Tempête 1999 : les pompiers étaient sur tous les fronts
On se souvient tous du 26 décembre 1999. Ce jour-là, la tempête Lothar ravageait toute la France, dont la Lorraine. Les pompiers étaient sur tous les fronts.
Michel Eslinger, Lieutenant au CIS de Sarreguemines
Son N°1 - Tempête 1999 : les pompiers étaient sur tous les fronts
Ce 26 décembre 1999, le Lieutenant Michel Eslinger, du centre d’incendie et de secours de Sarreguemines s’en souvient comme si c’était hier. La journée a commencé normalement jusqu’à ce message d’alerte vers 10h : "on a reçu un bulletin d'alerte avec des vents pouvant aller jusqu'à 140 km/h. Les autorités nous ont donc demandé de rappeler du personnel par précaution", se rappelle le Lieutenant. 15 minutes après le message, la tempête frappait.
Ca a démarré brutalement, avec des gros coups de vent. Au niveau de la tour des pompiers, des plaques ont été arrachées. On a aussi eu des baies vitrées qui ont été soufflées par la force du vent.
Et 10 minutes plus tard, le standard ne cessait de sonner. Les premiers messages d’interventions tombaient. "Les messages n'arrêtaient pas de défiler, c'était impressionnant. A ce moment-là, il ne faut pas céder à la panique. Il faut s’organiser et classer les interventions par priorité".
Arbres au sol, toitures arrachées, la scène est apocalyptique. "Je ne peux pas dire que c'était une scène de guerre, mais il y avait des débris partout, des câbles, des morceaux de meubles, des antennes, etc... qui trainaient un peu partout".
Michel Misic, Capitaine retraité du CIS de Sarreguemines
Son N°2 - Tempête 1999 : les pompiers étaient sur tous les fronts
Ce 26 décembre 1999, Michel Misic s’en souvient aussi comme si c’était hier. Celui qui est aujourd’hui Capitaine retraité du centre d’incendie et de secours de Sarreguemines, n’était pas de garde ce jour-là. Mais il était à l’hôpital : "j'étais allé me faire recoudre le doigt. Quand je suis arrivé, il n'y avait rien. Mais quand je suis ressorti de l'hôpital, des arbres étaient tombés dans la rue. Il y en avait un devant et un derrière ma voiture. Par miracle, elle n'a rien eu".
Une fois sorti de l'hôpital, j'ai aussitôt pris ma voiture, je suis parti me changer et je suis allé à la caserne pour prêter main forte à mes collègues.
A son arrivée, le standard ne cesse de sonner. Il faut établir les priorités : les secours à personne d’abord, et puis les gros dangers. Mais au plus fort de la tempête, difficile de faire grand-chose… "Au plus fort de la tempête on ne peut rien faire... Les vents sont trop forts. On ne pouvait pas poser de bâche sur un toit ou même déployer l'échelle, elle se mettait en défaut. On doit attendre que ça se calme, on n'a pas le choix".
En 1999, il y avait des antennes partout sur les toits. C’était un des plus gros chantiers des pompiers. "Il y avait des antennes qui ne tenaient plus qu'à un fil et qui allaient tomber sur la voie publique, donc c'était une priorité. Mais les antennes couchées sur le toit qui ne menaçaient rien du tout, ça pouvait attendre. Tant pis, la personne n'avait pas de télé mais ce n'était pas prioritaire. Le problème c'est que les gens ne comprenaient pas... Donc il fallait faire preuve de diplomatie".
Parmi les souvenirs marquants du Capitaine retraité, il y avait aussi la forêt du Buchholz, en partie dévastée. "Avant la tempête il faisait plutôt bon, des gens ont pu aller se promener dans la forêt ce matin-là. Il fallait donc vérifier que personne ne s'était retrouvée coincée sous un arbre, car de nombreux arbres ont été arrachés par le vent et se sont retrouvés au sol".
Face à l’étendu des dégâts, les interventions liées à la tempête ont duré plusieurs jours. Le centre d’incendie et de secours de Sarreguemines a enregistré au total plus d’une centaine d’interventions.