''Aujourd'hui, il y a plus d'oiseaux dans les villes que dans les campagnes'' selon la Ligue de Protection des Oiseaux
« Aujourd’hui, il y a plus d’oiseaux dans les villes que dans les campagnes », c’est le constat fait par la Ligue de Protection des Oiseaux. La situation des oiseaux en Moselle est compliquée, comme sur le reste du territoire. Des espèces disparaissent petit à petit, et certaines doivent changer leurs habitudes pour survivre. Le président de la LPO Moselle, Jacques Stankiewicz, nous dresse un bilan global sur ces dernières années, avant un nouveau comptage prévu ce week-end, où tout le monde peut participer.
Son N°1 - ''Aujourd'hui, il y a plus d'oiseaux dans les villes que dans les campagnes'' selon la Ligue de Protection des Oiseaux
A quoi ça sert de compter les oiseaux ?
Tout simplement avoir une image, un recensement précis, sur une période déterminée, et donc là, on a choisi la période de fin janvier. On fera de même fin mai. L’intérêt est d’avoir sur un moment précis une image du nombre d’oiseaux qu’on peut observer.
Comment fait-on ?
Il faut choisir une journée, soit le samedi, soit le dimanche. Ensuite, vous choisissez un lieu d’observation, en général, on est dans son jardin, mais ça peut être aussi son balcon, un jardin public, une place publique, et vous pouvez, au minimum 1 heure, observer les oiseaux et les compter.
Sur le plan pratique, pour les compter, il faut le faire en une seule fois, c’est-à-dire, dès que vous avez des mouvements. Par exemple, sur un arbre, vous avez des mésanges qui viennent se poser, vous en avez 6. Si deux minutes après, il y en a 4 qui viennent, là, on ne les compte pas.
Est-ce que tout le monde peut participer ? Comment on fait si on n’y connait pas grand-chose en espèce d’oiseaux ?
On n’a pas besoin d’être ornithologue pour participer, il faut juste avoir une petite connaissance des oiseaux. Si ce n’est pas le cas, il y a des fiches techniques sur le site internet de la LPO pour pouvoir identifier les oiseaux. Ce qu’il faut avoir aussi ce sont des jumelles, car, lorsqu’on observe avec des jumelles, c’est beaucoup plus pratique. On a plus de chances d’observer les espèces avec que sans.
Enfin, lorsque le comptage est fait, il faut se rendre sur le site oiseauxdesjardins.fr pour faire un compte-rendu sur ce qu’on a pu observer pendant l’heure où l’on était sur le terrain.
Quelle est la situation aujourd’hui en Moselle ? Est-ce que certaines espèces sont menacées ?
Le comptage permet de connaitre la fluctuation des oiseaux. On dit toujours que sur 20 ans, par exemple, on a 20% d’oiseaux qui ont disparu, sur 30 ans, on a 30% d’oiseaux qui ont disparu. Ça fait donc, à peu près, 1% par an. Ça permet donc de poursuivre le comptage, voir si les oiseaux sont en déclin ou pas.
En Moselle, c’est comme sur le territoire national, on a une bonne partie des espèces qui disparaissent, principalement en milieu agricole. Pour quelle raison ? Parce qu’on a des ressources moindres en insecte. Les insectes, eux, disparaissent avec les pesticides. Lorsque les agriculteurs sont bio, il n’y a pas de problème, mais d’autres sont toujours en conventionnels, traitent leurs parcelles, et puis, quand on traite une parcelle, on a plus d’insectes, et les oiseaux ne peuvent plus se nourrir. En ville, c’est un peu plus modéré. On a un peu plus d’oiseaux qui fréquentent les villes qu’à la campagne. Pourquoi ? Parce que la ressource est là, avec les graines qu’on peut retrouver dans les haies des particuliers, dans les jardins etc…
Que faites-vous à la LPO pour protéger les espèces ? Que peut-on faire à notre niveau ?
En règle générale, on donne à manger aux oiseaux en hiver. On place dans son jardin ou son balcon une mangeoire et on y met dedans des graines. Les graines qui sont les plus appréciées sont les graines de tournesol, mais on peut y mettre aussi des graines des oiseaux du ciel qu’on trouve dans le commerce. Tous les oiseaux ne mangent pas les mêmes graines. Le rouge-gorge, va, par exemple, manger les graines des oiseaux du ciel. Les mésanges vont manger les graines de tournesol.
Pour la mangeoire, il faut éviter de la placer près d’un buisson, parce que dans le buisson, le chat peut s’y cacher pour attraper l’oiseau. Il faut donc que la mangeoire soit dans un endroit dégagé, à une certaine hauteur, pour qu’on ne retrouve pas de prédateurs.