Des sacs avec ''violentomètres'' distribués dans les pharmacies de Moselle pour le 25 novembre
Ce mardi 25 novembre c’est la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des Femmes. A cette occasion, des sacs avec des « violentomètres » sont distribués dans les pharmacies du département.
Son N°1 - Des sacs avec ''violentomètres'' distribués dans les pharmacies de Moselle pour le 25 novembre
Virginie Thomas, coordinatrice du CDAD (Conseil Départemental de l’Accès au Droit) de la Moselle
Aujourd’hui, vous distribuez des sacs en papier pour les pharmaciens avec dessus, un « violentomètre ». De quoi s’agit-il ?
Le violentomètre c’est une règle avec des informations, des comportements entre deux personnes pour un couple, et ce violentomètre passe du vert au rouge, c’est-à-dire qu’une situation qui est saine c’est vert et que dès que des situations commencent à être un peu problématiques on passe à l’orange et au rouge. Par exemple, si la personne avec qui tu es en couple respecte tes décisions, tes désirs et tes goûts, la situation est saine, tu peux profiter de ta relation. Par contre, s’il commence à être jaloux en permanence, s’il contrôle tes sorties, tes habits, tes maquillages, là on commence à être dans le « orange », un petit peu rouge, donc là le violentomètre dit qu’il y a de la violence, qu’il faut arrêter cette relation, et après on est carrément dans le rouge : te pousse, te tire, te gifle, menace de se suicider à cause de toi… et donc là on est dans le danger et on conseille à la personne de se protéger, de demander de l’aide. Et là, c’est l’autre côté du sac à pharmacie où on donne tous les numéros utiles pour aider ces femmes, avec le numéro national le 3919 mais également les numéros locaux. Notamment sur Forbach, il s’agit du numéro du CMSEA Espoir qui peut aider, accompagner des personnes et surtout des femmes victimes de violences conjugales.

De quelles violences on parle sur ce violentomètre ? Pas seulement de la violence physique ?
On est dans tout type de violence : violence verbale, violence économique… Tous ces numéros qu’on retrouve sur le sac vous aide à parler, à aller plus loin, vers une action en justice pour condamner la personne qui vous cause toutes ces violences.
Ça fait 5 ans que cette action est menée en Moselle. Quel est le but ? Pensez-vous vraiment que ce violentomètre peut aider des femmes victimes de violence ?
Malheureusement, on n’a pas forcément de retours. Il y a des violentomètres qui sont proposés dans différents lieux mais les gens ne les prennent pas forcément. Là, l’idée, c’était qu’en allant dans une pharmacie, le violentomètre soit imprimé sur le sac et que le sac aille dans une famille sans forcément le vouloir et que peut-être une personne même une jeune fille se dise : « c’est quoi ça ? » et peut-être : « Ah bon, j’ai un petit-copain, il regarde mes textos, c’est peut-être pas normal ». Parce qu’on ne se rend pas forcément compte que certaines situations ne sont pas normales. Pour certaines personnes, c’est tout à fait normal qu’un conjoint leur dise comment s’habiller et donc là, ça peut peut-être faire réagir. On n’a pas de chiffre à donner mais l’idée c’est vraiment d’informer et de dire « attention, s’il y a des situations qui ne sont pas très claires, tu n’es pas seule et tu peux être aidée au niveau national et au niveau local également ».
Des sacs en papier sont distribués dans les pharmacies qui acceptent de les distribuer. Il y en a beaucoup dans le département ? Notamment en Moselle-Est ?
On a à peu près 120 pharmacies sur le département. Il y a des pharmacies sur Forbach, sur Behren, Spicheren, Cocheren, également Sarreguemines, il y a à peu près une trentaine de pharmacies sur la Moselle-Est qui distribuent ces sacs. Et ce sont des pharmacies volontaires. L’idée c’était de les distribuer à partir d’aujourd’hui comme c’est la journée de lutte contre les violences faites aux femmes.
Chaque pharmacie participante reçoit 1000 sacs. Vous lancez un appel aux pharmaciens ce matin qui souhaiteraient rejoindre l’opération ?
Pour cette année c’est un peu tard parce que tous les sacs ont été distribués mais pour l’année prochaine, bien sûr, ils peuvent se faire connaître. Ils peuvent taper CDAD Moselle sur Google, il n’y a aucun souci, tout est gratuit pour les pharmaciens, le CDAD et tous les co-financeurs prennent en charge l’impression et la distribution des sacs.

Pour lancer ce dispositif, le Président de la Communauté d’Agglomération de Forbach se rendra à la pharmacie Meyer-Wosnitza à Behren-lès-Forbach, pour la remise de sacs en papier ce mardi après-midi. L’intercommunalité fait partie des co-financeurs de cette opération.


