Evaluations nationales, manque de classes... les syndicats enseignants appellent à la grève
Une semaine après la rentrée des classes, les syndicats de l’éducation appellent à la grève aujourd’hui dans les écoles. En Moselle, une mobilisation aura lieu à Metz. On en parlait dans le Grand Réveil ce matin avec notre invité.
Son N°1 - Evaluations nationales, manque de classes... les syndicats enseignants appellent à la grève
Alain Metzinger – Secrétaire départemental FSU-SNUipp
Pourquoi cette grève ?
Cette grève était déjà programmée dès le mois de juin, surtout contre la mise en place du « choc des savoirs » et plus spécifiquement contre l’obligation de passer les évaluations nationales, depuis cette année, à tous les niveaux de l’école élémentaire.
Quel est le problème de ces évaluations ?
Ce sont des évaluations standardisées, c’est-à-dire les mêmes pour tout le monde, obligatoires, extrêmement chronophages puisque c’est un document unique de 65 pages avec un QCM à remplir pour tout le monde. Ça fait fi de toutes les différences qu’il peut y avoir au sein des établissements. On a le sentiment qu’il s’agit de faire un tri, de se préparer aux fameux groupes de niveaux qu’on retrouve au collège.
Il y a encore quelques jours, vous étiez inquiet de l’absence de gouvernement. Un Premier ministre vient d’être nommé. Qu’attendez-vous du futur ministre de l’Éducation nationale ?
La première chose, c’est l’abandon du « choc des savoirs » et donc par conséquent de ces évaluations, d’arrêter cette mascarade inutile et chronophage. On attend aussi un budget à hauteur des besoins que nous avons.
Une semaine après la rentrée, on parle énormément d’enseignants manquants dans des établissements scolaires notamment les collèges et lycées. Quelle est la situation dans les écoles primaires du département ? Manque-t-on d’enseignants ? D’AESH ? De moyen plus globalement ?
Pour les AESH, effectivement, il en manque toujours pour l’inclusion des élèves en situation de handicap ou à besoins particuliers. Il manque des enseignants, mais surtout, il manque des classes. Il y a encore de nombreuses écoles qui ont des effectifs surchargés. Il aurait fallu plus d’ouvertures. La spécificité de la Moselle, c’est qu’il y a des zones urbaines extrêmement concentrées et des zones rurales avec beaucoup moins d’écoles. Ça a pour conséquence qu’on se retrouve en zones rurales avec des classes extrêmement chargées. Il faut des ouvertures, mais il n’y a pas les moyens d’ouvrir. C’est une politique budgétaire qui veut ça.
Un rassemblement est prévu ce matin à Metz, à 11h30, devant la direction des services départementaux de l’éducation nationale. C’est quoi l’objectif ?
Il s’agit de « clouer au pilori » les documents évaluations nationales et d’en faire des petits avions en papier pour les coller contre la direction départementale pour montrer notre refus absolu de ces évaluations.
La grève de ce mardi, est-elle suivie ou c’est plutôt une action symbolique ?
À 10 jours de la rentrée scolaire, il est difficile de mobiliser. Notre action est plutôt symbolique alors qu’hier, c’était le premier jour de la passation de ces évaluations. On attend un certain nombre de collègues ce qui explique aussi l’horaire. Ce n’est que le premier jour, une première étape, d’une action qui va se poursuivre jusqu’à ce qu’enfin l’éducation nationale ait les moyens dont elle a besoin pour réduire les effectifs des classes et avoir le personnel suffisant pour la prise en charge de l’inclusion de tous les élèves notamment.