Les salariés d’Altuglas en grève : l’entrée de la plateforme chimique de Saint-Avold bloquée
Depuis 11h, ce mardi 16 mars, les salariés de l’entreprise Altuglas International de Saint-Avold bloquent l’entrée de la plateforme chimique. Cette entreprise, qui appartient au groupe Arkema, a été vendue au groupe Trinseo. Les organisations syndicales demandent une prime de cession et ne comptent pas reprendre le travail avant de l’avoir obtenue.
Une vente à 1,2 milliards d’euros
Fin décembre, le groupe Arkema a annoncé la cession d’une partie de ses activités au groupe américain Trinseo. Ça concerne plusieurs sites dont celui de Saint-Avold qui compte environ 120 salariés. Ici, sont fabriquées notamment des plaques de PMMA mieux connues sous le nom de Plexiglas. Le montant de la vente de toute cette filière par Arkema à Trinseo s’élève à environ 1,137 milliards d’euros.
Une inquiétude sur le long terme
Lors des discussions entre les dirigeants de Trinseo et les organisations syndicales, le groupe américain s’est engagé à maintenir les emplois et les rémunérations pour les 24 mois à venir. Pour Marc Draia, délégué syndical FO, ce n’est pas une garantie suffisante.
Son N°1 - Les salariés d’Altuglas en grève : l’entrée de la plateforme chimique de Saint-Avold bloquée
Au-delà des 24 mois, on ne se sait pas ce qui va se passer sachant qu’ils nous ont fait des propositions d’économies à hauteur de 50 millions de dollars sur 3 ans. Donc les deux premières années ok, mais la troisième, on ne sait pas.
De plus, les délégués syndicaux s’inquiètent pour le maintien des diverses primes et avantages dont ils pouvaient bénéficier avec Altuglas.
Son N°2 - Les salariés d’Altuglas en grève : l’entrée de la plateforme chimique de Saint-Avold bloquée
On avait des possibilités de mouvements, d’évolutions de carrières et aujourd’hui tout ça est perdu parce qu’il n’y aura pas d’autres usines appartenant au groupe en France. Arkema est très bien implanté en France alors que Trinseo ne l’est pas du tout du coup, il n'y aura que Saint-Avold.
Une prime de cession de 10 000€
Ce mardi, les organisations syndicales, FO, SUD, CFTC et CGE-CGC ont été reçues par la direction afin de discuter d’une prime de cession. Dave Henry, délégué syndical Sud Chimie.
Son N°3 - Les salariés d’Altuglas en grève : l’entrée de la plateforme chimique de Saint-Avold bloquée
On demande une prime de cession à hauteur à 10 000€. Après 1h30 de négociations, ils nous ont proposé une prime à hauteur de 1300€ par personne donc on a coupé court aux négociations. On estime qu’ils vendent un savoir-faire et ce savoir-faire à un prix.
Alexandre Tott est secrétaire général de l’union départementale FO Moselle. Il a fait le déplacement à Saint-Avold pour soutenir les salariés du site.
Son N°4 - Les salariés d’Altuglas en grève : l’entrée de la plateforme chimique de Saint-Avold bloquée
On considère à FO que les salariés ne sont pas une variable d’ajustement permanente. Un moment donné, dans une situation comme celle-là, y compris parce que le contexte économique est inquiétant, il y a une forme de préjudice d’anxiété pour les salariés qui sont ballotés de droite à gauche et qui ne savent pas de quoi sera fait demain en termes d’emploi, de carrière et de rémunération.
Pour le directeur d’Altuglas, David Mercier, la prime de 10 000€ est difficilement justifiable vu les garanties apportées par Trinseo.
Son N°5 - Les salariés d’Altuglas en grève : l’entrée de la plateforme chimique de Saint-Avold bloquée
On se rend compte que la rationalité derrière ces 10 000 €, on n’arrive pas à la mettre en évidence. Il n’y aura pas de pertes de salaires, il n’y aura pas de changements de statuts, il n’y aura pas de changements d’avantages sociaux. Néanmoins, la direction a proposé une prime ce matin de reconnaissance des efforts d’adaptation et de l’engagement des salariés sur les derniers mois vis-à-vis de l’incertitude qui avait pu être créée par ce projet de revente, ce qu’on peut comprendre.
Les salariés sont donc partis pour une grève illimitée en attendant une meilleure proposition de la part de la direction. Quelques salariés restent sur site pour garantir la sécurité, mais la production est arrêtée.
Depuis un an, l’usine chimique tourne à plein régime grâce notamment aux nombreuses commandes de plaques « anti-covid ».