L'Assemblée générale des travailleurs frontaliers pour dénoncer un ''carnage industriel'' en Sarre
Ce dimanche, se tiendra l’assemblée générale des travailleurs frontaliers à l’hôtel de ville de Sarreguemines. L’occasion de revenir sur les différents combats menés pour ceux qui travaillent en Allemagne tous les jours.
Son N°1 - L'Assemblée générale des travailleurs frontaliers pour dénoncer un ''carnage industriel'' en Sarre
Arsène Schmitt – président du Comité de défense des travailleurs frontaliers de la Moselle
L’Assemblée générale c’est à nouveau une grande journée de mobilisation, les travailleurs frontaliers nous diront à nouveau avec force non aux discriminations qui frappent les travailleurs et les retraités frontaliers. Non au tombeau dicté par Bruxelles, non à la casse sociale, non à la guerre. De grandes revendications ont été satisfaites durant ces 46 années de combat à tous les niveaux mais de nombreuses revendications restent encore en suspens.
Le sujet majeur qui sera évoqué dimanche matin c’est la situation de l’industrie en Sarre. Dans d’autres médias, vous dénoncez un « carnage industriel », pourquoi ?
Bien entendu la Sarre est en train de vivre un carnage qui est la résultante, bien entendu, de ce système capitaliste pourri par la spéculation qui ne génère que misère et guerre. Nous sommes révoltés de cette situation, ça ne peut plus durer. Des fleurons de l’industrie sarroise sont démolis et délocalisés, encouragés par cette Europe capitaliste. Il faut savoir que ça a démarré avec les Halberg, Halberg Saint-Gobain, Halberg Guss les fonderies, Ford, ZF maintenant Tadano également et Michelin. Ceci, bien entendu, dans l’unique but d’engraisser toujours d’avantage les actionnaires, les dividendes explosent. Michelin, dans les 3 dernières années, rendez vous compte a triplé ses dividendes, pour ne citer que Michelin. Il faut savoir que Michelin a produit un million de pneus par an, l’entreprise la plus performante d’Europe avec des ouvriers hautement qualifiés. Donc on va supprimer 800 emplois (à Homburg en Sarre) alors que les travailleurs ont fait de nombreux sacrifices ces dernières années : baisse des salaires, baisse des primes pour justement maintenir l’outil de production et maintenant ils sont jetés comme des malpropres.
Combien de frontaliers sont concernés ?
Il y a environ 600-700 frontaliers qui travaillent chez Michelin, je ne sais pas exactement, 200-300 pourraient être concernés. Et bien entendu, ces productions seront délocalisées là où les coûts sont moindre. Une honte, il faut savoir aussi que ces délocalisations sont encouragées par cette union européenne de malheur. Les milliers de travailleurs de Ford Sarrelouis, Michelin et tous les autres, ZF, Tadano, qui vont être jetés comme des kleenex apprécient actuellement ce progrès économique de l’UE.
Avec ZF, avec Ford, etc. on peut dire 1500 à 2000 frontaliers concernés aujourd’hui par les suppressions d’emploi en Sarre.
Que pouvez-vous faire à ce sujet, vous, comité de défense des travailleurs frontaliers ?
Nous on ne peut pas agir, ça c’est le travail des syndicats alors moi je pose la question jusqu’à quand la classe ouvrière va-t-elle accepté cette compétition capitaliste ? La destruction de leur outil de travail ? ça ne peut plus durer. Les drames sociaux vont continuer s’il n’y a pas de rupture avec le système capitaliste. Malheureusement, la mal nommée confédération syndicale à laquelle sont membres tous les syndicats européens comme la CGT, CFDT, etc. financés d’ailleurs par l’Union européenne soutient ces délocalisations. Elle dit seulement il faut les rendre acceptable, c’est une honte.
1. D’autres problématiques vous préoccupent comme le taux d’invalidité ou encore la double imposition des intérimaires. Est-ce que vous avez bon espoir qu’il y ait des avancées à ces sujets ?
Nous n’arrêtons pas de harceler les autorités mais pour le moment ça ne bouge pas donc la non-reconnaissance du taux d’invalidité c’est un problème récurrent. Il y a également la taxation des retraites allemandes par la CSG-CRDS que nous considérons comme illégale. Pour tout cela, nous appelons les travailleurs frontaliers et retraités frontaliers à être présents dimanche et montrer ainsi leur détermination à défendre leurs droits.
L’assemblée générale des travailleurs frontaliers se tient dimanche à 9h15 à l’hôtel de ville de Sarreguemines. Café/croissants dès 8h15.