Rachat de Smart, reprise du Calypso et de GGB France : Retour sur les dossiers économiques qui ont marqué la région en 2020
L'année 2020 a été marquée par la crise sanitaire qui a eu un fort impact sur l'économie. Dans la région, l'actualité économique a été marquée par quelques mauvaises nouvelles. Mais il y en a aussi eu de très bonnes.
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Cette année, de nombreux salariés de la région ont appris de très mauvaises nouvelles. Comme ceux de GGB à Dieuze puisqu'ils ont appris le 17 juin que leur usine allait fermer.
On a appris cette nouvelle... comme la pire des nouvelles. C'est jamais simple d'entendre que notre usine va fermer. On y est très très attaché c'est une usine familiale pour laquelle on s'est tous donnés à fond depuis des années
A Sarralbe, chez Leach, on apprenait au mois d'octobre la suppression de 51 postes. La direction avait exprimé sa volonté de mettre en place un plan de rupture conventionnelle collective, basé sur le volontariat. Avec une enveloppe pour aider financièrement les salariés qui proposeraient un projet. Une enveloppe alors trop faible pour les syndicats.
On souhaite que cette enveloppe soit la plus importante possible évidemment pour que les salariés qui seraient volontaires puissent avoir un projet qui soit viable et évidemment l’entreprise aujourd’hui nous a annoncé qu’il y avait des choses qui seraient non négociables et qui bloquaient en terme d’enveloppe financière ce qui nous ne nous convient pas
Quelques mois plus tard, l'intégralité des salariés de GGB à Dieuze ont été repris par le groupe Rafer. Chez Leach, un accord financier a finalement été trouvé entre syndicats et direction pour que les salariés puissent partir dans de bonnes conditions.
Pour ce qui est des reprises, on peut également citer le Calypso à Sarrebruck qui a été repris par les gérants des Saarland Therme après avoir déposé le bilan.
Des entreprises annoncent leur implantation
2020 a aussi eu son lot de bonnes nouvelles. Des entreprises ont décidé de s'implanter dans la région.
On peut citer REC qui pourrait créer 2500 emplois à Hambach (la décision sera prise en mars), Huawei qui va embaucher 500 personnes à Brumath ou encore le fabriquant chinois de batteries électriques Svolt qui va créer 2000 emplois à Uberherrn et Heusweiler en Sarre.
Le rachat de Smartville par Inéos
Au niveau économique, l'actualité de la région a surtout été marquée par un gros dossier : celui de la Smart à Hambach.
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Le 3 juillet dernier c'est un véritable coup de massue qui s'est abattu sur les 1600 salariés de la Smart à Hambach : Daimler annonçait aux syndicats la mise en vente du site.
On s'est retrouvé au centre de com avec les organisations syndicales. On nous a annoncé avec 2 slides projetées à l'écran que la direction de Daimler avait décider de chercher un repreneur pour le site de Hambach
Le 9 juillet, un CSE était organisé à Hambach avec des dirigeants de Daimler. Les salariés ont alors organisé un mouvement de grève pour faire pression sur la direction. A ce moment, là, déjà un nom était sur toutes les bouches : Ineos.
Pour l'instant ils n'ont que ce nom à la bouche. On leur a demandé pourquoi ils se séparent de nous en premier, on nous a répondu "Vous n'êtes pas les seuls, il y en aura encore d'autres qui vont suivre, d'autres usines dans le Monde. Le maître mot c'était surcapacité de production et le COVID a bon dos. Donc voilà, on n'en sait pas beaucoup plus. On va attendre dans les prochains jours la prochaine réunion, en espérant aboutir à quelque chose de plus concret.
Quelques jours plus tard, le 24 juillet, 900 personnes se réunissaient dans les rues de Sarreguemines pour manifester contre la fermeture de Smartville. Dans le cortège, des élus mais aussi des salariés.
On s'est battu pour la Smart depuis de nombreuses années. On nous a déjà enlevé notre véhicule thermique, on n'a pas compris pourquoi parce que c'était un véhicule qui se vendait. Aujourd'hui on assure la production de la Smart électrique et on nous a promis de faire un véhicule Mercedes tout électrique. Maintenant on nous enlève tous nos rêves, on nous jette comme des Kleenex et on tourne la page. L'humain n'existe pas.
L’Etat français s'est rapidement mêlé de cette histoire avec la visite à Hambach de la ministre déléguée à l’industrie Agnès Pannier Runacher.
Daimler a une responsabilité. Cette responsabilité elle est envers toutes les personnes qui travaillent sur le site. Pour l'ensemble de ces personnes, il faut leur donner une vision. Une vision de ce qu'il est possible de faire en 2022, en 2024 et après. Il faut avoir une date pour la fin de la fabrication de la Smart. Il faut avoir une notion des emplois qui seront utilisés, employés jusqu'à la fin de la fabrication de la Smart.
S'en sont suivis plusieurs mois d'intense négociations et enfin, le 12 novembre, un accord a été trouvé pour céder 100% des actions de Smart France à Inéos. Avec une bonne nouvelle : la reprise d'environ 1300 emplois. La vente a finalement été actée le 7 décembre. Inéos produira donc son nouveau véhicule : Le 4X4 Grenadier à Hambach d'ici fin 2021. En parallèle, Daimler continuera de produire des Smart sur le site jusqu'en 2024.