Sarrebourg : Marc Chagall et la chapelle des Cordeliers

Histoire et Patrimoine

Sarrebourg : Marc Chagall et la chapelle des Cordeliers

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Épisode du lundi 6 mars 2023 à 09:45

Sarrebourg, ville mosellane au bord de la Sarre, à mi-chemin entre Metz et Nancy, abrite dans sa chapelle des Cordeliers, un des joyaux de l’œuvre de Marc Chagall.

 

 Marc Chagall est né en 1887 dans une famille juive, à Vitebsk, en Biélorussie. Aîné de 9 enfants, il gardera toujours en mémoire ses souvenirs d’enfance que l’on retrouvera dans ses différentes œuvres. (Paysage et folklore russe, évocation de la Bible).

Diplômé de l’école des Beaux-Arts de Saint Pétersbourg, il vient à Paris de 1910 à 1914. Puis, retourne dans sa ville d’enfance, où il deviendra, après la révolution russe, « commissaire aux beaux-arts ».

En 1922, il passe par Berlin, Paris, puis voyage avec sa famille. En 1937, il prend la nationalité française et s’exile aux États-Unis en 1941, comme de nombreux intellectuels français. Il revient en Europe en 1948, pour s’installer à Vence, sur la Côte d’Azur où, il décèdera en mars 1985.

 

La chapelle des Cordeliers, aujourd’hui désacralisée, a été construite au XIIIᵉ siècle et elle est ornée de vitraux de Chagall, dont le plus célèbre est « La Paix », d’une hauteur de 12m sur 7,50 m de long. Il pèse 900 kg et compte 13000 morceaux de verre.

Dans le cadre de la restauration de la chapelle dans les années 1970, Pierre Messmer, alors député-maire de Sarrebourg et 1er ministre, suggère d’installer un vitrail de Marc Chagall dans la façade ouest. Par amitié, l’artiste accepte, dessine les maquettes sur le thème de la paix et d’inspirations bibliques et les offre en 1974 à la ville de Sarrebourg.

Comme tous les vitraux de Chagall, celui-ci a été fait dans l’atelier Simon de Reims. Il a fallu 2 ans au maître verrier Charles Marq pour le réaliser. Le vitrail est installé en septembre 1976.

 

Que représente ce vitrail : l’Arbre de Vie. Lorsqu'on entre dans la chapelle, on est frappé par la dimension imposante du vitrail où la couleur bleue prédomine. On discerne immédiatement, au centre, un couple d'amoureux peint au milieu de verdures et d'un foisonnement de taches multicolores évoquant des fleurs. Puis, l’on distingue tout autour, une foule de personnages, d'animaux et de symboles bibliques qui mettent en parallèle l’Ancien et le Nouveau Testament.

D’autres vitraux de Chagall ornent les murs latéraux. Ils datent des années 1977-1978. Ils sont de coloris plus clairs, pour ne pas nuire à la luminosité du vitrail « La Paix ».

 

 

Deux autres dates sont à retenir dans l’œuvre de Chagall :

1964 : Le vitrail « La paix » qui orne la fenêtre de la grande salle du palais de l’O.N.U. Il a été commandé par l’O.N.U. à Chagall, pour commémorer les décès en 1961, de Dag Hammarskjold, secrétaire général de l’O.N.U. et de ses compagnons dans un crash d’avion en Rhodésie (3.58m de haut sur 6.38m de large) et réalisé également par Charles Marq.

1994 : la tapisserie « La Paix » faite par Madame Yvette Cauquil-Prince, copie du vitrail de New-York.(4,71m de haut sur 6.36m de large). Cette tapisserie est exposée au musée de Sarrebourg.

 

Et nous terminerons par ces 2 citations de Chagall à propos de ses œuvres :

« Le vitrail représente la cloison transparente entre mon cœur et le cœur du monde ».

« Ce n’est pas à moi de commenter, les œuvres d’art s’expriment d’elles-mêmes ».

 

Chronique réalisée par Arlette, historienne de formation et guide touristique. 


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