Farébersviller : Le Sergent Julien Nopre face aux flammes dans les forêts de Gironde


par Cédric Kempf
lundi 1 août 2022 à 05:06

Le Sergent Julien Nopre face aux flammes dans les forêts de Gironde

Pendant 7 jours, du 18 juillet au 25 juillet, le Sergent Julien Nopre, de l'unité opérationnelle de Farébersviller, est parti avec 9 autres pompiers mosellans, en Gironde, pour aider leurs collègues qui devaient faire face à des méga-feux. L'homme de 26 ans, qui vit à Théding, revient sur cette mission.

Un pompier volontaire prêt à aider 

Le Sergent Julien Nopre est pompier volontaire depuis 2013. Il a débuté à la caserne de Freyming-Merlebach avant de rejoindre Morsbach en 2018 puis Farébersviller en 2019. En 2016, il a suivi un stage d'équipier feux de forêt avant de suivre des formations de maintien de perfectionnement des acquis. La même année, le Mosellan était déjà parti dans le Var pendant 5 jours, mais de manière préventive en cas de départ de feu. Six ans plus tard, la réalité est tout autre. Le pompier de Farébersviller, qui est responsable qualité chez Dodo à Saint-Avold, est appelé pour former une colonne et partir dans le Sud-Ouest.

 

Une mission intense en Gironde 

Julien Nopre et ses collègues sont partis de Peltre le lundi 18 juillet à 5h du matin. Les soldats du feu ont roulé pendant 16h avant d'arriver sur place. Mais en partant, ils ne savaient pas ce qui les attendaient.

Son N°1 - Le Sergent Julien Nopre face aux flammes dans les forêts de Gironde

Donc, c'était à peu près 2 heures avant d'arriver à Bordeaux, notre chef de colonne a eu l'information que nous étions engagés sur la commune de Vensac, où en fait ce lundi vers 18h, un feu s'est déclaré. Directement, on a été projeté sur ce départ de feu.

Les pompiers du Nord-Est ont donc directement attaqué leur mission sur une tête de feu à Vensac, et ça, jusqu'au lendemain matin.

Son N°2 - Le Sergent Julien Nopre face aux flammes dans les forêts de Gironde

Alors la première mission que notre colonne a eue, c'était en fait d'enrayer la propagation du feu de forêt qui s'est déclaré, dans le but, d'une part, de protéger la végétation, et d'autre part, les habitations qui étaient assez proches du départ de feu. C'était notre première mission, qui s'est poursuivie toute la nuit, jusqu'à à peu près 6h du matin. Notre mission, c'était le traitement des lisières, des points chauds et la surveillance dans le but d'éviter les départs de feu, et s'il y avait départ de feu, être le plus proche pour pouvoir le traiter.

3 jours à Vensac avant de marquer un stop à Bordeaux pour effectuer une maintenance des engins et du matériel. Vendredi et samedi, ils ont été positionnés à Landiras pour la gestion des points chauds et éteindre les petits départs de feu. Rien de comparable à ce qui les a attendus le dimanche.

Son N°3 - Le Sergent Julien Nopre face aux flammes dans les forêts de Gironde

Le dimanche, le département du 33 avait peur de la journée, car ils annonçaient des températures assez extrêmes couplées à un faible taux d'humidité et à des pics de vent pouvant aller jusqu'à 20-25km/h. Effectivement, on a eu pas mal de travail cet après-midi du dimanche. On a traité plusieurs départs de feu qui étaient parfois multiples et dont un gros départ de feu où l'on est resté presque 4h dessus.

 

C'est à ce moment-là que le Sergent Julien Nopre a pu assister à un premier largage aérien.

Son N°4 - Le Sergent Julien Nopre face aux flammes dans les forêts de Gironde

On prenait un petit moment de répit pour souffler un petit peu, et on a entendu en fait un bruit assez assourdissant sur notre secteur, et on a eu le droit à un largage de Dash. C'est déjà impressionnant lorsqu'on en voit à la télé, mais quand on le voit en vrai, à 60-70 mètres de soi, c'est très impressionnant.

