Bas-Rhin : ''Les parcours des voitures-radars seront fixés par les services de l'Etat en fonction de l'accidentalité locale''
Les voitures-radars vont circuler dans le Bas-Rhin à partir du 1er octobre. Une tâche confiée à la société Mobiom. Les trajets et les horaires seront fixées par les services de l’Etat.
Son N°1 - Bas-Rhin : ''Les parcours des voitures-radars seront fixés par les services de l'Etat en fonction de l'accidentalité locale''
Victorien Schoeffel – responsable de l’unité sécurité et circulation routière à la direction départementale des territoires du Bas-Rhin.
Combien de voitures circuleront dans le Bas-Rhin et que vont-elles faire exactement ? (est-ce que ce seront des voitures banalisées ? comment se passent les contrôles ?)
On a des chiffres pour la région Grand Est donc 39 véhicules qui seront affectés à cette tâche d'ici la fin de l'année 2021. Ces 39 véhicules seront amenés à circuler dans le Bas-Rhin également. Ce sont des voitures banalisées, elles ne sont pas signalées sur les routes. En fait le système intégré utilise un flash infrarouge qui ne sera pas visible par les usagers. Ces voitures-radars vont contrôler les véhicules qu'elles croisent (sauf s'il y a un séparateur central bien évidemment, dans ce cas-là elles contrôlent les voitures qui les doublent). Elles peuvent contrôler jusqu'à 3 voies sur leur gauche. Ces voitures-radars contrôlent seulement dans le flux de circulation, donc en roulant.
Les services de la préfecture décideront donc des horaires et des lieux de contrôle. Quels seront les cibles privilégiées ?
Les parcours réalisés et les plages horaires de contrôles sont fixés par les services de l'Etat en fonction des critères d'accidentalité locale principalement sur des portions de route où sont relevées des vitesses excessives qui sont à l'origine d'accident. Et ce sur tous les types de réseaux, qu'on soit sur autoroute, routes départementales etc. Les trajets effectués ne seront en aucun cas laissés à la libre appréciation des entreprises ou de leur conducteur.
Des contrôles pourront avoir lieu la nuit et les week-end.
Une partie de la population est plutôt contre ces contrôles aléatoires. Est-ce que vous pouvez nous expliquer quel est l’intérêt ?
Il y a plusieurs intérêts à cette externalisation. Le premier c'est bien sûr assurer le respect des limitations de vitesse sur l'ensemble du réseau. En fait les voitures-radars existent depuis mars 2013, et, dans un premier temps leur conduite était confiée aux forces de l'ordre. En faisant les premières études en 2015, on a vu que les véhicules étaient sous-employés et que les automobilistes n'avaient pas l'impression qu'il y avait des contrôles. Donc cette externalisation va, à la fois, faire comprendre aux usagers l'intérêt de respecter les limitations de vitesse et également de libérer nos policiers et nos gendarmes qui peuvent se consacrer à d'autres missions en lien également avec la sécurité routière : contrôles d'alcoolémie, de stupéfiants etc. A terme, pour la France, on doit libérer l'équivalent de 400 policiers/gendarmes avec cette mesure.
Est-ce que (comme on peut le craindre), la société pourra faire des contrôles dans le but de se faire de l’argent ?
Ces entreprises, contrairement à ce qu'on peut lire ou entendre, seront rémunérées en fonction du nombre de kilomètres de contrôles effectués. Cette rémunération est donc déterminée à l'avance et de manière totalement indépendante du nombre de contraventions. Si la société ne respecte pas ces règles ou si la vitesse du véhicule radar n'est pas adaptée, le titulaire du marché s'expose à des pénalités.
Dans le Bas-Rhin, depuis le début de l’année 30 personnes sont décédées et 527 personnes ont été blessées.