''Un sentiment d'inachevé'', Patrick Hetzel, député de Saverne, revient sur son passage dans le Gouvernement Barnier
Le 21 septembre 2024, Patrick Hetzel, député de la 7ème circonscription du Bas-Rhin, a été nommé ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche par le Premier ministre Michel Barnier. Sa mission s’est achevée le 4 décembre 2024 lorsque le gouvernement a été censuré. On en parlait ce matin dans le Grand Réveil.
Son N°1 - ''Un sentiment d'inachevé'', Patrick Hetzel, député de Saverne, revient sur son passage dans le Gouvernement Barnier
Patrick Hetzel - ex-ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, député de la 7ème circonscription du Bas-Rhin
Accepter ce poste et avoir ce rôle dans une situation politique instable, ça a été complexe pour vous ?
C’était une décision facile à prendre parce que la situation du pays n’est pas simple et donc, étant très proche de Michel Barnier, lorsque celui-ci m’a sollicité, j’ai accepté parce que je crois que notre pays a besoin de stabilité.
Parcoursup 2025 a été lancé officiellement le 18 décembre. Souvent critiqué, l’avez-vous modifié pendant votre passage au ministère ?
On a été en mesure de faire un certain nombre de modifications y compris dans ce délai extrêmement court notamment en termes d’information des bacheliers pour leur orientation dans l’enseignement supérieur notamment avec des informations plus précises que ce qui existait jusqu’à présent sur les taux d’insertion professionnelle, sur les taux de réussite également dans une filière et puis aussi quels sont les métiers que l’on peut exercer à la sortie de tel ou tel parcours universitaire.
Vous aviez présenté votre feuille de route courant novembre avec des projets comme le lancement d’un plan « santé mentale étudiants », l’accès à une restauration à tarif modéré sur tout le territoire ou encore l’accélération du développement de l’intelligence artificielle en France. Vont-ils voir le jour ?
La feuille de route comportait des échéances à trois mois, six mois, un an. J’espère que l’essentiel des dossiers qu’on a lancés, des chantiers qu’on a lancés seront maintenus. Les questions que vous venez d’évoquer qui concerne les étudiants, qui concernent aussi l’accès à une restauration donc pour l’ensemble des étudiants sont des dossiers importants, j’espère qu’ils pourront être poursuivis. Par exemple pour la restauration étudiante, c’est vrai que nous avions lancé à Metz un dispositif qui avait été voté par le Parlement pour apporter une aide supplémentaire lorsqu’il n'y avait pas en proximité un restaurant universitaire ou une restauration collective, on attend évidemment le budget pour que cela puisse être confirmé. J’espère que ces importants chantiers seront bien maintenus.
Quel sentiment avez-vous eu après la censure du Gouvernement ?
Un sentiment d’inachevé. On savait que ce gouvernement était susceptible d’être censuré à un moment ou un autre. C’est vrai que c’est arrivé un peu vite. Nous pensions pouvoir passer ce cap budgétaire donc c’est vrai que ça a un petit goût d’inachevé, mais c’est la règle du jeu, elle s’est imposée à nous, elle s’est imposée à moi.
Vous seriez prêt à y retourner ?
Ça dépend des conditions. Évidemment, j’avais eu quelques échanges au moment du renouvellement. Pour moi, les conditions n’étaient pas remplies puisqu’on ne souhaitait plus maintenir l’enseignement supérieur et la recherche avec un ministère plein. Ce ministère a été rattaché à Mme Borne. J’étais hostile à une telle vision parce que je considère que c’est un secteur qui doit être traité de manière spécifique. Donc oui, sous conditions, car il faut avoir les marges de manœuvre pour agir.
Vous allez redevenir député du secteur de Saverne, de l’Alsace-Bossue, à partir du 24 janvier. Quelles seront vos priorités, vos chantiers à venir ?
Les projets à venir, c’est continuer à faire en sorte que le territoire puisse être entendu, que les projets du territoire puissent être soutenus, ça se fait dans la durée. D’ailleurs pendant la période ministérielle, j’ai continué à avoir une attention toute particulière sur notre territoire et je continuerai à le faire. Vendredi je serai présent dans un lycée du secteur parce qu’il y a une opération de présentation de l’offre post-bac aux lycéens. Des opérations que j’ai toujours soutenues et que je vais évidemment continuer à soutenir. Je crois que le plus important ce sera de nous assurer que sur notre territoire l’accès aux services publics puisse se faire dans de bonnes conditions, l’accès à une offre de soins de qualité et puis aussi évidemment à une offre éducative. Toutes ces questions, qui sont importantes pour nos concitoyens, resteront évidemment aussi importantes pour le député.