4500 élèves en moins à la rentrée dans l'académie de Nancy-Metz : le taux d'encadrement sera en hausse selon le recteur

Le comité social d’administration de l’académie a fait le point et a présenté les moyens pour la rentrée 2025. En cette veille de vacances scolaires, on a fait le point avec le recteur académique.
Son N°1 - 4500 élèves en moins à la rentrée dans l'académie de Nancy-Metz : le taux d'encadrement sera en hausse selon le recteur
Pierre-François Mourier, recteur de la région académique Grand Est, recteur de l'académie de Nancy-Metz, chancelier des universités
Vous annoncez environ 4500 élèves en moins à la prochaine rentrée de septembre dans le premier degré (école maternelle et école élémentaire). Quelles seront les conséquences de cette diminution ?
C'est considérable dans le premier degré, il faut y ajouter à peu près 1000 élèves de moins dans le second degré, et, dans les années qui viennent, évidemment, la déprise démographique va concerner de plus en plus le second degré aussi. C’est considérable, mais comme vous le savez, la ministre d’État, madame Borne, s’est battue pour conserver l’ensemble des moyens qui avaient été prévus et c’est pour nous une excellente nouvelle parce qu’on aura beaucoup moins de suppressions d’emplois que ce qui avait été envisagé à l’automne dernier. Donc, en réalité, cette baisse nous permet d’augmenter le taux d’encadrement des élèves par les professeurs dans le premier comme dans le second degré. On va pouvoir remplacer les moyens de remplacement et on va surtout préserver les priorités de la ministre, c’est-à-dire le monde rural, les moyens de l’école rurale, même s’il y a une vraie saignée démographique dans le monde rural, comme vous le savez. On va aussi pouvoir augmenter la scolarisation dans les classes de toute petite section dans les quartiers prioritaires de la ville, c’est une autre priorité de la ministre. Puis enfin, on va renforcer l’accompagnement pédagogique un peu cousu main des élèves qui sont le plus en difficulté. Enfin ça concerne plus le début du second degré, notamment les classes de 6e et de 5e.
Les zones d’éducation prioritaire sont votre cheval de bataille. Quels sont les points d’amélioration que vous allez apporter sur ce thème ?
Alors l’idée c’est vraiment d’accompagner au plus près les élèves en difficulté et les quartiers prioritaires. Les élèves en difficulté ne sont pas forcément en quartier prioritaire bien entendu, mais ce que l’on veut, c’est la prise en compte de tous les besoins éducatifs les plus particuliers avec un objectif qui est très simple sur le papier, très ambitieux dans la réalité : c’est de permettre à tous les élèves de réussir, quels que soient leurs besoins, quelle que soit leur origine, quelles que soit leurs zones géographiques. En particulier pour les élèves à besoins particuliers. On a une équipe mobile qui est projetable partout dans l’académie pour le secteur médico-social dans chaque département et bien sûr la Moselle. L’idée c’est vraiment d’accompagner au plus près les équipes pédagogiques dans la prise en charge de toutes les situations complexes. L’idée c’est vraiment d’accompagner au plus près les établissements, les chefs d’établissements et les équipes pédagogiques dans la prise en charge de toutes les situations complexes. C’est ce que l’on appelle dans notre jargon de l’éducation nationale les Rep et les Rep+ c’est-à-dire l’éducation prioritaire et super prioritaire en quelque sorte. On a déployé une série de formateurs académiques de l’éducation prioritaire. Là aussi l’idée c’est vraiment d’acculturer l’ensemble de nos équipes pédagogiques à la nécessité d’un accompagnement particulier pour les élèves qui en ont le plus besoin. Et on veut aussi rendre attractives les classes dans les quartiers prioritaires de façon à assurer la mixité sociale. C’est pour ça qu’on ouvre des classes spécifiques, qu’on appelle des classes à horaires aménagés, plus particulièrement dans les collèges à l’éducation prioritaire. Ça donne une raison de plus pour que les parents qui ne sont pas forcément de catégories socio-professionnelles défavorisées de rester dans ces établissements, ça permet la mixité sociale et c’est une voie vers l’excellence. Il y a aussi les programme de mentorats, comme « un jeune un mentor », et, entre vous et moi, rien ne marche aussi bien que l’exemple donné par des pairs, par des gens qui sont à peine plus âgés que les élèves et qui leur montrent que oui, il est possible de s’en sortir, d’avoir des parcours de vie et des parcours professionnels, quel que soit l’endroit où l’on vit.
Le taux d’encadrement va augmenter pour les lycées professionnels. Qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce que de plus en plus d’élèves veulent passer par ce biais-là ?
Alors oui, c’est national ça, le lycée professionnel qui attire de plus en plus. C’est une conséquence aussi de la réforme des lycées professionnels qu’on a mis en place ces dernières années et dont la mise en place se termine cette année. Le lycée professionnel est présente une voie de réussite pour les élèves et àa c'est très important pour nous, d’autant plus dans notre région, parce que c’est une région qui est très anciennement industrielle. Ça a un peu été le berceau de l’industrie française, notre région, donc c’est particulièrement important. Ça ne veut pas dire que tous les élèves doivent aller en voie pro, bien entendu, mais ça veut dire qu'il faut que nos élèves soient en mesure de choisir leur voie, de s’orienter eux-mêmes, au lieu, comme trop souvent dans le passé, d’être orienté. L’idée, c’est vraiment d’avoir la meilleure qualité de formation possible, de réduire le décrochage scolaire, qui est relativement fort en lycée pro, parce qu’on a des élèves qui sont parfois moins préparés dans des matières fondamentales, et puis d’accompagner chaque élève vers sa réussite : le bac professionnel, le CAP, évidemment les BTS et les enseignements supérieurs. Chaque fois que je vais dans un lycée professionnel, moi je suis admiratif, pour tout dire, de l’engagement des élèves qui font ça par passion, de l’engagement des enseignants, des équipes pédagogiques, ça donne une impression de dynamisme et de volontarisme, ce qui est vraiment intéressant.
Enfin, un CAP « Intervention en maintenance technique des bâtiments » va voir le jour au lycée Louis Casimir Teyssier à Bitche. Vous pouvez nous en dire plus ?
Oui, le titre ne s’explique pas de lui-même, pour être franc. D’abord, on veut vraiment que tous les territoires de notre académie, soient des territoires attractifs du point de vue de l’Éducation Nationale. Parce que c’est là que tout commence en réalité, c’est par l’éducation que tout commence. L’idée c’est vraiment d’adapter l’offre de formation aux réalités économiques pour renforcer l’insertion de nos jeunes dans le milieu professionnel. Alors c’est un établissement qui n’est pas très grand, en termes de nombre d’élèves, il y a un peu moins de 500 élèves. Il y a des portes ouvertes ce 14 mars de 16h30 à 20h00 au lycée Louis Casimir Teyssier à Bitche, vraiment vous ne serez pas déçus.