits où justement on ne va pas implanter de bâtiments, de façon à ce que les bâtiments s’inscrivent le mieux possible dans le paysage. Les visuels des villages alentours seront préservés
Le trafic routier va être plus dense. 400 véhicules supplémentaires aux heures de pointes, sans compter les camions. Comment ne pas accentuer encore plus les problèmes de circulation qui existent sur ce secteur ?
Tout d’abord, c’est un travail qui est fait en étroite collaboration avec la CASC et la SEBL, qui sont toutes les deux en charge des infrastructures de l’Europôle. Il va y avoir un nouveau carrefour giratoire opérationnel en 2025, donc un an avant le démarrage d’Holosolis, entre l’autoroute et Willerwald. La CASC et la SEBL ont mené une étude des trafics pour analyser les impacts de l’ouverture des sites au sud de l’autoroute, dont fait partie HoloSolis, et en prenant en compte le nouveau giratoire et le fonctionnement actuel.
Le résultat de cette étude, c’est qu’en période de pointe tous les giratoires de la zone sont à un niveau acceptable, et ils ont projeté cette étude jusqu’à 2045, et elle ne montre pas de congestion du trafic, donc ça c’est un point important. A notre niveau, ce qu’on a fait en plus, c’est qu’on a intégré sur le site un parking d’attente poids-lourd de façon à ce que les poids-lourd qui vont alimenter le site ou livrer les produits à l’extérieur du site ne soient pas en attente sur la voie publique et ne viennent pas impacter le trafic dans la zone.
Une réunion publique est encore prévue pour les habitants ce vendredi 13 septembre dès 16h30 au centre de communication d’Inéos.