Récemment élu à la tête de l'Eurodistrict SaarMoselle, Marc Zingraff veut avancer sur un meilleur système de santé transfrontalier
Mercredi dernier, Marc Zingraff, maire de Sarreguemines a été élu à la tête de l’Eurodistrict SaarMoselle. Parmi ses priorités : l'accès à la santé des deux côtés de la frontière. On en parlait dans le Grand Réveil ce matin.
Son N°1 - Récemment élu à la tête de l'Eurodistrict SaarMoselle, Marc Zingraff veut avancer sur un meilleur système de santé transfrontalier
Avant de revenir sur votre élection, un mot sur l’Eurodistrict SaarMoselle. De quoi s’agit-il ? Quel est son rôle ?
L’Eurodistrict SaarMoselle c’est un GECT, un Groupement Européen de Coopération Transfrontalière, une collectivité transfrontalière. Elle rassemble 125 communes, plus de 650 000 habitants, moitié Français, moitié Allemands. Il y a deux collectivités associées à cet Eurodistrict et six sont membres. Il y a une directrice qui dirige son administration et qui est basée au Schloss à Sarrebruck.
Mercredi, l’Assemblée vous a nommé à sa tête pour les deux prochaines années. Que représente cette présidence pour vous ? Est-ce que c’est complémentaire avec votre rôle de maire ?
Cette présidence est bénévole. Elle entre dans la fonction que nous avons par ailleurs, c’est-à-dire en tant que maire et Premier vice-président de la communauté d’agglomération de Sarreguemines. J’étais déjà 1er vice-président de cet Eurodistrict et je suis dans le comité directeur depuis sa formation en 2010. Il est clair que pour nous, ici en tant que territoire frontalier, ville traversée par la frontière, la relation avec notre pays voisin est extrêmement importante. Je rappellerais qu’en développement économique, on a près de 70% de nos entreprises qui sont de capital allemand donc nous avons un travail quotidien, forcément, et c’est à ce titre-là que j’ai trouvé que c’était extrêmement important d’être candidat à la présidence. Il faut rappeler concernant cette présidence, elle alterne entre la France et l’Allemagne pour 2 ans et à l’intérieur des collectivités françaises qui sont concernées (la communauté de communes du Warndt, la communauté d’agglomération de Forbach, la CASC, la CASAS et la CCFM) nous alternons aussi.
En tant que président, quelles vont être vos priorités ? Sur quoi allez-vous mettre l’accent pour les deux années à venir ?
Il y a 5 piliers de la coopération franco-allemande à travers l’Eurodistrict : l’interculturalité et le bilinguisme, le développement économique, le développement urbain et territorial, la santé et le tourisme. La mobilité par exemple, elle est dans le développement territorial. Préserver la Saarbahn qui fait le lien entre Sarreguemines et Sarrebruck, c’est essentiel. Nous sommes aussi en train de créer des pistes cyclables qui traversent, qui améliorent ce qui existe actuellement. Nous avons mis en place, pour ce qui est du bilinguisme une crèche à Brebach, c’est une avancée considérable en la matière sur le plan européen puisque c’est une vraie kita qui se trouve à Brebach. Nous avons un salon du développement économique, chaque année, nous suivons et nous faisons la promotion des entreprises qui se trouvent du côté français ou allemand. Nous faisons aussi la promotion de nos étapes touristiques : Sarreguemines, dans le Pays de Bitche, du côté allemand, on a beaucoup de sites qui méritent le coup d’œil. Enfin et surtout, c’est dans le domaine de la santé qu’on essaye d’être particulièrement innovants en ce moment tout d’abord parce que depuis la période Covid, la santé c’est une des premières préoccupations de nos habitants qui sont concernés par le manque de médecins ou par la difficulté d’aller vers des spécialistes. Il nous appartient de trouver des solutions alors on a mis en place des interfaces de santé c’est-à-dire une administration qui va faire le lien entre les attentes, les demandes et les réponses qu’on peut offrir à notre population. L’Eurodistrict a déjà mis en place un certain nombre de mesures concernant les urgences, concernant la cardiologie, on peut se faire soigner en Allemagne beaucoup plus rapidement que si on devait amener quelqu’un aux urgences à Metz, à Nancy ou à Strasbourg. On continue à travailler cette question de la santé, on a récemment signé une convention pour que les Allemands puissent utiliser notre PET-scan à l’hôpital de Sarreguemines et nous travaillons sur un projet de Corridor de santé c’est-à-dire une zone qui correspondrait à peu près à notre Eurodistrict avec une carte de santé unique. Allemands et Français pourraient aller consulter de part et d’autre de la frontière, être remboursé normalement, c’est surtout ça qui mérite d’être travaillé en ce moment. Être remboursé normalement avec un accord des caisses, un conventionnement régulier. C’est notre objectif sur lequel nous travaillons en ce moment.