Faulquemont : Jean-Louis Philippe collectionne les vestiges du passé depuis 50 ans
Chaque jour, la rédaction vous raconte de belles histoires. Aujourd’hui, on s’intéresse à celle Jean-Louis Philippe, un habitant de Faulquemont. Depuis 50 ans, il sillonne Faulquemont et les alentours à la recherche de traces du passé. Il nous a ouvert les portes de son petit musée.
De mystérieux triangles déterrés dans son jardin
Dans le musée de géologie et d’archéologie de Jean-Louis, des milliers de pierres et autres fragments d’objets occupent l’espace. Tout a commencé il y a 50 ans, dans son jardin.
Son N°1 - Faulquemont : Jean-Louis Philippe collectionne les vestiges du passé depuis 50 ans
Quand j’avais fini de construire ma maison, j’ai décidé, vu que j’ai un grand jardin derrière, de creuser un bassin. En chargeant ma brouette, je remarque un triangle en calcaire. Je me suis dit, c’est bizarre des calcaires, j’en ai déjà vu beaucoup, mais en triangle pas. Puis j’en trouve un deuxième et un troisième. À ce moment-là, je me suis dit, il y a un truc.
Jean-Louis Philippe, qui a quelques notions de géologie qu’il tient de son grand-père, va alors s’intéresser de plus près à ces mystérieux triangles qui dateraient du néolithique.
Son N°2 - Faulquemont : Jean-Louis Philippe collectionne les vestiges du passé depuis 50 ans
C’est-à-dire que ça a entre -4 000 et 7 000 ans. Ce ne sont pas des outils, mais par contre, c’est du cultuel. Alors j’ai émis plusieurs hypothèses et je pense que la plus plausible est qu’on mettait un de ces triangles dans les sépultures.
Faulquemont, un secteur très occupé lors de la préhistoire
Grâce à ces trouvailles, l’ancien juriste de profession, peut savoir approximativement à quoi ressemblait Faulquemont au temps de la Préhistoire.
Son N°3 - Faulquemont : Jean-Louis Philippe collectionne les vestiges du passé depuis 50 ans
C’est un secteur qui a été très occupé pendant la Préhistoire. La Nied était très poissonneuse donc les gens de la Préhistoire qui habitaient dans le secteur n’avaient pas de problème pour se nourrir d’autant plus que la Nied est de faible profondeur donc il leur suffisait de ramasser les moules, les écrevisses et de trouver un système pour attraper les poissons et ils avaient de quoi se nourrir. Par la suite, les Gallo-romains sont venus, ils ont créé l’officine de Chémery entre 90 et 160 et donc ce sont les Gallo-romains qui ont pris la succession des néolithiques.
De cette période-là, aussi, le passionné d’histoire possède des vestiges.
Son N°4 - Faulquemont : Jean-Louis Philippe collectionne les vestiges du passé depuis 50 ans
Regardez celles-ci, si elles n’étaient pas brisées, on dirait qu’elles sont comme neuves, or elles ont 1900 ans. Il y avait également de très beaux dessins dessus, des signatures de potiers et puis ce qu’on appelle les artefacts de four où on voit les empreintes digitales des potiers.
Pour compléter sa collection, Jean-Louis ne cherche pas bien loin. Il se contente de marcher dans les champs et d’observer ce qui l’entoure.
Son N°5 - Faulquemont : Jean-Louis Philippe collectionne les vestiges du passé depuis 50 ans
J’ai trouvé ça à Marange-Zondrange sur ma priorité dans un endroit où je me lavais les mains dans le ruisseau depuis 50 ans. Un beau jour, je vois ça au fond, je me dis : qu’est-ce que c’est ce truc clair ? Je prends un râteau, je le sors. Je pensais que c’était des éponges d’eau douce qui s’étaient fossilisées. J’ai montré ça à mon fils qui fait de la plongée sous-marine qui m’a dit que c’était des stromatolithes.
Jean-Louis Philippe peint également l’histoire
Dans son musée, le Faulquinois expose aussi ses créations, des tableaux, toujours en rapport avec l’histoire locale.
Son N°6 - Faulquemont : Jean-Louis Philippe collectionne les vestiges du passé depuis 50 ans
Là, c’est l’entrée des troupes françaises en 1918 à Faulquemont, là, c’est un pilote américain que j’ai vu tomber fin 1944 alors que j’étais dans le champ de patates avec ma mère, là, c’est Faulquemont au XIIIe/XIVe siècle, la ville avec ses remparts.
A 82 ans, Jean-Louis Philippe continue d'étoffer sa collection. Il partage volontiers ses connaissances dans des livres, lors de conférences, et même sur Facebook.