Sarralbe : Mouvement de grève inédit chez Bluetek pour de meilleures conditions de travail
Un mouvement de grève inédit est en cours chez Bluetek à Sarralbe. C’est la première fois que les salariés se mobilisent sur le site, spécialisé dans le désenfumage des bâtiments, anciennement SIH. Un mouvement pour les salaires et les conditions de travail.
Son N°1 - Mouvement de grève inédit chez Bluetek pour de meilleures conditions de travail
La moitié des 130 salariés ont arrêté la production ce matin de 10h à 12h et ce sera comme ça toute la semaine. Sur le site du haras, syndicats et salariés discutent avec la direction au sujet des salaires, mais pas seulement…
Le moral ! De toute façon, il y a un mal-être !
Ici, depuis quelques temps, le cœur n’est plus au travail. Alexis Adam est délégué syndicat CGT et secrétaire du CSE. Il nous donne les 2 raisons principales de cette grève.
Primo déjà pour une revalorisation des salaires, quelque chose de plus significatif que 2 ou 3% parce qu'on a fait des efforts ces deux dernières années, des chiffres records au niveau du groupe, donc on estime avoir le droit à un peu plus que ça.
Secundo, parce qu'il y a des conditions de travail et une politique sociale qu'on ne supporte plus. Il y a même un réel danger physique et moral. Et là on sent quand même un syndrome d'abandon qui se traduit par des maladies et des accidents du travail.
Muriel travaille là depuis 23 ans et avoue avoir du mal à trouver l’envie de venir travailler le matin.
On est en stress, on n'a plus envie de venir travailler... je n'ai plus envie de venir travailler. Il n'y a aucune valeur : la femme ou l'homme, moi je dois soulever comme un homme, voilà. J'en ai déjà bavé, j'en ai déjà pleuré.
Des investissements pour la santé des salariés
Sarralbe est l’un des 4 sites de Bluetek en France. Son directeur, Gregory Collette reconnaît que le travail y est physique, notamment dans l’atelier polyester où les pièces volumineuses sont principalement faites à la main. Mais il assure que tout est réfléchi pour la santé des salariés.
Aujourd'hui effectivement on essaye d'améliorer cette pénibilité au travail, c'est ce qu'on a développé il y a encore 1 an ou 2, on a commandé des investissements. Certains aujourd'hui ont été mis en place, ça ne fonctionne pas encore très bien. Le deuxième doit arriver en fin d'année pour fonctionner, il a un an de retard. Mais la volonté est là de vouloir améliorer ces conditions de travail là, qui sont, il est vrai pénible je ne peux pas le nier. Et on va continuer ! Aujourd'hui, 10% du budget annuel est prévu pour les améliorations et l'ergonomie.
Autre problème rencontré sur place : les difficultés de recrutement. Les intérimaires sont là mais il est difficile de les faire rester. En tout cas, pour les salariés, si la situation n’évolue pas d’ici jeudi, une grève totale pourrait être décidée.