Ver luisant et hanneton de la Saint-Jean

Dans mon jardin

Ver luisant et hanneton de la Saint-Jean

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Épisode du mercredi 28 juin 2023 à 12:20

Difficile de passer à côté des hannetons et des vers luisants, stars du début de l’été. On va découvrir dans cette chronique ces deux espèces emblématiques du mois de juin.

 

Le hanneton de la Saint-Jean

On croirait le soir entendre des centaines de petits « hélicoptères ». C’est le hanneton de la Saint-Jean, qu’il ne faut pas confondre avec celui de mai, bien plus grand. On l’appelle aussi le hanneton des roses puisqu’il apparaît aux alentours du 24 juin, qui coïncide avec la floraison des roses.

Il vit dans les prairies, les parcs, les jardins. Sa larve vit deux ans et se nourrit de racines. Le hanneton adulte ne vit qu’un mois. Il passe ses journées sur les arbres avant de devenir actif à la tombée de la nuit.

C’est un insecte inoffensif, sans défense, un balourd du vol, qui se repère à la lumière. L’adulte mange assez peu et ne cause donc pas de dégâts aux arbres.

Les larves font pester les jardiniers, mais il y a une astuce pour éviter la ponte dans l’herbe : ne pas la couper à ras. Si l’herbe dépasse les 10 cm, la femelle hanneton ne viendra pas pondre.

 

Luciole ou ver luisant ?

On les confond et pourtant ils sont différents. Une étrange lumière verte qui virevolte dans la nuit, c’est presque à coup un ver luisant.

Il existe une dizaine d’espèces de vers luisants en France. On les désigne sous le terme générique de lampyre. Au contraire, on n’a qu’une espèce de luciole en France et elle est localisée dans l’extrême Sud-Est. Chez les lucioles, la lumière émise clignote par intermittence et donne l’impression de clignoter. Chez les lampyres, la lumière brille plusieurs secondes avant de s’éteindre. Ce sont les mâles qui volent ; les femelles restent au sol.

Une lumière verte

L’émission de lumière par un être vivant porte un nom : la bioluminescence. Beaucoup d’organismes en sont capables : des bactéries, des insectes, des champignons, des poissons, etc.

La lumière est produite grâce à une réaction chimique au cours de laquelle l’énergie chimique est convertie en énergie lumineuse, grâce à une enzyme : la luciférase.

 

La trame noire

On voit l’importance de l’obscurité pour ces deux espèces d’insectes. Or, nous vivons dans un environnement pollué par la lumière artificielle nocturne. On parle désormais de trame noire qui est un corridor écologique caractérisé par l’obscurité, essentielle pour le cycle de vie de nombreux animaux. On ne peut que se réjouir que de plus en plus de communes raisonnent sur l’éclairage nocturne, non seulement pour la sobriété énergétique, mais aussi pour préserver de discrets organismes : insectes, chauve-souris, dont le cycle de vie est tributaire de l’obscurité.

 

 

Chronique réalisée par Gilles, éthnobotaniste et mycologue. 

 

 


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