 

Une intervention extérieure loin du quotidien 

Cette semaine en Gironde a été très chargée et loin des sorties habituelles ou des petits feux de la région.

Son N°5 - Le Sergent Julien Nopre face aux flammes dans les forêts de Gironde

J'ai été confronté à des feux de friche ou de récolte, mais le feu de forêt est assez particulier. Ce qui m'a impressionné, c'est la vitesse de propagation, parce que le soir où l'on est arrivé, il y avait des rafales de vent allant jusqu'à 20-25km/h et, de par l'inertie du feu, il avance assez vite. Mais on a réussi quand même à le stopper sur notre secteur assez rapidement.

 

Pour mener à bien les différentes interventions, le Sergent Julien Nopre avoue avoir eu de l'adrénaline mais aussi de l'inquiétude. Néanmoins, ses deux ressentis lui ont permis d'être boosté et de garder son sang-froid.

Son N°6 - Le Sergent Julien Nopre face aux flammes dans les forêts de Gironde

Des moments d'inquiétude, on va dire qu'on en a tout le temps, parce que lorsqu'on est engagé sur un départ de feu, on ne sait pas trop sur quoi on va tomber. C'était assez intéressant comme opération, on va dire, parce qu'on a pu mettre en œuvre plusieurs choses qu'on apprend pendant nos formations. On a fait du tronçonnage pour créer des accès aux camions pour pouvoir en fait atteindre la tête de feu. Ensuite, lorsqu'on a réussi à dépasser la tête de feu, on a pu la traiter.

 

Même si les températures étaient élevées et que les flammes produisaient une chaleur étouffante, les pompiers ont su tenir le choc grâce à leurs conditions physiques.

Son N°7 - Le Sergent Julien Nopre face aux flammes dans les forêts de Gironde

Quand on est dans l'action, on ne fait pas trop attention à la chaleur, c'est plus une fois qu'on a effectué l'action que l'on remarque qu'il fait chaud. Après, voilà, on a toujours des moments où l'on peut enlever notre tenue, souffler 5 minutes, boire un coup d'eau et repartir.

 

Des souvenirs marquants de cette opération 

Cette intervention peu commune pour le Sergent Nopre a été marquante. Il retiendra deux choses de cette mission.

Son N°8 - Le Sergent Julien Nopre face aux flammes dans les forêts de Gironde

Dans un premier temps, ça va être l'aventure humaine. On est parti à 10 sapeurs-pompiers de la Moselle, on ne se connaissait pas forcément, et avoir travaillé 7 jours ensemble forcément, ça noue des liens qui resteront inoubliables. Ce qui m'a marqué également, c'est la solidarité de la population dans les villages dans lesquels nous sommes intervenus. C'est un élan de solidarité assez inimaginable en fait, les gens étaient vraiment au petit soin avec nous, ils nous ramenaient à manger, ils nous ramenaient des boissons fraiches même si l'on avait ce qu'il fallait par le biais de la logistique en Gironde. On avait même un ostéopathe qui s'était porté volontaire si jamais on avait des petites douleurs quelque part, c'était vraiment impressionnant.

 

 

Pour l'homme de 26 ans, la mission a été accomplie.

Son N°9 - Le Sergent Julien Nopre face aux flammes dans les forêts de Gironde

On a forcément ce sentiment de mission accomplie, on sait que lorsqu'on descend pour cette mission, ça va être pour protéger la population, mais également les biens et l'environnement. Les différentes actions et opérations qu'on a pu mener durant ces 6 jours, on sait que ça a permis sur la commune de Vensac à fixer rapidement l'incendie et également par la suite sur la commune de Landiras. Ce que l'on a fait, a permis d'atteindre l'objectif qu'on s'est fixé.

 

Néanmoins, il espère ne pas devoir vivre ce genre de situation en Moselle, et invite chacun à prendre ses responsabilités. Ne surtout pas jeter son mégot de cigarette au bord de la route ou allumer un feu proche de la végétation.


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