Épisode du lundi 17 mars 2025 à 09:45
La Place du Général Sibille
- Elle porte le nom de Charles Antoine Sibille né à Sarreguemines en 1853 au n°2 rue de France, fils de François Sibille et Julie Daum. Il s’engagea en 1870, durant la guerre franco-prussienne au 1er bataillon des Chasseurs à pied.
- Puis, il connut une belle ascension au sein de la hiérarchie militaire : lieutenant, capitaine, chef de bataillon, lieutenant-colonel, colonel, puis général de brigade en 1911.
- Il fut tué le 27 septembre 1914, lors de la 1ère guerre mondiale par un éclat d’obus en plein cœur à Beaumont (Meurthe et Moselle) et enterré au cimetière de Mandres -aux-Quatre-Tours (Meurthe et Moselle).
- La place Sibille s’appelait pendant l’Annexion, « Landgerichtplatz » et pendant la 2ème guerre mondiale, « Platz des Führer ».
Les monuments érigés sur la place
- Le Palais de Justice : fut construit par les Allemands à partir de 1905, sur l’emplacement de l’ancienne caserne du régiment des « Chamborant-Hussarts » érigée aux frais de la ville sur la place Sibille (1778-1784). Elle devait éviter aux habitants les inconvénients de l’hébergement des militaires et subsista jusqu’en 1904, date de construction du Tribunal. C’est Joseph Stübben, grand architecte allemand, qui en a été le maître d’œuvre. Inauguré en 1913, il est en pierre jaune de Jaumont. Imposant, d’inspiration classique avec ses colonnes doriques, le tribunal est depuis 1963, le siège du tribunal de grande instance.
- Le Monument aux Morts a été inauguré le 22 octobre 1933. Il a été conçu par l’architecte Henri Giraud avec l’aide du sculpteur Jules Dechin, second prix de Rome en 1898. La renommée immortelle en bronze trône au sommet. A l’origine, construit pour les morts de la 1ère guerre mondiale, on y associera après 1945, ceux de la 2ème guerre mondiale. L’inscription « A nos Morts » rappelle l’histoire spécifique de l’Alsace-Moselle. Il faut savoir que dans le reste de la France est gravé sur les monuments aux morts, « Morts pour la France ».
- La stèle des Malgré-Nous en grès rose rappelle l’enrôlement de force des 130 000 Malgré-Nous dans l’armée allemande de 1942 à 1945. 42 soldats sculptés sont debout sur sa gauche, tandis que d’autres qui ont succombés, sont représentés sur sa partie droite. Entre eux, trois lignes de fracture, qui symbolisent les trois départements meurtris, sont surmontées d’une croix de Lorraine.
Chronique réalisée par Arlette, historienne de formation et guide touristique.