Sarrebourg : 26 millions d'euros pour moderniser les urgences et les blocs opératoires
L’hôpital de Sarrebourg va connaitre des changements importants et sera soutenu par l’Agence Régionale de Santé. Des projets d’envergure vont être menés et vont coûter plusieurs millions d’euros. Urgences modernisées, blocs opératoires supplémentaires, nouveaux IRM… Avant de parler de ces investissements, on revient sur le plan "Hôpital en tension" qui a été déclenché le mercredi 8 janvier.
Son N°1 - 26 millions d'euros pour moderniser les urgences et les blocs opératoires
Mélanie Viatoux, directrice du groupe hospitalier Saverne-Sarrebourg
Qu’est-ce que ça veut dire "Hôpital en tension" ?
Hôpital en tension ça veut dire qu’on fait face actuellement à un afflux de patients qui nécessitent une prise en charge en urgences, et la plupart du temps une hospitalisation. C’est lié à l’épidémie de grippe, mais il y a aussi le Covid, les infections respiratoires chez les adultes et les enfants. Nous sommes amenés à développer des moyens humains et matériels renforcés pour faire face à cet afflux. On fluidifie aussi nos articulations avec les services en aval que ce soit les soins d’adaptation, les EHPAD, l’hospitalisation à domicile… Et on prend également des mesures complémentaires d’hygiène pour limiter la circulation de ces virus, et en particulier le port du masque qui est à nouveau obligatoire pour les patients et pour les professionnels dans tous les services de soins et de consultations.
D’importants investissements vont être faits. Est-ce une nouvelle importante pour un territoire rural comme celui de Sarrebourg ?
Oui, tout à fait, c’est très important, puisque le centre hospitalier de Sarrebourg, en lien avec ses partenaires, couvre les besoins de santé d’environ 100 000 habitants, du pays de Sarrebourg, de Phalsbourg, du Saulnois et d’Alsace-Bossue. Le service des urgences est fréquenté par plus de 23 000 personnes par an. Ce projet de reconstruction des urgences et des blocs est crucial, en ce sens qu’il vient améliorer l’accueil, la fluidité de la prise en charge d’un grand nombre de patients, ainsi que les conditions de travail de nos équipes dans un environnement plus fonctionnel, plus performant et plus moderne. Ce projet a été pensé par les professionnels eux-mêmes, médico-soignant, support, dans une exigence de qualité de leurs pratiques, et l’effet attendu c’est bien sûr forcément de l’attractivité de l’hôpital au cœur de son territoire.
Les urgences vont être modernisées. Comment cela va se traduire ?
C’est vrai que les locaux de nos urgences sont devenus de plus en plus contraints et inadaptés à mesure que les besoins des patients ont évolué, c’est particulièrement significatif en cette période de l’année où l’hôpital est en tension, où les urgences sont prises d’assaut. Dans le cadre de cette future construction neuve, le service va optimiser ses surfaces, on parle de 2562m². Il va également améliorer ses différents circuits de prise en charge, il y a le circuit court, le circuit long, la pédiatrie, le déchocage, l’équipe mobile de gériatrie, la psychiatrie de liaison notamment. On va aussi accroitre la confidentialité également pour les patients. Nous augmenterons le capacitaire en lits d’hospitalisation de courte durée, en passant de 4 à 8 lits, et nous améliorerons les liens entre le service des urgences et le SMUR, le service d’imagerie, qui sera, au passage, agrandi et doté d’une seconde IRM.
Des nouveaux blocs opératoires sont prévus, combien et pourquoi ?
Les blocs opératoires ont été mis en service à Sarrebourg en 1994. On y a réalisé au fil de l’eau des travaux d’entretien, d’acquisition d’équipements techniques, encore récemment d’ailleurs avec un groupe froid. Malgré ça, les normes bâtimentaires, biomédicales et techniques ont aussi beaucoup évolué. S’agissant, par exemple, du traitement de l’air, chose qu’on appelle dans notre jargon, la cinétique aéraulique pour certains types d’opération, l’ensemble de ces éléments impose une mise aux normes de nos blocs, qui ne peut être réalisée que par la voie de travaux architecturaux lourds et globaux de l’ensemble de ce plateau, ce qui veut dire reconstruire les 4 salles de blocs et le plateau d’endoscopie, avec comme objectif de pouvoir encore développer la chirurgie dans nos différentes spécialités, que ce soit chirurgie générale, digestive, l’ortho traumatologie, la gynécologie, l’ORL, l’ophtalmo, l’urologie aussi et l’endoscopie. On va continuer à s’efforcer à être attractif aussi pour nos chirurgiens, nos anesthésistes, les infirmiers de blocs, les infirmiers anesthésistes, et puis aussi tous les partenaires hospitaliers et libéraux qui interviennent dans le bloc, comme c’est le cas en ophtalmologie par exemple. On en profitera également pour informatiser les blocs et les circuits de dispositif médicaux implantables. Ça c’est pour les blocs. Concernant les IRM, la première qui existe actuellement sera déplacée dans le nouveau bâtiment, et puis une seconde, à terme, sera installée, pour répondre aux besoins des patients et de leurs médecins traitants, en améliorant nos délais de réponse.
La maternité, un temps menacé, va-t-elle être pérennisée ?
Le projet de reconstruction dont on parle aujourd’hui n’est pas en lien avec une réorganisation de la filière mère/femme/enfant du groupe hospitalier Saverne-Sarrebourg, et d’ailleurs, nous avons réalisé parallèlement à l’étude de ce chantier l’année dernière, des travaux d’aménagement et d’espace pour les jeunes et les petits en pédiatrie, et puis de rénovation des fresques murales en maternité, donc, sans pouvoir me prononcer sur les éventuelles évolutions réglementaires de périnatalité au niveau national, et l’impact sur son organisation locale, je peux vous dire que la filière obstétricale et périnatale territoriale du groupe n’est pas menacée.
Est-ce que les travaux sont déjà en cours ? Quand toutes ces nouveautés seront opérationnelles ?
Alors, ça prend un petit peu de temps. L’année 2025, elle, sera consacrée à la phase de montage du marché global pour pouvoir sélectionner les lauréats. Ensuite, s’ouvrira une période d’avant-projet d’autorisation d’étude qui nous amènera je pense vers mi-2026, et puis, le chantier en lui-même des urgences démarrera ensuite. Il s’étendra jusque mi 2028. Les blocs seront modernisés en surélévation dans une seconde phase, donc on a une durée d’un peu plus de 3 ans pour chaque phase du programme avec un coût global de 26 millions d’euros, qui seront financés d’une part sur des fonds du plan d’investissement Ségur de la santé, à hauteur de 14 millions d’euros, et d’autre part, par emprunt sur les fonds de l’établissement.