En Moselle, l'éternelle question de la désertification médicale
Hier, élus et professionnels de la santé se sont réunis à Creutzwald pour évoquer les problématiques de la santé dans la région.
Retours sur la crise sanitaire, formation, manque de places dans les EHPAD, de nombreux sujets ont été abordés autour de ce forum qui réunissait notamment Jean Rottner, président de la Région Grand Est, élus, infirmiers ou médecins.
L’objectif, faire un tour d’horizon des témoignages et des besoins pour élaborer la future politique de Santé 2020-2025 de la Région.
Et parmi tous ces sujets, il y en a un qui est ressorti, celui de la désertification médicale comme l’a évoqué le maire de Creutzwald, Jean-Luc Wozniak :
Son N°2 - En Moselle, l'éternelle question de la désertification médicale
Je donne l’exemple de ma permanence de la semaine dernière. La dame est venue, elle m’a dit « je viens d’aménager à Creutzwald il y a six semaines, je cherche un médecin traitant ». Il faut ici faire correspondre l’offre à la demande sachant que les médecins ont déjà des agendas saturés.
La question est bien sûr de soulager les médecins déjà présents, mais aussi de remplacer ceux partis à la retraite…
Son N°3 - En Moselle, l'éternelle question de la désertification médicale
Il faut les attirer et on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre. Il faut quelque chose en contrepartie. Mais le désert médical c’est une réalité évoquée il y a 5 ans et qui ne va pas s’arranger sauf si les élus font les efforts qu’il faut bien sûr avec les professionnels de la santé pour y remédier.
Interrogée, Lamia Himer, déléguée territoriale de l’ARS a développé certains points pour attirer les médecins, comme celui de l'accueil de la famille :
Son N°4 - En Moselle, l'éternelle question de la désertification médicale
Il faut aussi prévoir la scolarisation des enfants, il faut prévoir le volet loisir, le volet transports, en tout cas mettre en avant les points positifs et les atouts que peuvent apporter un territoire à l’installation d’une famille.
Et parmi les autres aspects abordés, la mise en place de relations entre les professionnels et notamment entre médecins et hôpitaux.
Son N°5 - En Moselle, l'éternelle question de la désertification médicale
Même s’ils vont sur un endroit où il n’y a pas un hôpital en proximité rapide, il s'agit de dire "ne vous inquiétez pas, on met en place toute la synergie autour pour que vous ayez quand même accès aux soins hospitaliers pour vos patients et que vous ne soyez pas seuls lors de situations difficiles".
Selon la région, la densité médicale s’établissait au 1er janvier 2016 à environ 280 médecins pour 100 000 habitants, un chiffre légèrement inférieur à la moyenne nationale (284)
Moins de 2,5 consultations potentielles par an ... un chiffre parlant du manque de médecins
C'est ce qu'on appelle l'indicateur "Accessibilité Potentielle Localisée". Développé par la DREES (Direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques), cet indicateur vise à classer les territoires selon le nombre moyen de consultations auxquelles les habitants peuvent avoir accès à moins de 20 minutes de chez eux, compte tenu de la densité de médecins et des besoins de santé des habitants.
Les communes comptant moins de 2,5 consultations par habitant et par an (orange foncées) sont classées "Zones d'intervention prioritaire". C'est le cas de Creutzwald, Bitche ou encore Farébersviller.