Un nouvel hiver au charbon pour la centrale Emile Huchet de Saint-Avold

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par Camille Bazin
mercredi 3 septembre 2025 à 05:28

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Depuis plus d’un an, et la loi du 14 avril 2025 dite « Saint-Avold », la conversion de la centrale Emile Huchet vers une production d’électricité par le gaz est en marche. Malgré tout, cet hiver, c’est encore le charbon qui permettra de faire tourner la centrale. En parallèle, les projets pour une plateforme décarbonée se poursuivent.

Ce mardi 2 septembre, GazelEnergie a fait un point sur les dernières avancées concernant la transition de la plateforme Emile Huchet pour en faire une véritable « Eco plateforme ». Voici ce qu’il faut retenir.

Un hiver au charbon qui devrait être le dernier

Depuis l’arrêt de la centrale à charbon en 2022 et son redémarrage en 2023, la centrale Emile Huchet se tient prête chaque hiver pour produire l’électricité nécessaire pour le pays. Cette année, Camille Jaffrelo, directrice de cabinet chez GazelEnergie, l’espère, ça devrait être la dernière. Seule épine dans le pied pour GazelEnergie, le mécanisme de capacité qui vise à assurer la sécurité d’approvisionnement électrique en France arrive à échéance en 2026.

Son N°1 - Un nouvel hiver au charbon pour la centrale Emile Huchet de Saint-Avold

Toutes les décisions d’un investissement sont liées à ce mécanisme de capacité et donc le calendrier est nécessairement associé. Aujourd’hui, les réunions se sont poursuivies, même tout au long de l’été, elles se déroulent bien. On n’est pas particulièrement inquiets dans le contexte politique qu’on connaît toutes proportions gardées de 18 mois de travaux et de tous ces décrets réglementaires, normalement ça devrait être la dernière saison Saint-Avold au charbon et une conversion conformément aux engagements pris.

Depuis plus d’un an, les études d’ingénierie nécessaires à un basculement vers le gaz sont menées. Antonin Arnoux est le directeur du site de Saint-Avold. 

Son N°2 - Un nouvel hiver au charbon pour la centrale Emile Huchet de Saint-Avold

On travaille sur les études de faisabilité techniques bien entendu. Comment on change les équipements. Aujourd’hui, c’est une chaudière à charbon pulvérisé donc ça veut dire qu’on souffle via des brûleurs de la poussière de charbon et nous, on va souffler des nuages de gaz. Une faisabilité technique qui est désormais avérée et des principaux partenaires technologiques qui sont déjà identifiés et engagés sur le projet. La prochaine étape c’est, dès ce mois de septembre de déposer le dossier environnemental auprès des autorités locales.

Produire de l’électricité d’une part, mais pouvoir aussi la stocker. En 2024, GazelEnergie a inauguré son premier projet de batteries de 35MW. En 2025, les travaux d’une seconde phase de 65MW ont commencé pour une mise en service en 2026. Un investissement de plus de 50 millions d’euros. En parallèle, une troisième phase est en développement pour, d’ici 2028, porter la capacité totale du site à 400MW. 

Un projet de data center

Le groupe EPH, auquel appartient GazelEnergie, soutient l’implantation d’un data center sur le site de la centrale. Selon Antonin Arnoux, le site de Saint-Avold est un lieu idéal pour ce genre de projet.

Son N°3 - Un nouvel hiver au charbon pour la centrale Emile Huchet de Saint-Avold

L’un des points critiques, c’est la consommation énergétique, c’est pour ça que ça fait vraiment sens qu’un énergéticien puisse accompagner le développement de ce genre d’infrastructure. L’un des points essentiels aussi, c’est comment gérer la chaleur émise par ces data centers donc là, des systèmes de refroidissement, on en a eu et on en a encore sur le site donc on sait gérer les systèmes de refroidissement. On vise une mise en service accélérée compte tenu de tout ce qu’on a déjà pu anticiper pour préparer le site. Une mise en service en 2028 avec une capacité pour le data center qui peut aller jusqu’à 300MW.

Des discussions commerciales sont en cours avec des partenaires technologiques.

Un réseau de gaz hydrogène pour 2028

En janvier 2025, la Commission européenne a annoncé soutenir à hauteur de 20 millions d’euros le projet Emil’Hy, une usine de production d’hydrogène renouvelable et bas-carbone. 

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On a lancé au mois de juin un appel à manifestation d’intérêt sur toute la grande région en vue d’accélérer les discussions avec les industriels intéressés par de la livraison d’hydrogène bas carbone. Notre première phase de 200MW c’est à peu près 400 millions d’investissement. On a une faisabilité technique du projet qui est assurée parce qu’on travaille depuis deux ans sur des études. Plusieurs millions d’euros ont été investis dans ces études pour concrétiser le projet. On est en capacité de lancer une enquête publique d’ici la fin de l’année puisque notre dossier a été jugé recevable et complet par l’administration avec un retour de l’autorité environnemental. Bien entendu, ça nous amène à un projet avec un permis d’exploitation et un permis de construire dès 2026 donc on aura un projet prêt à construire sur le site dès 2026.

Autre projet prêt à construire, la chaufferie bois énergie afin de proposer une chaleur renouvelable avec une production de vapeur décarbonée. Les discussions commerciales sont aussi en cours pour une production d’ici 2028. Conscient de se placer sur un marché de l’offre, GazelEnergie attend maintenant la demande. « Nos plannings seront ceux de nos clients », conclut Antonin Arnoux. 

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