Pénurie de chauffeurs de cars scolaires : il en manque encore 79 en Moselle et 52 dans le Bas-Rhin
La rentrée, il y a une semaine, a été marquée par une pénurie de chauffeurs de cars scolaires. Où on est-on ?
Son N°1 - Pénurie de chauffeurs de cars scolaires : il en manque encore 79 en Moselle et 52 dans le Bas-Rhin
Brigitte Torloting, Vice-Présidente de la Région Grand Est déléguée à la Grande Région, au Transfrontalier, à l’Europe et aux Relations internationales. Elue de la Moselle.
Quelle est la situation actuelle depuis la rentrée ? Des élèves n’ont-ils pas de bus ?
Effectivement nous avons une pénurie de chauffeurs particulièrement sur les départements transfrontaliers où la concurrence des pays voisins est importante à savoir la Meurthe-et-Moselle, la Moselle et la CEA (Collectivité européenne d’Alsace) dans ces deux ex départements (Bas-Rhin et Haut-Rhin). En fait, nos services ont beaucoup travaillé avec les directeurs de l’éducation nationale et le rectorat ainsi que les sociétés de transport et à ce jour il y a eu des solutions de trouvées pour tout le monde.
Donc il n’y a pas d’enfants qui se retrouvent sans bus le matin ?
Pas du tout, j’ai refait le point ce matin pour la Moselle qui est le département qui avait le plus de manque de chauffeurs et je salue le travail qui a été fait en commun avec les organismes de transport routier pour trouver des solutions d’adaptation d’horaire, de chauffeurs qui ont été pris sur d’autres activités, de solutions aussi avec les collectivités. Mais ce n’est pas pour ça qu’il ne manque pas de chauffeur. Nous continuons notre travail pour trouver le nombre qu’il faut de chauffeurs.
Pour l’instant il y a des chauffeurs mais ce n’est pas une solution pérenne ?
Non ce n’est pas du tout pérenne, nous ne sommes pas satisfaits de la situation. C’est une crise sociétale actuellement que vit avant tout le secteur du transport routier de voyageurs. Il y a les pays voisins qui payent mieux et à certains endroits, les chauffeurs ont des contrats qui ne sont pas suffisamment importants.
Que peut faire la région pour faire face à ça ? Est-ce que la région peut faire quelque chose ?
Bien sûr, nous menons différentes actions. Déjà dans nos formules des contrats de transport que nous avons avec toutes les sociétés de transport, qui sont au nombre de 86 sociétés sur la région Grand Est. Nous avons inclus dans nos contrats une revalorisation des salaires des conducteurs. Nous avons également mis en place des contrats solidaires de mobilité entre la région et les territoires, ça veut dire que nous essayons de trouver des compléments d’horaire avec du périscolaire, des sorties piscines etc. de telle façon à ce que les conducteurs aient plus d’heures.
Nous avons également fait en sorte que les chauffeurs aient des contrats de minimum 800h alors que la garantie minimale est de 550h.
Avec tout ça vous espérez embaucher combien de personnes ?
C’est un travail très étroit qui a été mis en place avec les services de l’Etat. On espère combler la totalité des manques. Et on a demandé à l’Etat, quand les gens ont passé leurs différents diplômes d’accélérer la délivrance des titres de conducteur.
A la rentrée, il manquait 79 chauffeurs en Moselle, 52 dans le Bas-Rhin, 16 dans le Haut-Rhin, 31 en Meurthe-et-Moselle.