Les députés de Saint-Avold et Forbach interpellent le ministre de l'Economie au sujet de la désindustrialisation de la Moselle-Est
Il y a quelques jours, Alexandre Loubet et Kévin Pfeffer ont envoyé un courrier au ministre de l’Economie, Bruno Lemaire, au sujet de la réindustrialisation de la Moselle-Est.
Son N°1 - Les députés de Saint-Avold et Forbach interpellent le ministre de l'Economie au sujet de la désindustrialisation de la Moselle-Est
Alexandre Loubet, député Rassemblement National, dans la circonscription de Saint–Avold
Pourquoi ce courrier, quelles sont vos inquiétudes ?
J’ai co-signé avec le député du Rassemblement National de Forbach Kévin Pfeffer et le sénateur de la Moselle Jean-Louis Masson, un courrier adressé au ministre de l’Economie Bruno Le Maire, parce que nous avons la volonté de réindustrialiser la Moselle-Est. Concrètement, je crois qu’il y a beaucoup de signaux d’inquiétude aujourd’hui sur la situation économique de la Moselle-Est. Tout d’abord je crois un signal structurel, c’est tout simplement la désindustrialisation et le fait est que depuis la fermeture des houillères de Loraine, notamment depuis 2004 à Creutzwald dans ma circonscription, la Moselle-Est a perdu beaucoup d’emploi industriel. Et aujourd’hui on se retrouve avec un taux de chômage dans l’arrondissement de Forbach, Boulay-Moselle, qui avoisine les 11,5% autrement dit le plus élevé de la région Grand Est. Il y a eu une série de fermeture notamment dans la filière automobile et proche de Creutzwald avec malheureusement des suppressions d’emploi. Ce triste constat structurel voit en plus s’ajouter une circonstance aggravante qui est l’explosion des coûts de l’énergie. Vous en parliez un peu tout à l’heure sur votre antenne avec le cas d’un boulanger. Malheureusement aujourd’hui, tant les ménages que les entreprises sont confrontés à une explosion surréaliste des coûts de l’énergie et qui en plus n’est pas forcément justifiée. Aujourd’hui, nos entreprises font face à une conjoncture qui menace clairement leur activité à cause de prix qui ne sont pas justifiés, notamment sur l’énergie. Donc je crois qu’il faut agir et rapidement.
Quelles sont vos solutions ?
Pour tenter de réindustrialiser la Moselle-Est, je pense qu’il faut que vos auditeurs comprennent que c’est tout simplement une volonté politique et les gouvernements de ces dernières années, n’en n’ont pas eu. On demande une politique de conversion industrielle telle qu’il y a pu y en avoir dans le Nord suite à la fermeture des mines. Par exemple, la création d’une zone franche en bordure de la frontière. C’est-à-dire des exonérations d’impôts sur les sociétés, lorsque ces sociétés s’installent dans les premières années de leur activité. Il y a déjà des zones franches en Moselle, il y en a trois. Nous, ce que nous demandons c’est d’en instaurer une tout le long de la frontière avec l’Allemagne parce qu’on créerait ainsi une zone tampon, qui éviterait des délocalisations comme ce qu’on a pu voir malheureusement avec Creutzwald Injection, qui voit la majeure partie de ses activités délocalisée en Allemagne.
Mais aussi l’instauration de pôles de compétitivité notamment sur la décarbonisation de l’industrie et il y a tout un tas d’exemple qu’il faut saluer notamment sur la plateforme de Carling et aussi autour de Faulquemont. Et cela peut passer par l’attribution de subventions renforcée pour les entreprises qui créent des emplois dans ce secteur.
Ensuite je pense qu’il est nécessaire de protéger nos industries, nos artisans, nos commerçants dans l’explosion des prix de l’électricité. Et pour cela il n’y a qu’une solution durable, et le gouvernement refuse de la prendre. Cette solution c’est tout simplement de nous libérer du marché européen de l’électricité. Parce que les ménages sont en train de payer une facture d’électricité qui est bien au-dessus du coût réel de production. Parce qu’avec le marché européen de l’électricité, nous avons mutualisé les coûts de productions avec l’ensemble des pays qui y participent. Nous sommes clairement en train de faire payer à nos entreprises, la dépendance d’autres pays notamment d’Europe de l’Est et d’Allemagne au gaz venant de la Russie.
Pour les problèmes liés à l'énergie, vous préconisez de maintenir l'activité de la centrale Emile Huchet ?
Absolument. C’est un autre enjeu. Pour baisser les prix de l’énergie, il faut impérativement se libérer du marché électrique européen pour rapprocher les prix de la facture au prix du coût de production de l’électricité en France. Et il y a un autre enjeu, qui est celui de faire face à la pénurie d’énergie. J’étais en réunion hier avec le préfet de la Moselle, qui alertait sur de potentiels délestages ou coupures d’électricité massives en Moselle-Est. Malheureusement les mauvaises politiques des gouvernements successifs ont conduit aujourd’hui, à cause de l’abandon de la filiale nucléaire, a ce qu’on se retrouve à manquer d’électricité. Donc je veux saluer les salariés, les sous-traitants, et l’industriel GazelEnergie qui relance la centrale à charbon de Saint-Avold depuis quelques jours. Parce qu’ils relancent la production d’énergie dans le pays. Mais je tiens à informer les Mosellans, Emmanuel Macron a fermé la centrale de Fessenheim, à 1 800 mégawatts de puissance de production électrique et du coup aujourd’hui on est contraint d’ouvrir une centrale à charbon de 600 mégawatts seulement. Ces salariés viennent corriger les erreurs politiques d’Emmanuel Macron.
Toujours au sujet de l'énergie, il y a quelques jours, vous évoquiez à l’Assemblée la possibilité d’exploiter le gaz de couche. Pour vous, c’est une bonne idée ?
Les pouvoirs publics sont mués alors que dans un contexte de pénurie de gaz et bien nous savons que nous avons des ressources très importantes sous nos pieds. Ce que je ne comprends pas c’est alors qu’il y a eu des études et qu’une société est prête à exploiter ce gaz, pour permettre une baisse des prix du gaz et répondre à la pénurie que nous subissons, je ne comprends pas pourquoi le gouvernement ne donne pas d’avantage d’autorisation d’exploration voire même d’exploitation. C’est symptomatique de l’absence de vision de ce gouvernement, de ne pas doter la France d’une véritable souveraineté énergétique.