Forbach : ''On n'y arrive plus'', les aides-soignants du groupe SOS Santé en grève face à une charge de travail intenable

A Forbach, les aides-soignants du groupe SOS sont en grève cette semaine. Ce lundi matin, ils étaient une dizaine, mobilisés devant le centre médico-gériatrique Saint-François, pancartes à la main. Une mobilisation qui intervient après des mois de mal-être. Les deux services : SMR (soins médicaux et de réadaptation) et LS (longs séjours) ont suivi le mouvement.
Son N°1 - ''On n'y arrive plus'', les aides-soignants du groupe SOS Santé en grève face à une charge de travail intenable
« SOS Soignants en détresse, patients en danger ! »
On est 3 pour un poste de 12h, avant on faisait 8h on était à 4. Ça fait un moment qu’on demande de l’aide, qu’on leur dit qu’on n'y arrive plus !
Nicole est au bout du rouleau. Cette aide-soignante, proche de la retraite, ne s’imaginait pas devoir manifester un jour.
Mais là on est vraiment à un tel point… qu’on n'y arrive plus ! C’est pour ça qu’on a décidé de le faire, parce qu’on n'y arrive plus ! On est tous en burn out. Et comment vous voulez prendre en charge quelqu’un, une prise en charge correcte pour le patient à ce moment-là ? C’est pas possible ! Il ne faut plus faire ce métier alors… Il faut qu’ils nous écoutent une fois pour toute
Quand les postes sont passés à 12h, la charge de travail s’est nettement alourdie pour les soignants. C’est finalement un événement récent qui a mis le feu aux poudres selon Marie-Christine.
Ça a commencé il y a à peu près 15 jours, on nous a rajouté des tâches supplémentaires donc nos soins sont décalés, nous sommes fatigués physiquement, psychologiquement
Cette tâche en plus, c’est la distribution des petits-déjeuners et déjeuners qu’ils arrivent tant bien que mal à faire après les toilettes. Salvatore nous raconte.
Vers 13h ils commencent à manger, un truc de dingue. Il y a des patients qui attendent dans le couloir, ils vous disent : « mais alors, on ne mange pas aujourd’hui ? ». Ben oui, le temps de faire la distribution et tout, les repas sont froids.
Au final, la situation n’est idéale ni pour les soignants, ni pour les patients…
Nous on peut se plaindre de nos conditions de travail mais il faut surtout plaindre les pauvres patients, parce que eux, ils n’y sont pour rien, ils sont là, et nous, on ne nous donne plus les moyens de s’occuper d’eux correctement – Catherine
A la base, on est là pour prodiguer des soins, mais si on ne nous donne pas les moyens nécessaires pour le faire, forcément la maltraitance ça va dans les deux sens – Fadila Akli (CFTC) secrétaire du CSE du groupe SOS Santé
Fadila Akli et Marc Reisdorf ont tenté d’alerter la direction depuis longtemps mais l’appel à l’aide des soignants n’a pas été entendu.
Si aujourd'hui cette grève est déclenchée, c'est qu'on a une direction qui n'a pas voulu vraiment prendre en compte ce malaise et cette situation qui est hallucinante ! - Marc Reisdorf, délégué syndical central FO et secrétaire du CSE central du groupe SOS Santé
Ce que veulent les salariés c’est une personne en plus par poste et des hausses de salaire alors qu’ils n’atteignent même pas le SMIC sans leurs primes. En d’autres termes, ils souhaitent pouvoir faire leur travail dans de bonnes conditions, stopper leur maltraitance et celle de leurs patients.
*Contrairement à ce qui a pu être indiqué plus tôt, cette mobilisation ne concerne en rien l’hôpital Marie-Madeleine de Forbach. Il s’agit là du groupe SOS Santé.