À l'étang de Hoste, là où la pêche est reine
Dernier épisode de notre saga à Hoste. Aujourd’hui, on vous emmène du côté de l’étang de Hoste pour parler de pêche.
Nous avons rencontré Maurice Blesz, ancien adjoint au maire et chargé des étangs pour en apprendre un peu plus sur la pratique.
Son N°1 - À l'étang de Hoste, là où la pêche est reine
Depuis les années 80, la gestion des étangs de Hoste a été confiée à la commune. Rendez-vous à l’étang de Hoste-Bas avec Maurice Blesz. Un lieu qui respire le calme. Et pour cause. Ici, la pêche est reine.
On a privilégié essentiellement la pêche. Il n'y a pas de loisirs comme dans d'autres étangs. C'est plus petit aussi. L'étang du haut ne fait que 24 hectares. Et l'étang du bas ne fait que 17 hectares. Et donc on ne peut pas faire des loisirs, des baignades ou des navigations.
72 pontons de pêche
Du côté des poissons à pêcher, il y a les sandres ou les brochets par exemple. Avant 2005, certains pêcheurs utilisaient pour cela des barques. Elles ont été supprimées.
On se rendait bien compte qu'à l'époque les gens ne pouvaient pêcher que sous la digue et ceux qui avaient une barque pêchaient sur tout l'étang. Quelque part ce n'est pas vraiment juste. Et du coup on ne pouvait pas non plus cohabiter avec les barques parce que l'étang ne fait que 200 mètres de large.
Les carpistes jettent pratiquement à cent mètres. Donc 100 mètres d'un côté et de l'autre. Vous imaginez avec une barque entre. Ce n'est pas possible, ce n'est pas gérable. On a donc supprimé les barques mais par contre on a investi, fabriqué des postes de pêche et chacun peut aller où bon lui semble.
Plusieurs aménagements ont été réalisés pour la pêche. Et certains chanceux possèdent à l’étang de Hoste bas leur propre ponton. On en compte 72 au total. Ils font partie intégrante du paysage.
Les pontons appartiennent aux gens qui les ont fait, ce sont souvent eux qui les ont construits. C'est vraiment vieux, c'est vraiment une histoire, une culture. Il y a beaucoup de gens qui profitent et qui prennent ces pontons pour des résidences secondaires. Les gens sont plus qu'heureux ici.
Une carte de pêche est nécessaire pour toute personne souhaitant s’adonner à cette activité sur les étangs. 250 sont vendues à l’année à Hoste.
À la rencontre de Louise et François Ribel, propriétaires de leur ponton
Monter sur le ponton de pêche de François Rubil et Louise Bour, c’est un peu arriver dans leur deuxième demeure. La cabane est aménagée comme une petite pièce de vie, les cannes posées à l’entrée. Il faut dire que cela fait maintenant 37 ans que le couple vient de Creutzwald pêcher tous les jours ici.
Entre 10 et 11 heures on est tous les matins-là. Et le soir on rentre quand il n'y a plus le soleil.
François, 84 ans, est d’origine croate. Il est arrivé en France en 1957 et a commencé à pêcher à Hoste en 1961. Pour lui comme pour son épouse, c’est surtout pour le plaisir.
Si j'attrape quelque chose, si j'attrape rien, je reste calme comme avant. Ça ne m'énerve pas.
Pour autant, chacun a son rôle…
Les petits poissons, c'est ma femme qui les attrape et avec les petits poissons, j'attrape les gros.
Avec le temps, le couple vu passer plusieurs générations de pêcheurs à l’étang de Hoste. Mais aujourd’hui, les amoureux regrettent de ne plus en croiser autant.
Même les dernières années, même en été, pas de pêcheurs, presque pas. Moi je dis toujours "pourquoi ils ne vendent pas leur baraque, ils ne viennent pas". Moi je dis je trouve pas ça normal.
En tout cas de son côté François lui a bien l’intention de venir tant qu’il le pourra.
Combien de temps je peux venir ici encore, je n'en sais rien. Le jour où ça ne va plus, on arrête. On arrête tout.
Et petite confidence, Louise avait pensé à arrêter la pêche l’an dernier. Mais la passion a vite repris le dessus.
Aussitôt là, je sors ma canne et je vais pêcher. Et après quand c'est l'heure je vais faire le manger. Même si j'ai dit je ne pêche plus, une fois que vous êtes devant, ça vous attire comme un aimant. Alors vous êtes obligés !