Inéos Sarralbe : une nouvelle zone de stockage des matières premières pour plus de sécurité
2500 blessés et 31 morts. Voilà le bilan de l'explosion de l’usine AZF de Toulouse en 2001. Un accident industriel majeur qui ne doit plus arriver. C'est pour cela, qu'à Sarralbe, un plan de prévention des risques technologiques (PPRT) a été validé pour sécuriser au mieux le site et ses alentours en cas de problème. Aujourd'hui, une nouvelle étape a été franchie.
La nécessité d'une sécurité plus accrue
Inéos Sarralbe c'est environ 350 emplois (directs et indirects) pour une masse salariale à plusieurs millions d'euros annuels. L'entreprise travaille deux polymères, le polyéthylène et le polypropylène, qui servent au final à faire des bouteilles de lait, des bouchons de bouteilles, des tuyaux d’eau ou de gaz. Elle travaille aussi pour l'automobile.
Le site classé Seveso seuil haut a donc des matières premières dangereuses qu'il doit stocker. Et il fallait changer la méthode stockage et le lieu. Christophe Salin est le sous-préfet de l'arrondissement de Sarreguemines.
Son N°1 - Inéos Sarralbe : une nouvelle zone de stockage des matières premières pour plus de sécurité
Les études de danger démontraient qu'en cas d'accident majeur, donc explosion, boule de feu, surpression,... On avait environ 260 maisons qui s'écroulaient.
Deux choix s'imposaient : soit l'usine fermait, soit il fallait faire des travaux. La deuxième option a été retenue même si ce PPRT est le plus compliqué et le plus cher de France.
Au niveau interne, pour réduire au maximum les effets d'un accident majeur, il était nécessaire de modifier le lieu et la méthode de stockage des matières premières dangereuses.
Fabrice Padellini est le directeur Inéos.
Son N°2 - Inéos Sarralbe : une nouvelle zone de stockage des matières premières pour plus de sécurité
La création de réservoirs enterrés donc 2 réservoirs de 300m2 pour le propylène, 2 réservoirs enterrés de butène de 80m2, un dépotage de butène et un dépotage d'hexane .....Donc ces travaux permettent de mettre hors-service ensuite des réservoirs aériens de capacité plus importante. Le fait de passer d'un réservoir aérien à un réservoir enterré dans une zone plus éloignée des habitations permet de réduire le risque pour les habitants autour du secteur.
Fini le stockage de grande capacité, une partie se trouvera à Carling.
Son N°3 - Inéos Sarralbe : une nouvelle zone de stockage des matières premières pour plus de sécurité
On aura plus de stockage de grande capacité ici pour le propylène, donc le stockage se fera à Carling en même temps que le dépotage. Notre matière première qui est le propylène arrive par wagon, donc on va arrêter notre station sur site, et le produit sera ensuite envoyé par pipeline depuis Carling jusqu'à Sarralbe.
Pour cette partie de stockage, les travaux ont commencé en 2019 et la mise en service est prévue pour septembre. 14 millions d'euros ont été investis.
Des expropriations et des travaux pour les habitants
Afin de répondre à tous les enjeux sécuritaires, il a fallu convaincre quelques habitants de Willerwald mais surtout de Sarralbe, de soit quitter leur maison, soit effectuer des travaux. Aujourd'hui, ces deux dossiers avancent.
Son N°4 - Inéos Sarralbe : une nouvelle zone de stockage des matières premières pour plus de sécurité
Les mesures dites foncières, donc 11 maisons qui doivent être délaissées, les 4/5èmes sont faits. Après il y a des gens à prendre en considération, leur vie, leur passé, ça ne se fait pas en claquant des doigts. On a encore un peu de temps, donc ça se fait avec une approche très humaine. Et puis, les travaux dits de réduction de la vulnérabilité, donc de confortement, de sécurité; alors parfois c'est un simple film plastique sur les vitres, parfois on change l'ensemble de la vitre, de la porte d'entrée, d'ailleurs pas toute la maison, ça dépend de son exposition par rapport à l'usine. Les entreprises de diagnostic visitent les maisons, établissent le plan de travail à effectuer. Il y a déjà des travaux qui ont été faits dans un certain nombre de maisons.
Ce PPRT doit être conclu au plus tard en 2025. Au total, 37 millions d’euros ont été dépensés, répartis de la manière suivante : 40% de l'Etat, 40% de l'entreprise et 20% des collectivités locales. En cas d'accident industriel, les risques les plus graves resteraient cantonnés sur le site.